Cours d’anesthésie – réanimation

COURS D’ANESTHESIE – REANIMATION

L’anesthésie

Anesthésie: suppression plus au moins complète de la sensibilité(Franklin, 1995). L’anesthésie se définit par une abolition induite de la conscience et une incapacité à percevoir la douleur. C’est un ensemble de techniques qui, utilisées selon l’expérience et l’entraînement de l’opérateur(anesthésiste ou l’anesthésiologiste) ont pour but d’abolir la douleur afin de permettre le déroulement normal de l’acte chirurgical. Anesthésier: rendre momentanément insensible à la douleur. En effet, le résultat fondamental recherché par l’anesthésie tient dans la suppression douloureuse et sensorielle liée à l’acte chirurgical (Okitokenge, 1982). Cette anesthésie doit être bien distinguée de l’analgésie, qui ne cherche que la suppression des sensations douloureuses liées à la chirurgie ou toute autre cause de douleur. En réalité, l’anesthésie peut être considérée comme un état de coma contrôlé et réversible.

Histoire de l’anesthésie

L’inutilité apparente de la douleur physique a choqué beaucoup de gens, qui se sont demandés pour quelle raison un patient devait souffrir pendant une nuit entière d’une dent cariée par exemple. Pourtant, la douleur a toujours une signification, au début en tout cas, elle nous est un signal d’alarme, une façon de nous crier casse-cou. La nature s’assure ainsi la garantie que ses forces médiatrices seront suffisantes pour pouvoir remédier au mal ou le guérir. Mais ce signal de détresse se prolonge parfois de façon inutile, et la douleur en épuisant le malade qu’elle prive du sommeil nécessaire devient un obstacle à la guérison.

Comment la douleur a été vécue et par le médecin et par le patient

Les souffrances atroces du patient au cours de l’opération pesaient sur le chirurgien. Il ne pouvait envisager une opération sans serrement de cœur. On rapporte que John Hunter devenait pâle comme la mort quand il fallait appliquer le bistouri. La seule façon de réduire cette tension nerveuse était d’abréger le plus possible la durée de ’intervention, ce qui nécessitait une dextérité extraordinaire et n’était pas toujours en faveur du travail bien fait. Par conséquent, la rapidité avec laquelle les chirurgiens de l’époque pré anesthésique accomplissaient leurs performances était incroyable. On rapporte que William Cheselden(1688 – 1752) passe pour avoir achevé une lithotomie (extraction d’un calcul de la vessie) en cinquante-quatre secondes!. Pour traduire sa douleur, un chirurgien rapportait succinctement ce qui suit:“ Le patient qui devait subir une opération était semblable à un criminel se préparant à être exécuté. Il comptait les jours qui le séparaient de la date fatale. Ce jour venu, il comptait les heures. Il tendait l’oreille pour surprendre le bruit des roues de la voiture du chirurgien, son coup de sonnette, son pas dans l’escalier, son pas dans la chambre, les cliquetis de ses instruments redoutés, ses paroles graves et rares, ses ultimes préparations. Alors, tout en se révoltant contre son sort, il se laissait attacher et s’abandonnait au couteau cruel”.

Premières tentatives pour calmer la douleur

Le premier devoir du médecin a consisté à trouver le moyen de soulager son patient. En France, au XVe et XVIe siècle, des méthodes plus grossières et moins efficaces pour assommer le patient semblent avoir été admises. La plus agréable consistait à enivrer le patient et la plus désagréable à l’étouffer! car on avait compris que les humains comme les animaux pouvaient devenir insensibles si l’on les serrait à la carotide, de manière à empêcher l’afflux du sang au cerveau. Paré, Moore(1784) ont beaucoup utilisé la méthode. D’autres chirurgiens insensibilisaient les membres en se servant d’un tourniquet serré à l’extrême. John Hunter avait le même effet avec moins d’inconvénients pour le patient par le froid intense.

La découverte des potions anesthésiantes

Dès la haute antiquité, les hommes ont cherché des remèdes capables de calmer les souffrances. Une potion calmante a été généralement utilisée comme moyen de calmer le patient. Les deux premières drogues de ce genre furent la mandragore et le chanvre indien ou le Hachisch. Les Egyptiens croyaient que la mandragore était un don fait à la médecine par Râ ou Rê, leur dieu du soleil. L’herboriste médecin romain Discorde, donne des instructions suivantes pour l’usage de la mandragore: Faire bouillir les racines dans du vin, jusqu’à réduction d’un tiers du liquide. Celui-ci sera ensuite conservé. Il convient d’en administrer un cyanthus si l’on désire insensibiliser ceux qu’il faut tailler ou cautériser.

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