Technique Bulk fill en odontologie restauratrice

Ciment verre ionomère de haute viscosité (IONOSTAR Plus®) versus une résine composite Bulk (X-tra fil®) étude multicentrique prospective

Technique Bulk fill en odontologie restauratrice

En odontologie restauratrice, le choix des matériaux de restauration définitifs en méthode directe est assez limité : amalgame, résine composite ou ciment verre ionomère. Chacun possède des avantages et des inconvénients et sont utilisés quotidiennement lors de traitements restaurateurs. La demande esthétique des patients étant aujourd’hui plus importante qu’auparavant (Simon et al.,2008 ; Tirlet et al., 2009), l’amalgame se fait de plus en plus rare. Utilisées comme alternative esthétique à l’amalgame, les résines composites conventionnelles ont un défaut majeur : la technique de restauration par stratification (Koubi et al, 2005), imposée par la contraction de polymérisation élevée de ce type de résines (Vreven et al., 2005), dont la réalisation est chronophage et économiquement compliquée à mettre en œuvre au cabinet dentaire. De plus, cette technique ne prend pas en compte les spécificités de certains patients comme les enfants ou les personnes âgées pour lesquels elle est totalement inadaptée (da Mata et al., 2014). La réalisation de soins dans le cadre d’un risque carieux élevé contre-indique également cette technique. C’est le cas également pour les patients soignés en structure carcérale (Borel, 2020 en attente de publication).

Le ciment verre ionomère permet de s’affranchir de cette contrainte de temps car il peut être injecté en un seul apport en plus d’être photo-activable (Attal, Les CVI, 2009). Il possède des propriétés esthétiques compatibles avec des restaurations postérieures (Celik et al., 2018;2019) et sa bio activité due à la présence de fluor en fait un matériau de choix dans le cadre d’un traitement restaurateur sur patient à risque carieux élevé. Les CVI présentent un inconvénient : leurs propriétés mécaniques sont toujours inférieures à celles présentées par les résines composites conventionnelles. Dans le but d’améliorer le confort du chirurgien-dentiste dans la réalisation de soins restaurateurs ainsi que les performances de leurs matériaux, les fabricants ont développé une nouvelle gamme de matériaux répondant aux critères de rapidité et d’efficacité liés aux contraintes de temps et d’accessibilité aux soins pour les patients à haut risque carieux individuel et collectif. Cette nouvelle génération de matériaux tente de supprimer les défauts des résines composites conventionnelles sur le plan de la rapidité de mise en œuvre et du CVIMAR sur le plan des propriétés mécaniques.

Justification de l’étude

Les bénéfices attendus pour le patient sont nombreux : réduction de la perte de chance dans les deux centres de recrutement pour des patients à haut risque. Détermination des besoins spécifiques bucco- dentaires de populations ne pouvant naturellement bénéficier de plateaux techniques modernes et adaptés à leurs besoins pour le cirque de Mafate. En termes de santé publique une réduction des coûts de prise en charge, une meilleure connaissance de la prévalence des maladies bucco dentaires de ces populations, une optimisation des besoins, une participation coopérative entre les acteurs locaux et les centres d’expertises, une analyse transversale des actes réalisés et du bénéfice pour les patients, la mise en place de mesures préventives spécifiques pour ces populations isolées et pour ces populations à haut risque séjournant en ville. Pour Marseille une population similaire en termes de risque carieux sera prise en charge dans le cadre d’une unité fonctionnelle préventive afin de réduire aussi la perte de chance et d’assurer un suivi sur la totalité de l’étude.

La justification de l’étude se base sur la prévalence des maladies carieuses dans les sites isolés de la Réunion et des populations à hauts risques carieux du centre hospitalier de Marseille. En effet la prévalence carieuse sur l’ile de la Réunion demeure importante par une consommation importante de sucre et dérivés et un isolement des populations rurales limitant l’accès aux soins. Un document du COABS année 2000, ARS Océan Indien, confirme des indices CAO élevés. Une analyse précise et comparée du risque carieux entre les populations des deux centres donnera des informations importantes en termes de santé publique. Ces informations seront intégrées dans l’unité fonctionnelle de prévention récemment créée. Les deux matériaux testés lors de cette étude présentent chacun des propriétés intéressantes à comparer sur une population potentiellement à haut risque carieux. Le ciment verre ionomère a l’avantage de durcir sans photo-induction, libère du fluor et adhère spontanément aux tissus dentaires. Par contre le composite type Bulk, plus esthétique, associé à un adhésif, polymérise par photo-induction sur des épaisseurs de 3/4 mm et permet un temps de travail supérieur. Mais les comportements à long terme de ces deux types de matériaux mis en place dans des conditions plus difficiles sont peu connus.

De plus l’utilisation conjointe de la caméra à fluorescence en per-opératoire permettra de mieux comprendre les structures résiduelles amélo-dentinaire (caries actives ou à marche lente) et ainsi de mieux appréhender les comportements des deux matériaux. La lecture décentralisée des images des restaurations en post-opératoire à 6, 12, et 24 mois, jamais faite à ce jour, permettra de comparer les scores visuels in situ de ceux réalisés sur l’image par le centre expert de Montpellier. Cette étape est fondamentale pour une validation secondaire du concept de télé dentisterie (Giraudeau N et al., 2014).

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