Aliment de base de tout un peuple, le riz est à la fois un produit économique, social et politique. En effet, Madagascar est classé parmi les gros consommateurs de riz sur le plan mondial. Pourtant, l’offre nationale en riz ne suit pas la demande et le stock de début de saison s’avérant presque inexistant, le recours se fait à l’importation .
SITUATION GENERALE DE LA COMMERCIALISATION DU RIZ
Historique
Pour Madagascar, le riz est un produit à la fois économique, social et politique. Produit de première nécessité, le riz joue un rôle primordial dans l’alimentation et la culture malgaches. C’est l’aliment de base, voire l’aliment unique de tout un peuple et les quantités nécessaires sont considérables : en moyenne 200Kgs par personne/an. A l’exception de l’extrême Sud où le climat aride ne permet pas la culture de riz ou riziculture est pratiquée dans toute l’île. Et notre étude se localise dans la région de la Sofia se trouve sur la côte Nord-Ouest de Madagascar. Elle appartient à la Province Autonome de Mahajanga. S’étendant entre 14° et 17° latitude Sud et 47° et 49° longitude Est, elle constitue un vaste territoire couvrant une superficie de 52 504 Km soit environ 8.5% de la Grande Ile et 33.4% de la province.
Le Chef lieu de la région, Antsohihy se situe à près de 440 Km environ de Mahajanga, sur la RN6 qui va vers Antsiranana. La région (ex-préfecture d’Antsohihy) est composée de 7 districts : Antsohihy , Analalava , Mampikony, Bealanana, Port-Bergé, Befandriana, Mandritsara.
Importation de riz
Pour combler l’insuffisance d’offre, Madagascar importe régulièrement du riz.
En volume, les consommateurs malgaches sont peu dépendants de l’extérieur puisque 10% seulement de leur approvisionnement sont constituées de riz importé. En revanche, avec 26% du riz commercialisé en 1999 (186 000+ sur 709 000+) le riz importé constitue une part importante du marché. Ces importations n’ont permis de compenser qu’en partie le déficit de la production locale.
Le prix du riz
Du temps où l’Etat intervenait par la nationalisation de la transformation ainsi que la commercialisation interne et externe du riz, les prix au producteur ont été deconnectés des prix internationaux et de coûts de production. La politique du prix interventionniste et le contrôle des circuits de distribution ont surtout cherché à rendre le prix du riz accessible aux consommateurs urbains. De nos jours, le prix au producteur est influencé par l’abondance de l’offre au niveau local conjuguée à l’état des débouchés extérieurs à la localité de production.
Pendant la campagne 2002-2003, le prix moyen à la production est de 209,00 Ariary le Kilo. A Mahajanga, il est de 174,40 Ariary, 183,60 à Antananarivo, 236,40 à Toamasina, 140,00 à Fianarantsoa et de 256,40 à Antsiranana. En fait de compétitivité, le coût des facteurs de production domestique est très faible. Ainsi, le riz malagasy est très fortement compétitif à la ferme. Cette perte de compétitivité se situe en aval et résulte essentiellement de la structure de commercialisation. C’est pourquoi le prix au détail ne rivalise pas, à certaines périodes de l’année, avec celui du riz importé. En effet, le prix à la consommation est variable tant dans l’espace que dans le temps. Les facteurs déterminants comprennent le moment par rapport à la récolte, les coûts de stockage, la distance par rapport aux centres urbains, l’accès aux routes, l’éloignement, l’existence des monopsones, la disponibilité du riz importé, le niveau de richesse de chaque localité et les catastrophes naturelles et climatiques. En moyenne le riz est cher à Antsiranana par rapport à l’ensemble de Madagascar. Sur les marchés ruraux en Janvier Février 2003, le prix au détail le plus élevé se trouve dans les régions de SAVA et de la DIANA avec respectivement 682,80 et 560,00 Ariary le Kilogramme (5). D’une région à une autre, l’écart entre le prix au producteur et le prix au détail est très différent : il varie de 2,4% (Itasy, Sofia, Imerina Central, Haute Matsiatra) à 10,40% (Vakinakaratra) en passant par le sud Est (7,9%).
