Ecologie de l’avifaune aquatique hivernante

Définition d’une zone humide

Une zone humide est une région où l’eau est le principal facteur contrôlant le milieu naturel et la vie animale et végétale associée. Le terme recouvre des milieux très divers, qui ont les caractéristiques suivantes : présence d’eau au moins une partie de l’année, de sols saturés en eau (hydromorphes) et d’une végétation de type hygrophile, adaptée à ces sols ou à la submersion. Au sens de la convention de Ramsar: « Les zones humides sont des étendues de marais, de fagnes de tourbières ou d’eaux naturelles ou artificielles , permanentes ou temporaires où l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eau marine dont la profondeur ne dépasse pas les six mètres » . L’oiseau d’eau représente, en effet, un élément indispensable à l’équilibre écologique des milieux aquatiques, comme indicateur de leur qualité et maillon essentiel de la chaîne alimentaire. Ce sont donc des ornithologues qui, dans les années soixante, envisagent des solutions pour lutter contre la destruction des zones humides et ses conséquences sur les oiseaux et, plus globalement, sur la biodiversité et l’homme. Il était donc logique que la LPO (ligue pour la protection des oiseaux) s’engage au quotidien dans la gestion de ces écosystèmes. Ces oiseaux d’eau qui migrent entre différentes régions pour profiter de l’abondance saisonnière de nourriture. Durant leurs migrations, ces oiseaux d’eau franchissent des frontières politiques qui, si elles n’ont pour eux aucune signification en tant que telles, influent toutefois fortement sur leurs chances de survie annuelle, chaque pays ayant des politiques différentes en matière de conservation et de chasse. L’accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA) assure la prise de mesures coordonnées et concertées tout le long du système de migration des oiseaux d’eau auquel il s’applique. La voie de migration d’Afrique-Eurasie passe par 118 pays et s’étend de l’Europe, de l’Asie Centrale et de certaines parties du Canada jusqu’au Moyen-Orient et à l’Afrique.

La Convention relative aux zones humides d’importance internationale

Signée à Ramsar (Iran) en 1971, vise à assurer l’utilisation rationnelle et durable des ressources en zones humides et à garantir leur conservation. Le Canada et la France y ont adhéré respectivement en 1981 et en 1986. En 20 ans, près de 800 zones humides d’importance internationale ont été désignées, notamment des zones transfrontalières ou des voies de migration d’oiseaux ou de poissons. Ce texte fondamental déclare que les parties contractantes, reconnaissant l’interdépendance de l’ homme et de son environnement ; considérant les fonctions écologiques fondamentale s des zones humides en tant que régulateurs du régime des eaux et en tant qu’habitats d’une flore et d’une faune caractéristiques et, particulièrement, des oiseaux d’eau . Convaincues que les zones humides constituent une ressource de grande valeur économique, culturelle, scientifique et récréative, dont la disparition serait irréparable, désireuses d’enrayer, à présent et dans l’avenir, les empiètements progressifs sur ces zones humides et l a disparition de ces zones. Reconnaissant que les oiseaux d’eau, dans leurs migrations saisonnières, peuvent traverser les frontières et doivent, par conséquent, être considérés comme une ressource internationale . Persuadées que la conservation des zones humides, de leur flore et de leur faune peut être assurée en conjuguant des politiques nationales à long terme à une action internationale coordonnée; sont convenues que le choix des zones humides à inscrire sur la liste devrait être fondé sur leur importance internationale au point de vue écologique, botanique, zoologique, limnologique ou hydrologique. Elles devraient être inscrites, en premier lieu, les zones humides ayant une importance internationale pour les oiseaux d’eau en toutes saisons.

Techniques de dénombrement des oiseaux d’eau

Les méthodes d’observation des oiseaux sont nombreuses et dépendent des espèces étudiées et du but recherché. Deux méthodes sont utilisées, à savoir le dénombrement au sol et le dénombrement en avion. Elles ont en commun l’évaluation numérique des groupes. Sachant que les regroupements concernent plusieurs milliers d’oiseaux, il est exclut de les compter un par un et l’on doit donc procéder à une estimation de ce nombre (TAMISIER et DEHORTER, 1999). Le dénombrement des oiseaux d’eau fait beaucoup plus appel à la méthode absolue. Elle présente différentes variantes et le choix de l’une ou de l’autre dépend de : La taille du site. pulation des oiseaux à dénombrer.
Cependant une différence entre le nombre d’oiseaux détecté par l’observateur et l’effectif réellement présent existe toujours. Ces procédés utilisés se rapportent tous à d es estimations visuelles de la taille des bandes d’oiseaux au sol, en avion ou sur des procédés photographiques, une combinaison de ces deux procédés permet une meilleure évaluation numérique des groupes d’oiseaux .

