Les enfants en situation difficile
Selon le ministère de la population, les enfants en situation difficile sont des enfants orphelins du VIH/SIDA, les enfants orphelins simple / doubles, victimes de maladies chroniques, les enfants victimes de maltraitance, les enfants victimes des abus de drogue et les enfants victimes d’exclusion sociale, abandon des parents.
A mon avis, cette définition est incomplète, les enfants en situation difficile sont des enfants qui ne peuvent pas jouir de leurs droits notamment leurs droits les plus fondamentaux à savoir le droit à l’éducation, aux soins et à la santé, à l’affection parentale, à la nourriture.
Etant donné que tout ce dont on va parler gravite autour du mot : prise en charge essayons d’examiner les aspects des politiques et stratégies du ministère de la population pour la prise en charge des Orphelins et Vulnérables (OEV) et leurs familles. Pour réussir la prise en charge des OEV, il faut d’abord s’occuper de leur famille.
La famille
« Famille unité fondamentale de la société, et milieu naturel pour la croissance et le bien être de tous les membres et en particulier les enfants. ».
Les familles sont des molécules qui constituent la société et c’est aux familles qu’incombent le devoir d’assurer en premier lieu le bien être de leurs membres.
Comme toutes ces études n’ont leur raison d’être sans l’existence des enfants, il est donc légitime de consacrer une petite partie de cet ouvrage aux différentes conceptions de l’enfance.
CONCEPTION DE L’ENFANCE
Par approche historique de l’enfance
D’après Gouache de Lesueurle, le mot enfant nous vient du latin « infans » qui signifie : « celui qui ne parle pas ». On voit déjà fidèlement se refléter dans cette origine du mot une conception bien particulière de l’enfant : « soit sage et tais toi ». Ainsi les pères gaulois, avaient droit de vie et de mort sur les enfants. Les lois romaines autorisaient les hommes à accepter ou refuser un enfant à sa naissance.
Ce sont les philosophes du XVIIIe siècle qui fondèrent notre réflexion actuelle sur l’éducation et l’épanouissement de chacun. Arrive alors la Révolution Française avec l’abolition des privilèges (nuit du 4 aout 1789) et surtout l’adoption, le 26 aout de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
En ce qui concerne les droits des enfants, la révolution laisse aussi une trace indélébile. Les relations parents/ enfants évoluent et la mère y prend toute sa place. En 1793 l’enseignement primaire devient obligatoire et gratuit.
Des reculs auront lieu et il faudra attendre le XIXe siècle pour obtenir de nouvelles conquêtes. Ainsi les soulèvements de 1830 (les trois glorieuses), de 1848 ou de 1871 (la commune de Paris) participent à ces nouvelles conquêtes. Cette incessante bataille pour le droit au bonheur se poursuit de nos jours. Pour le couple de sans culotte avec ses enfants les luttes sont quotidiennes.
C’est ainsi qu’une commission voit le jour à l’ONU (Organisation des Nations Unies) en 1978. Elle va plancher sur une déclaration solennelle concernant les droits de l’enfant.
Il faudra attendre une année pour que la convention internationale des droits de l’enfant voit enfin le jour le 20 novembre 1979 !
A ce jour 192 pays ont ratifié cette convention les obligeant ainsi à mettre leurs lois en conformité avec ce texte. C’est la convention la plus ratifiée de toute l’histoire. Il est intéressant de noter que les Etats-Unis ne l’avaient pas signée car elle interdit la peine de mort pour les mineurs. Les Etats-Unis ont aboli la peine de mort pour les mineurs en janvier 2005 mais, jusqu’à ce jour, ils n’ont toujours pas ratifié la convention.
Par les proverbes et définitions
Tout d’abord, l’enfance c’est la première période du développement de l’homme, qui se situe avant la jeunesse et l’âge adulte au cours de laquelle la personnalité de l’individu se forge et pendant laquelle, la plus grande partie des connaissances et savoirs dont un individu a besoin pour traverser la vie s’acquièrent.
Les enfants sont également considérés comme héritiers de leurs ancêtres. Comme on dit en malagasy quand on félicite une mère qui vient de mettre au monde un bébé on dit : « Arahabaina fa nahazo fara sy dimby ». Ils sont alors les garants de la transmission des savoirs et la pérennisation des cultures et de la lignée.
Les enfants sont aussi supposés être une partie même du corps de leurs parents. On les appelle en malagasy : « sombin’ny aina » pour dire combien les enfants, sont importants pour leurs parents. On perçoit, l’importance que les parents accordent à leurs petits enfants par la façon dont les anciennes mères s’occupent de leurs enfants en les mettant sur le dos pour pouvoir s’occuper de lui tout en effectuant les travaux.
L’existence du proverbe malagasy qui dit « zaza tiana tsy hitsitsiana rotsa-kazo » témoigne de l’amour que les parents éprouvent pour leurs enfants. Ce proverbe signifie que quand on aime un enfant on ne doit pas hésiter à le frapper sans se soucier des souffrances de l’enfant, ni la détérioration de la branche d’arbre pour que l’enfant ne devienne incorrigible.
L’enfance c’est une période de la vie de l’être humain qui va de la naissance à l’âge de puberté. Rapport entre conception internationale du développement et prise en compte des intérêts des futures générations Avant, le développement est considéré comme : « ensemble de processus qui permettent d’élargir la gamme de choix de l’individu »6 , en utilisant toutes sortes de hautes technologies, sans compter leurs éventuelles conséquences néfastes.
Cette conception du développement a récemment changé, la notion de la protection de l’environnement s’ajoute à celle du développement purement économique et c’est ce qu’on appelle communément « développement durable ». Le but de cette nouvelle conception du développement, c’est d’offrir à l’avenir, la chance d’avoir un environnement meilleur, comme le souligne la leçon qui dit : « le développement ne doit pas se faire au détriment des futurs générations. » Ici on fait allusion aux enfants quand on parle de futures générations.
Droit de l’enfant
C’est sûr qu’on ne peut pas expliquer les droits de l’enfant sans une définition préalable de ce que c’est qu’un droit. « Le droit c’est la faculté d’accomplir une action, de jouir d’une chose, d’y prétendre, de l’exiger ». C’est aussi l’ensemble des dispositions, juridiques qui régissent les rapports entre les hommes »7 . C’est de cette définition qu’on a tiré celle des droits de l’enfant qui est un texte qui édicte l’ensemble des prises en charge que les parents, les autorités, les communautés, l’école doivent fournir aux enfants.
Certes, les enfants figurent parmi les humains qui sont protégés par ce que l’on appelle communément « droit de l’homme », mais à cause de leur manque de maturité, et la diversité des menaces qui pèsent sur eux que les législateurs ont élaboré des lois qui garantissent, la protection et le sauvegarde des intérêts supérieurs de ces derniers.
Voici quelques résumés des droits de l’enfant.