Les dépenses des ménages ruraux sont marquées par la priorité à l’alimentation et à la faiblesse de l’investissement. Le budget alimentation (tous produits confondus) représente entre 34% (Antananarivo) et de 61% (Toliary) des dépenses des ménages selon les agglomérations. La part des dépenses en produits de première nécessité (PPN) montre que le riz occupe la première place, soit 55,1% des dépenses en PPN pour l’ensemble des ménages dont 59,5% pour le milieu rural et 40,1% pour le milieu urbain (6). En milieu urbain, les dépenses en riz représentent plus de 10% des dépenses totales et presque 50% à l’Est.
ETUDE DE MARCHE DU CENTRE DE COLLECTE ET DE COMMERCIALISATION EN RIZ
Pendant la campagne 2002-2003, le volume de riz produit est ventilé comme suit : 63% pour l’autoconsommation, 26% pour la vente, 5% pour l’autofourniture et 6% pour les autres destinations telles que les dons. Le colleteur est l’opérateur de l’échelon intermédiaire entre les riziculteurs et le grossiste. Il sillonne les régions rizicoles et sont en relation directe avec le cultivateur. Il vend les produits collectés aux grossistes siégeant dans d’autres régions plus ou moins éloignées de l’origine du produit. Les détaillants des grands centres urbains vont s’approvisionner chez les grossistes ; tandis que les détaillants des marchés ruraux sont généralement des paysans venus vendre une petite quantité de riz pour pouvoir acheter d’autres PPN. Ce sont des petits commerçants informels et occasionnels.
Description du marché de la région SOFIA
La zone d’Antsohihy est de loin la plus dynamique en matière commerciale de tout le faritany de Mahajanga (à part la capitale provinciale). Le taux de couverture des centres commerciaux atteint 64% au niveau des ex-firaisana et 4.3% à l’échelle du Fokontany.
Les marchés offrent une gamme de produits (agricoles, cultures de rente, industriels, artisanaux). Deux aspects caractérisent les échanges commerciaux de la zone :
-Le rôle de carrefours sur les axes routiers :
o Antananarivo-Mahajanga-Antsiranana
o Analalava-Bealanana-Befandriana Nord –Mandritsara. Les flux sont à la fois intra zonaux et inter régionaux animés par une trentaine de transports routiers et trois ports maritimes de marchandises générales et de pêche. Toutefois ce rôle de carrefour n’a pas dynamisé pour autant les activités économiques.
-Et en second lieu la dépendance économique vis-à-vis des régions limitrophes .
Par contre la zone de Befandriana a un faible taux de couverture de 34% au niveau des communes et de 2.9% à l’échelle des Fokontany un déséquilibre zonale très flagrant, marginalisant la majorité des circonscriptions : Le Nord et l’Est de Bealanana, l’Ouest de Befandriana Nord, le Sud de Mandritsara.Ses secteurs sont pourtant largement excédentaires en produits vivriers (riz,manioc,maïs …)et en cultures de rente (café,vanille,girofle,poivre).Il en résulte une économie d’auto subsistance forcée, matérialisée par la réduction volontaire des superficies cultivées . Toutes tentatives de commercialisation nécessitent un transport à dos d’hommes pendant un à cinq jours pour joindre un centre commercial.
Tous les marchés sont ruraux. L’éventail des offres y est très restreint. Outre les 7 chefs lieux des districts, presque toutes les communes rurales de la région sont dotées de marchés hebdomadaires. Les flux sont saisonniers, du fait de la rupture des liaisons (six mois sur douze au moins). Les centres ne s’animent qu’en saison sèche (Mai à Octobre)qui correspond avec la période de récolte. Cette saison connaît une affluence d’une vingtaine de camions et de cars de voyageurs par semaine et par marché, venant surtout des régions limitrophes et déversant sur les marchés des marchandises diverses (sel, sucre d’Antsiranana, quincaillerie, tissus, confections, produits finis de Mahajanga et d’Antananarivo).
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