Phalacrocoracidae

Grand Cormoran Phalacrocorax carbo, Great Cormorant : Le Grand Cormoran fréquente toutes les eaux douces ou salées d’une certaine étendue pourvu qu’il puisse s’y nourrir et s’y reposer. C’est une espèce relativement grégaire : la plupart des nicheurs se reproduisent en colonies. L’espèce est nicheuse en France depuis 1989 ( SIBLET, 1992). Dans Garaet Hadj Tahar, l’espèce est hivernante, il commence à coloniser le site dés le mois d’octobre Leur effectif est généralement réduit au début de l’hivernage allant de un à sept individus; cet effectif est tributaire à des fluctuations. Quarante huit oiseaux ont été notés en février 2008, puis une cinquantaine d’individus en mars de la même année, survolant le plan d’eau venus du côté Sud-Est de la Garaet et se sont reposés dans la partie ouest Ces derniers, dont le régime alimentaire est a base de carpes Cyprinus carpio ne séjournent dans la Garaet que pendant quelques minutes (vingt au maximum). En quête de nourriture, ils viennent se poser dans le plan d’eau, dans les régions les plus profondes, plongent à 3 ou 4 m pendant 20 à 45 secondes et sillonnent de petites surfaces avant de reprendre leurs envols en des endroits un peu plus élevés généralement des troncs d’arbres où ils déploient leurs ailes, la tête immobile attendent qu’ils sèchent reprennent ensuite la direction de la Méditerranée.

Indice de diversité de Shannon-Weaver

Il nous permet de mesurer le niveau de complexité d’un peuplement. Une valeur élevée de cet indice correspond à un peuplement à grand nombre d’espèces pour un petit nombre d’individus. A l’inverse, une valeur faible de ce dernier correspond soit à un peuplement caractérisé par un petit nombre d’espèces pour un grand nombre d’individus, soit à un peuplement dans le quel il y a une espèce dominante. En d’autres termes, il étudie l’équilibre des populations dans un écosystème. Le graphique de la variation temporelle de l’indice de diversité de Shannon-Weaver (H’) nous expose les valeurs les plus élevées en septembre et octobre, pendant la troisième décade d’octobre 2006 nous avons (3.3bit/ individu) . Cette valeur correspond à une richesse spécifique de 28 espèces pour un effectif de 4469 individus, les valeurs minimales sont associées à des peuplements dominées quantitativement par une ou quelques espèces, la plus faible est enregistrée en début août 2006 (1.019 bits/individus) pour une richesse spécifique de 12 espèces et une représentativité de 1184 individus dominés notablement par les nicheurs (Anatidés et Podicipedidés) ainsi que quelques individus de Canard Souchet, Fuligule milouin et des Hérons garde-bœufs. Les moyennes des valeurs de cet indice affiche un maximum de 3.132bit/ individu à la troisième décade de septembre et une moyenne minimale de 1.808 en début août. Par ailleurs, il faut souligner tout de même, que la période qui s’étale de février à avril montre des indices peu élevés en comparaison à ceux du début de la saison d’hivernage, les valeurs moyennes sont respectivement de 2.735 vers la fin du mois de février et de 2.073 en début d’avril, mais correspondant à des richesses spécifiques assez élevées cette période indique la fin de la saison d’hivernage.

