Chauffage ou conditionnement thermique

Les acides gras insaturés

Les acides sont dits insaturés lorsqu’il y a double liaison. Certains acides comportent une seule double liaison, ils sont dits monoinsaturés, d’autres comptent deux ou plusieurs, ce sont des acides polyinsaturés.

a) Acide gras monoinsaturés On parle d’acide gras monoinsaturé lorsqu’il n’y a qu’une seule double liaison. Les acides gras monoinsaturés sont généralement liquide à température ambiante, mais peuvent supporter la chaleur : on peut donc les utiliser pour la cuisson. Considérés comme de « bon gras », les lipides insaturés ont des effets bénéfiques reconnus sur la fonction cardiovasculaire et pourraient contribuer à un meilleur contrôle de la glycémie chez les diabétiques. Les huiles à forte teneur en acides gras mono-insaturés et à plus faible teneur en acide gras poly- insaturés peuvent être chauffées et sont plus digestes que les graisses solides.

b) Acide gras polyinsaturés Un acide gras est dit polyinsaturé lorsque plusieurs atomes de carbone le constituant sont reliés entre eux par des liaisons chimiques doubles. Ces liaisons chimiques sont parallèles, elles font « double emploi », ce qui laisse la possibilité de nouvelles liaisons chimiques avec d’autres atomes d’oxygène. Les acides gras polyinsaturés sont donc facilement « assimilables » par notre organisme. Certains acides gras polyinsaturés (acide linoléique, acide linolénique) sont dits essentiels (AGE) car ils ne sont pas synthétisés par l’organisme humain. Ces AGE participent au constituant des phospholipides membranaires. La carence en acide linoléique se manifeste par des signes cutanés (lésions eczémateuses, impétigo, érythèmes…), un retard de croissance, de l’hypertension, un hypo agrégation plaquettaire [12].

RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Les résultats des analyses effectuées au laboratoire de l’ESPA et celles effectuées au Laboratoire Fraude Alimentaire à Tsaralalàna, rassemblées dans le tableau 11 ci-après, nous donnent les caractéristiques physico-chimiques de l’huile de Moringa Drouhardii. Le tableau 12 ci-dessous nous montre la comparaison entre les valeurs des caractéristiques physico-chimiques de l’huile de Moringa Drouhardii à celles de l’huile de Moringa oléifera : Tableau 12 : Caractéristiques physico-chimiques de l’huile de Moringa Drouhardii et de l’huile Moringa Oleifera La valeur de la densité de l’huile de Moringa Drouhardii extrait par pression est supérieure par rapport à celle de solvant. L’indice d’acide est l’indice fondamental sur la qualité des huiles. Si l’huile est plus acide, elle risque de s’altérer facilement. D’après les résultats obtenus, notre échantillon est peu acide qui varie de 1,50 à 1,96. Elle possède donc toutes propriétés qui valent la réputation d’huile très résistante au rancissement. La valeur de l’indice d’iode est significativement faible, c’est-à-dire que le degré d’insaturation de l’huile est assez faible. L’indice de saponification est relié à la longueur moyenne des chaînes grasses contenues dans un corps gras.

