CARACTERISATION D’UNE VEGETATION DES VALLEES

 La salinité et le pH du sol

Pour évaluer la salinité et le degré d’acidité des sols, des échantillons de sols sont prélevés dans les horizons 0-10 cm et 10-20 cm à l’aide d’une tarière de 10 cm de diamètre. Pour chaque site, 30 échantillons de sols sont collectés. Pour chaque échantillon, 20 g de sol ont été prélevés puis ajoutés à 50 ml d’eau distillée dans un bêcher. La solution est homogénéisée à l’aide d’un agitateur magnétique pendant 30 min puis le pH et la conductivité électrique (C.E.) sont mesurés à l’aide d’un conductimètre/pH mètre combiné. 

La diversité de la végétation

Les caractéristiques de la végétation ont été examinées à partir des relevés de végétation. Pour chaque site, l’échantillonnage est constitué de 15 relevés disposés le long de quatre layons parallèles à la digue et équidistants de 100 m (Figure 2). Les relevés correspondent à des parcelles élémentaires de 25 m x 25 m réparties de part et d’autre des aménagements hydro-agricoles (digues) installés au niveau des terroirs villageois de Loul Sessène, Ndoff et Dack. Ces parcelles élémentaires sont disposées sur quatre transects distants de 50 m et perpendiculaires à la digue. Les quatre relevés du transect 2 en face de l’ouvrage ont été effectués sur la partie non inondée située en amont de la digue. Ceux du quatrième transect comptent des relevés de la terrasse haute et du plateau correspondant à la zone de bordure de tanne. 8 Figure 2. Dispositif expérimental des relevés de végétation au niveau des vallées aménagées. Les échantillons botaniques sont identifiés sur la base de la flore du Sénégal (Berhaut, 1967) et des adventices tropicales (Merlier et Montegut, 1982). La diversité est évaluée à partir de la richesse spécifique totale et la richesse spécifique moyenne. La richesse spécifique totale (RS), étant donnée par le nombre total d’espèces dans le site étudié. Alors que la richesse spécifique moyenne correspond à la moyenne des nombres d’espèces par relevé pour un échantillon donné. La flore d’un milieu est définie comme étant l’ensemble de ses espèces distinguées d’un point de vue systématique (Ngom, 2008). L’indice de Shannon Weaver (H’), qui considère à la fois l’abondance et la richesse spécifique, est utilisé pour apprécier la distribution des individus suivant les espèces. L’indice est minimum quand tous les individus appartiennent à la même espèce. Il est maximal quand chaque individu représente une espèce distincte (Legendre et Legendre, 1984).Il est exprimé en bits et sa formule est : H’= -∑pilog2 pi pi = ni/ Σni Pi = abondance relative de chaque espèce. Les logarithmes sont calculés en base 2.  L’indice de régularité (E) renseigne sur la distribution des abondances des espèces dans le peuplement. Selon Devineau et al, 1984, l’indice de régularité apparait 9 comme un terme de comparaison plus rigoureux. Il est compris entre 0 et 1. Il tend vers 0 quand l’ensemble des individus correspond à une seule espèce. Il tend vers 1 lorsque chacune des espèces est représentée par le même nombre d’individus (Ramade, 1990). Cet indice est sans unité et est donné par la formule suivante : E= H’/ Hmax Hmax = log2(S) S = effectif total des espèces

La production de biomasse herbacée

La production de biomasse herbacée est estimée par la méthode de la récolte intégrale, qui consiste à couper la strate herbacée à ras du sol sur des placeaux de 1m². Dans chaque site, 15 échantillons ont été prélevés en raison d’un échantillon par parcelle étudiée. Ces échantillons sont ramenés au laboratoire et la production de biomasse est obtenue après séchage à l’étuve à une température de 75 à 80°C jusqu’à poids constant. La production est exprimée en kg de matières sèches par hectare (Kg MS /ha). 

Le traitement des données

Les données collectées ont été saisies sur le tableur EXCEL puis soumises à une Analyse Factorielle de Correspondance (AFC) et à une analyse de variance ANOVA afin de caractériser la végétation herbacée, de déterminer sa structure et d’apprécier son degré d’homogénéité.

CARACTERISTIQUES PLUVIOMETRIQUES

Le diagramme des précipitations annuelles de 1980 à 2009 de la station de Fimela est présenté sur la figure 3. La pluviométrie moyenne interannuelle, répartie sur 22 à 61 jours, est de 572 mm. L’examen de la figure 3 révèle un nombre d’années déficitaires élevé (de 1980 à 1998). Durant ces 19 ans, seules cinq (5) années sont excédentaires. Les années 1980 et 1983 sont les plus sèches. Cependant, l’année 1989 potentiellement plus humide se dégage de cette période de 19 ans; elle correspond aussi à l’année la plus pluvieuse pour la série de 30 ans. La seconde période allant de 1999 à 2009, se caractérise par une succession d’années excédentaires et d’années déficitaires. Sur les 30 ans, 19 années sont déficitaires et la saison des pluies de 2009 avec seulement 319 mm est la plus sèche. Figure 3. Evolution des précipitations de 1980 à 2009 de la station de Fimela.

CARACTERISTIQUES DES VALLEES

L’ANOVA effectuée sur les données de pH et de C.E. met en évidence un effet site pour la variable pH (p=0,00001) contrairement à la variable salinité (p=0,2827).

Le pH et la salinité

Le pH des sols des trois terroirs (Figure 4 A) est compris entre 7,188 et 7,249. Cependant le sol de la vallée de Ndoff plus basique (7,249 ± 0,029) se distingue des sols des vallées de Dack (7,188 ± 0, 018) et Loul Sessène (7,196 ± 0, 026). Les valeurs de la C.E. des sols des trois vallées (Figure 4 B) sont de 0,0329 ± 0,0124 dS pour la vallée de Dack. Ces valeurs ne sont pas significativement différentes de celles des sols de Ndoff (0,038 ± 0,0137 dS) et de Loul Séssène (0,025 ± 0,0127 dS). 11 Figure 4. Variation du pH (A) et de la conductivité électrique (B) à l’échelle des sites.

La diversité et la production de biomasse

La régression multiple et l’analyse de variance effectuées sur les données de la diversité (p= 0,0310) et la production de biomasse herbacée (p= 0,1309) ne révèle pas un effet site sur ces deux variables (Figures 5 a et b). Cependant le site de Ndoff avec une richesse spécifique moyenne plus faible en valeur absolue (14 espèces) a enregistré une biomasse plus élevée (1,58 t/ha).