Comparaison de profitabilité et structure de capital des banques islamiques et conventionnelles analyse empirique

Comparaison de profitabilité et structure de capital des banques islamiques et conventionnelles analyse empirique

L’objectif du premier chapitre était d’analyser les théories financières liées à la structure de capital et de rentabilité dans un contexte islamique. Notre analyse théorique nous a permis de conclure que, théoriquement, les banques islamiques et les banques conventionnelles disposent de structures de capital et de profitabilités différentes. Nous nous sommes basés sur des arguments conventionnels pour expliquer ces différences. La revue de littérature empirique nous a permis également de dégager les déterminants classiques (internes) qui affectent la structure de capital et la profitabilité et qui pourraient expliquer les différences qui existeraient entre les banques islamiques et les banques conventionnelles. L’objectif de ce chapitre est de comparer empiriquement les banques islamiques et conventionnelles sur la base des différences dégagées théoriquement. L’étude portera sur un panel de 113 banques islamiques et banques conventionnelles observé sur la période 2005- 2010. Après un rappel des hypothèses de recherche dans une première section, nous spécifierons les variables, la méthodologie et les données dans une seconde section. Nous finirons par exposer et interpréter les résultats. théorique et empirique présentée dans le chapitre 1. Nos hypothèses sont doubles. Il s’agit d’identifier empiriquement, d’une part, si des différences existent au niveau de profitabilité et structure de capital entre les banques islamiques (BI) et conventionnelles (BC), et d’autres part, d’expliquer ces différences.

Trois modèles économétriques sont utilisés dans l’étude empirique. Chaque modèle permet de répondre à une question de recherche. Ci-dessous une présentation brève de la régression logistique binaire, de l’analyse discriminante et des modèles de régression sur données de panel. L’étude consiste tout d’abord à identifier les différences entre les BI et BC au niveau de profitabilité et de structure de capital. Ensuite, l’objectif est d’expliquer ces différences. On devrait s’attendre que des différences structurelles existent si on se réfère à l’analyse théorique faite en chapitre 1. La méthodologie est expliquée en détail dans les paragraphes qui suivent. s’envisager, outre la régression logistique. L’analyse discriminante consiste à distinguer deux groupes ou plus sur la base d’un ensemble de variables. Elle est connue comme une technique de scoring qui essaie de déterminer la contribution des variables qui expliquent l’appartenance des individus à des groupes. Deux ou plusieurs groupes sont comparées, sur plusieurs variables pour déterminer s’ils sont différents et pour comprendre la nature de ces différences. La fonction discriminante est : déterminer si l’impact des déterminants classiques dans les banques islamiques est similaire aux banques conventionnelles. L’approche en données de panel est privilégiée afin d’exploiter une information plus riche et d’obtenir des résultats de meilleure qualité et d’une plus grande fiabilité que ceux donnés par une analyse en séries chronologiques. Les données en panel possèdent deux dimensions : une pour les individus et une pour le temps. Le modèle de base prend la forme :

Le tableau 8 synthétise les ratios de profitabilité et de structure de capital mobilisés pour la comparaison des banques islamiques et conventionnelles (se référer aux hypothèses H1, H4). Les ratios de profitabilité les plus communément utilisés sont la rentabilité des actifs, la rentabilité des capitaux propres et la marge nette d’intérêt. Le ratio de capital est mesuré par le ratio Fonds propres/Actif. Ces ratios sont identifiés à partir des études empiriques présentés dans les tableaux récapitulatifs 4 et 5 du chapitre 1. Le tableau 9 présente les déterminants de structure de capital et les déterminants de profitabilité des banques. Les différences entre les deux catégories de banques peuvent être expliquées par les différences de ces déterminants (se référer aux hypothèses H2, H3, H5 et H6). Ces ratios sont identifiés également à partir des études empiriques présentés dans les tableaux récapitulatifs 4 et 5 du chapitre 1. Le type de la banque est mesuré par la variable BANKTYPE.

C’est une variable catégorielle qui prend la valeur 1 si la banque est islamique et 0 sinon. L’analyse des statistiques descriptives et du test d’égalité des moyennes fait ressortir les points marquants ci-dessous : 7 variables ont les moyennes significativement différentes entre les deux types de banques. Les différences de moyennes pour les variables NIM, DIVPAY, SIZE, TANG, LAONS, CAP, DEP sont significatives au niveau de 1 %. Pour le reste de variables (ROE, ROA et LOSSRES), la différence de moyenne n’est pas significative. La variable NIM est significativement supérieure au niveau de 1 % dans les banques Islamiques. Ce résultat est conforme avec celui de Olson et Zoubi (2008) qui révèlent que la marge nette, est deux fois plus grande en moyenne dans les banques Islamiques, comparée aux banques conventionnelles dans la région du Golf. L’étude de Rosly & Bakar (2003) révèle le même résultat en Malaisie.

 

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