Il est inversement proportionnel au poids moléculaire. Ainsi pour le cas de notre échantillon, les valeurs suffisamment élevées observées qui sont respectivement de 190 indiquent qu’il est constitué d’acide gras à faible poids moléculaire. Selon Jérôme R. et Paul R. [19] plus l’indice de saponification est élevé, plus la réaction de saponification est rapide ou le corps gras est plus facilement saponifiable. Nous pouvons dire que l’huile de Moringa Drouhardii est donc plus facilement saponifiable. Pour l’indice d’acide, le résultat d’analyse effectué au laboratoire fraude alimentaire est élevé, de même que pour l’indice de saponification. Toutes ces différences peuvent être causées par les manipulations. Les résultats obtenus sur la densité, l’indice de réfraction, et l’indice d’iode nous montrent que l’huile de Moringa Drouhardii appartient à la classification des huiles nonsiccatives. Les caractéristiques physico-chimiques des huiles dépendent aussi des conditions de traitement des matières premières et de stockage de l’huile. L’obtention de l’huile de bonne qualité demande donc beaucoup de précaution dès la récolte et jusqu’au stockage. Mais en général, tout le résultat montre que l’huile de Moringa Drouhardii est en bonne qualité. Comparé à l’huile de Moringa Oléifera, la valeur de la densité de l’huile de Moringa Drouhardii est voisine de la densité de l’huile de Moringa Oléifera. La valeur de l’indice de réfraction à 20 °C de notre échantillon est proche de celle de l’huile de Moringa Oléifera rapportées par Andry R. (1,4658) [23] mais supérieure à celle trouvée par Jerôme R. et Paul R. [19] (tableau 12) qui est de 1,4597. Le tableau comparatif signale qu’il n’y a pas de différence assez importante entre l’indice de saponification de l’huile de Moringa Drouhardii et celui de Moringa Oleifera. En conclusion, les caractéristiques physico-chimiques de l’huile de Moringa Drouhardii et celle de Moringa Oléifera n’ont pas de différences importantes.

Interprétations

Neuf acides gras ont été séparés et identifiés. Les résultats obtenus montrent que l’huile extraite de Moringa Drouhardii contient les principaux acides gras rencontrés dans les huiles végétales. Elle est caractérisée par la présence en très forte proportion de l’acide oléique (68,85 %). Les acides gras saturés (AGS) constituent la majorité des acides présents secondairement dans l’huile dont de l’acide stéarique (10,40 %) et de l’acide palmitique (10,25 %). L’un des deux acides gras essentiels est également présents mais en faible teneur : l’acide linoléique 1,06 %. L’absence de l’acide linolénique dans l’huile montre sa stabilité à l’oxydation et sa résistance au rancissement. L’acide béhénique qui porte le nom de cette huile constitue le seul acide gras à très longue chaîne saturée identifié dans l’huile avec un teneur de 2,48 %. On peut alors affirmer que l’huile possède une composition particulière par rapport aux autres huiles d’oléagineuses : le total des acides gras monoinsaturés (AGMI) dépasse 65%. Cette valeur est élevée par rapport à celle des huiles usuelles telles que l’huile soja (23%), l’huile de tournesol (18 %) et l’huile d’arachide (50 %) [2]. L’huile de Moringa Drouhardii possède donc très peu d’AGPI (1,06 %), une quantité modérée d’AGS (26,05 %) mais beaucoup d’AGMI (72,41 %) constitués essentiellement de l’acide oléique. Ceci lui confère la propriété de sa fluidité et compte tenu de faible en AGPI, l’huile est bonne à la friture et convient à l’alimentation.

Le taux d’acide oléique permet de classer l’huile de Moringa Drouhardii parmi les huiles oléiques offrant des propriétés potentiellement diététiques. L’acide oléique fait diminuer le taux sérique de cholestérol ainsi que le taux de cholésterol lié aux lipoprotéines de faible densité (LDL). Un modèle d’alimentation riche en acide oléique est tout à fait bénéfique à condition que les quantités soient conformes aux besoins de l’organisme car un excès peut induire une prise de poids importante. La présence de l’acide béhénique permet d’obtenir des savons durs complétés par la présence d’acide oléique qui améliore leurs propriétés moussantes. L’industrie de la cosmétique constitue aussi le principal domaine d’utilisation de l’acide béhénique (Sonntag, 1982). Cet acide est faiblement assimilé par l’organisme et diminue le taux de lipide dans le sang d’où son utilisation fréquente dans les régimes à basses calories (Carte and Decker, 2001). La composition en acides gras de l’huile de Moringa Drouhardii montre que cette huile peut être utilisée comme source lipidique importante en alimentation humaine. D’après le tableau 15, la majorité des acides gras identifiés sont rencontrés dans les deux huiles (Moringa Drouhardii et Moringa oléifera). Il y a une légère différence sur la composition pondérale des acides gras sauf pour les acides palmitique et stéarique. Par ailleurs, on peut noter l’absence de l’acide alpha-linolénique dans l’huile de Moringa drouhardii, acide portant présent dans l’huile de Moringa oléifera trouvé par Andry R. [23]. De même, l’acide lignocérique est identifié dans l’huile de Moringa Oléifera et pourtant absent dans l’huile de Moringa Drouhardii.