Table des matières

Introduction 
Chapitre I. Principales zones humides algériennes
1. Définition d’une zone humide 
2. La Convention relative aux zones humides d’importance internationale 
3. Importance des zones humides algériennes 
3.1. Les zones humides de l’Est
3.2. Les zones humides du centre
3.3. Les zones humides de l’Ouest
3.4. Les zones humides du Sud
Chapitre II. Description du site
1. Généralités sur la Numidie algérienne 
1.2. La plaine alluviale de Benazzouz
1.3. La vallée de l’Oued El Kebir Ouest
1.4. Les formations géologiques dominantes
1.5. Caractéristiques hydrologiques de la région
2. Mode de mise en place des formations alluviales 
2.1. La plaine de Guerbes
3. Etagement et répartition de la végétation d ans l’extrême Nord-Est algérien 
3.1. Tapis végétal
3.2. La végétation naturelle
3.3. Le reboisement
3.4. Terrains nus
3.5. Autres occupations
4. Les principales zones humides du complexe de Guerbes-Sanhadja 
4.1. Garaet Boumaïza
4.2. Garaet Aïn-Magroun
4.3. Garaet Sidi Lakhdar
4.4. Garaet Beni M’Hamed
4.5. Garaet Haouas
4.6. Nechaa Demnat Ataoua
4.7. Nechaa Khellaba
4.8. Lac Sidi Fritis
4.9. Garaet Chichaya
4.10. Garaet Sidi Makhlouf
4.11. Garaet Dissia
4.12. Oued Maboun
4.13. Garaet la Marsadelle
4.14. Garaet Bordj du Cantonnier
4.15. Garaet Tacha
4.16. Garaet El Loughat
4.17. Garaet Bechna
4.18. Garaet aux Linaires
4.19. Garaet Bouina
4.20. Garaet Nouar Ezzouaoua
4.21. Garaet Ain Nechma
4.22. Garaet aux Oliviers
4.23. Lagune d’Oued El Kébir
4.24. Les rives d’Oued El Kébir
4.25. Garaet El-Guelb
4.26 Garaet Ouajaa
4.27. Le Canal de Sidi Makhlouf
4.28. Garaet El Azla
4.29. Garaet Emiflor
5. Présentation du site d’étude « Garaet Hadj Tahar » 
5.1. Coordonnées géographique
5.2. Situation géographique
5.3. Situation administrative
5.4. Géologie, géomorphologie et type de sol
5.5. Hydrologie
5.6. Etude climatique
5.7. Synthèse climatique
5.8. Cadre biotique
6. Facteurs défavorables affectant les caractéristiques écologiques de Garaet Hadj Tahar 
Chapitre III. Matériel et méthodes
1. Structure et dynamique des peuplements aviens de Garaet Hadj Tahar 
1.1. Techniques de dénombrement des oiseaux d’eau
1.1.1. Dates et fréquences des dénombrements
1.1.2. Méthodes d’échantillonnage
1.1.3. Matériel utilisé
1.1.4. Choix des points d’observation
2. Modalité d’occupation spatiale de Garaet Hadj Tahar par l’avifaune aquatique 
3. Etude des rythmes d’activités diurnes des Anatidés 
3.1. Méthodes d’échantillonnage
3.1.1. Méthode FOCUS
3.1.2. Méthode SCAN
4. Paramètres écologiques 
4.1. Richesse spécifique « S »
4.2. Indice de diversité de Shannon-Weaver (H’)
4.3. Indice d’Équitabilité (E)
5. Analyse statistique 
Chapitre IV. Phénologie et structure des oiseaux d’eau de Garaet Hadj Tahar
1. Evolution de la structure avienne et modalités d’occupation spatiale du site 
1.2. Phalacrocoracidae
1.3. Ardeidae
1.4. Ciconiidae
1.5. Threskiornithidae
1.6. Phoenicopteridae
1.7. Anatidae
1.8. Rallidae
1.9. Recurvirostridae
1.10. Charadriidae
1.11. Scolopacidae
1.12. Sternidae
1.13. Laridae
1.14. Falconidae
1.15. Alcedinidae
1.16. Pandinidae
1.17. Accipitridae
2. Evolution des paramètres écologiques 
2.1. Abondance
2.2. Richesse spécifique
2.3. Indice de diversité de Shannon-Weaver
2.4. Indice d’équitabilité
3. Analyse multivariée des données 
Chapitre V. Etude des rythmes d’activités diurnes
1. Erismature à tète blanche Oxyura leucocephala (Canard plongeur) 
1.1. Bilan des activités diurnes
1.2. Analyse statistique multivariée
2. Canard Siffleur Anas penelope (Canard de surface) 
2.1. Bilan des activités diurnes
2.2. Analyse statistique multivariée
Conclusion 
Résumé 
Références bibliographiques 
Annexes

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *