La pathologie respiratoire chez les enfants de 0 à 5 ans résulte d’une agression généralement infectieuse, mais peut être aussi allergique ou toxique. Dans ce travail, nous ne considérons que les bronchopneumopathies aiguës d’origine virale et bactérienne. Les données comparatives sont parfois difficiles chez les nouveaunés, mais il faut noter certains éléments d’orientation étiologique. Dans les viroses, les manifestations cliniques inaugurales sont plutôt progressives, avec une toux sèche génante, peu productive.
L’évolution est souvent bénigne en dehors de surinfection bactérienne et ou de déficit immunitaire. La leucopénie à l’hémogramme permet parfois de confirmer l’étiologie virale de la maladie. Alors que, la bronchopneumopathie aigüe d’origine bactérienne est caractérisée par son début brutal avec fièvre élevée de 39° à 40°, avec une altération de l’état général, une toux sèche puis productive rarement du crachat muco-purulent ou rouillé. Une hyperleucocytose avec polynucléose est un élément de diagnostic en dehors de tout traitement.
La bronchite aigüe
La bronchite aigüe est l’ensemble des manifestations respiratoires, traduisant une inflammation de la muqueuse bronchique secondaire le plus souvent due à une infection d’origine virale, et parfois mais rare, d’origine bactérienne. D’évolution le plus souvent bénigne, elle peut revêtir un caractère de gravité certaine surtout chez les tous petits.
La bronchiolite ou bronchite capillaire
C’est une inflammation des bronchioles et des canaux alvéolaires, généralement d’origine virale. Elle touche principalement les bébés de moins de 6 mois et plus volontiers en hiver et au début du printemps, Cette inflammation entraîne une tuméfaction des muqueuses, une production accrue de mucosités et un épaississement des parois des bronchioles. Cet épaississement rend la respiration plus difficile et provoque la dyspnée.
La pneumonie
C’est, une inflammation d’un ou plusieurs lobes pulmonaires. Cette maladie est courante chez les enfants, principalement chez les enfants de 4 ans. Une pneumonie peut apparaître seule ou comme complications d’une autre maladie comme la rougeole. Dans ce cas, c’est l’affaiblissement du patient qui permettra l’installation de la maladie. Environ 90% des pneumonies lobaires sont provoquées par une bactérie (pneumocoque, IIaemophilus influenzae…) dont la contagion se fait par les gouttelettes suspendues dans l’air.
CHAINE EPIDEMIOLOGIQUE
C’est l’ensemble des facteurs qui conditionnent le développement de la maladie. Cette chaîne comprend trois maillons :
Origine de la maladie
Quatre caractéristiques identifient l’agent pathogène :
− La virulence: c’est l’aptitude à produire des troubles morbides pour aboutir à un décès.
− Le pouvoir pathogène: c’est l’aptitude à produire la maladie.
− La contagiosité: c’est l’aptitude à diffuser et à se transmettre dans la population.
− La résistance: c’est l’aptitude pour le germe de s’adapter à certains antibiotiques et de ne pas être tué par ces produits.
Réservoir de germes ou sources d’infection
L’homme est en épidémiologie humaine, la principale source d’infection. Le vrai réservoir des virus respiratoires est constitué par les sujets infectés. En effet la période d’excrétion maximale de virus correspond à la fin de la période d’incubation et au début de la phase clinique. Les sujets atteints de forme latente, les porteurs convalescents et les porteurs sains aussi peuvent constituer un réservoir des germes. La collectivité, en particulier les enfants dans les écoles et crèches, joue un rôle majeur dans la dissémination des épidémies.
Modalités de transmission
Transmission directe
La transmission de l’infection broncho pulmonaire est en règle interhumaine directe, comme on peut s’y attendre avec des virus fragiles. Les virus sont présents dans les voies respiratoires, dans les gouttelettes de sécrétion ou en aérosol et sont émis dans le milieu extérieur lors de la respiration, des éternuements, de la toux, de la parole. Le proche entourage du malade peut alors être infecté.
Transmission indirecte
Il existe également une transmission par les mains et par les objets inertes tels que les mouchoirs, les vêtements …; elle a été démontrée pour les virus les plus résistants (Rhinovirus, adénovirus), mais aussi, et c’est surprenant pour des virus enveloppés très fragiles comme le virus respiratoire synticial (VRS) .
Hôte réceptif
Les sujets réceptifs sont, ceux dépourvus d’immunité vis à vis du virus en circulation, il s’agit :
− des personnes qui n’ont jamais été infectées par les germes, en particulier les jeunes enfants.
− ou des personnes infectées antérieurement mais dont l’immunité locale résiduelle est insuffisante pour prévenir toute réinfection.
L’hôte exposé à la contamination a une influence sur l’apparition et l’évolution de la maladie. Parmi les facteurs constitutionnels ou acquis liés aux infections broncho pulmonaires, il faut citer l’âge, avec une grande vulnérabilité des individus aux âges extrêmes de la vie. Chez les enfants, la prématurité et l’alimentation artificielle qui les privent d’une immunisation passive, la malnutrition fréquente des pays en développement et les carences martiales peuvent être une conséquence des viroses. Les situations immunodéficitaires sont liées aux infections broncho pulmonaires récidivantes. Et les infections qui apparaissent dans ces conditions, ont une évolution rapide et un pronostic sévère.
Chez les immuno-déprimés, des bactéries pathogènes sont souvent impliquées dans les infections, et d’autres germes, non pathogènes chez les sujets sains et qualifiés d’opportunistes, peuvent aussi être responsables d’infections broncho-pulmonaires; c’est le cas de pneumocystis carnii, du cytomégalovirus et du cryptococcus.
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