CONCLUSION GENERALE

Plusieurs recherches sont axées sur l’extraction de l’huile de Moringa Oléifera ainsi que ses caractéristiques physico-chimiques. Le Moringa Oléifera et le Moringa Drouhardii appartiennent à la même famille mais le dernier est une espèce endémique. Cela nous a conduits à réfléchir sur l’étude de l’huile de Moringa Drouhardii. La détermination des caractéristiques des huiles est importante et pour avoir des résultats relativement efficaces, nous avons utilisé deux méthodes d’extraction par pression et par solvant, afin d’obtenir deux échantillons différents qui sont analysés. L’étude des caractéristiques de l’huile de Moringa Drouhardii a montré que l’huile possède une composition particulière et de bonne qualité parmi d’autres. Elle est consommable en tant qu’huile de friture et huile de table. Et grâce au teneur importante en protéine du tourteau qui n’est pas toxique, cette étude pourrait être intéressante pour la filière élevage et traitement des eaux. L’analyse par chromatographie en phase gazeuse nous a affirmé que l’huile est composée de neuf acides gras mais l’acide oléique, l’acide stéarique et l’acide palmitique sont majoritaires. Faute d’appareils adéquats, l’analyse de l’insaponifiable n’a pas été réalisée.

Notre étude expérimentale s’est limitée seulement sur l’étude des caractéristiques principales de l’huile de Moringa Drouhardii. Pendant la réalisation de ce mémoire, nous étions confrontés à des problèmes de temps et, surtout, de matériels. La plupart des problèmes de chercheurs, plus précisément les jeunes chercheurs, provient dans une large mesure du manque de capital et de crédit nécessaire pour investir dans le domaine de la recherche scientifique et dans le secteur industriel pour exploiter les résultats obtenus. C’est pourquoi, il serait souhaitable d’encourager et d’aider les chercheur malagasy en prenant de mesures appropriées pour valoriser ses efforts. Beaucoup de sources d’alimentation sont mal exploitées à Madagascar même si notre économie est basée sur l’agriculture, le Moringa Drouhardii est un exemple concret et, effectivement, des liens étroits existent entre la recherche scientifique et l’exploitation des résultats qui sont déterminants pour la réduction de la pauvreté de notre pays et la diminution de la malnutrition. Des études comme la notre prennent donc une place importante sur le plan économique. Pour terminer, nous espérons que des recherches se poursuivront à cette étude sur plusieurs domaines: cosmétologie, savonnerie, traitement des eaux, … à partir des graines de Moringa Drouhardii.

Table des matières

REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ANNEXES
GLOSSAIRES
INTRODUCTION
Première partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre 1 : LE Moringa Drouhardii
1.1 HISTORIQUE
1.2 LES DIFFERENTES ESPECES DE MORINGA A MADAGASCAR
1.2.1 Le Moringa Hilderbandtii
1.2.2 Le Moringa Oléifera
1.3 ORIGINE
1.4 CARACTERISTIQUES BOTANIQUES ET SYSTEMATIQUES
1.4.1 Dénomination de la plante
1.4.2 Classification de la plante
1.4.3 Morphologie de la plante
1.5 CARACTERISTIQUE ECOLOGIQUE
1.6 CARACTERISTIQUES PHYSIOLOGIQUES
1.6.1 Mode de multiplication
1.6.2 Floraison et fructification
1.7 UTILISATIONS
1.7.1 Ornementation
1.7.2 Rôle culturel
1.7.3 Intérêt nutritif
1.7.4 Intérêt pharmacologique
1.7.5 Usage cosmétique
1.7.6 Purificateur d’eau naturel
1.7.7 Alimentation animale
Chapitre 2 : GENERALITES SUR LES HUILES
2.1 DEFINITION
2.2 CONSTITUANTS DES HUILES
2.2.1 Les triglycérides
2.2.2 Les acides gras
2.2.3 La fraction insaponifiable
2.3 REACTIONS D’ALTERATION DES HUILES
2.3.1 L’hydrolyse
2.3.2 L’oxydation
2.4 CONSERVATION DE L’HUILE
Chapitre 3 : PROCEDE D’OBTENTION DES HUILES VEGETALES
3.1 PRETRAITEMENT
3.1.1 Nettoyage et triage
3.1.2 Séchage
3.1.3 Décorticage
3.1.4 Broyage
3.1.5 Chauffage ou conditionnement thermique
3.2 EXTRACTION
3.2.1 Extraction par pression
3.2.2 Extraction par solvant
3.3 LE RAFFINAGE
3.3.1 But de raffinage
3.3.2 Les différentes étapes de raffinages
3.3.3 Inconvénient du raffinage chimique
Deuxième partie : CARACTERISATION DE L’HUILE DE Moringa Drouhardii
Chapitre 1 : ETUDE PRELIMINAIRE DES GOUSSES ET DES GRAINES
1.1 GOUSSES
1.1.1 Aspect et couleur
1.1.2 Poids
1.1.3 Taille et nombre de graines
1.2 GRAINES
1.2.1 Aspect et couleur
1.2.2 Poids et dimensions
1.2.3 Teneurs en eau et matières volatiles
Chapitre 2 : EXTRACTION DE L’HUILE DE Moringa Drouhardii
2.1 PREPARATION DES ECHANTILLONS
2.1.1 Séchage
2.1.2 Décorticage
2.1.3 Broyage
2.2 EXTRACTION
2.2.1 Extraction par pression
2.2.2 Extraction par solvant
Chapitre 3 : ANALYSES PHYSICO-CHIMIQUES DE L’HUILE DE Moringa Drouhardii
3.1 CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DE L’HUILE
3.1.1 Description et caractères organoleptiques de l’huile
3.1.2 Densité
3.1.3 Indice de réfraction
3.2 CARACTERISTIQUES CHIMIQUES DE L’HUILE
3.2.1 Indice d’iode
3.2.2 Indice de saponification
3.2.3 Indice d’acide
3.2.4 Dosage d’insaponifiable
3.3 RESULTATS ET INTERPRETATIONS
Chapitre 4 : IDENTIFICATION DES ACIDES GRAS
4.1 PRINCIPE DE LA CHROMATOGRAPHIE EN PHASE GAZEUSE (CPG
4.2 ANALYSE DES ACIDES GRAS
4.2.1 Préparation des esters méthyliques d’acide gras
4.2.2 Identification des acides gras
4.2.3 Condition opératoire en CPG pour l’analyse des acides gras
4.2.4 Résultats
4.2.5 Interprétations
Chapitre 5 : ANALYSE DES TOURTEAUX
5.1 ANALYSE CHIMIQUE DES TOURTEAUX
5.1.1 Teneur en eau et matières volatiles
5.1.2 Teneur en cendres brutes
5.1.3 La teneur en cellulose
5.1.4 Teneur en protéine
5.1.5 Résultats et interprétations
5.2 TEST TOXICOLOGIQUE DE TOURTEAU DE Moringa Drouhardii
5.2.1 Extraction des principes actifs
5.2.2 Purification des principes actifs
5.2.3 Test de toxicité sur des animaux
5.2.4 Résultats et interprétations
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIES
ANNEXES
RESUME

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