Définition de l’obésité- deux mesures

Définition de l’obésité- d eux mesures

L’ obésité signifie un excès de graisse dans l’organisme pouvant nuire à la santé (Ogden et al., 2007). Plusieurs mesures existent pour mesurer cet excès de graisse, l’ indice de masse corporelle (IMC) et le tour de taille (TI) étant les principales (WHO, 1998). Dans la littérature, on associe davantage le terme obésité à un surplus de poids. En fait, on parle ici de l’IMC mesuré de façon empirique à partir du poids en kilogramme divisé par la grandeur en mètres au carré (Statistique Canada, 2005). Comme la grandeur d’un adulte constitue une mesure fixe, seule la variation du poids affecte l’IMC. Voilà pourquoi en clinique, on utilise souvent que le poids, et ce, en oubliant de mettre en relation cette mesure avec la grandeur. Dans cette thèse, le terme poids fait toujours référence à l’IMC. En ce qui concerne les critères de l’obésité pondérale , l’IMC entre 25 et 30 correspond à un excès de poids, alors que l’IMC égal ou supérieur à 30 indique l’obésité. Enfin, notons que l’IMC au-dessus de 25 est associée à l’augmentation des facteurs de risque de problèmes de santé (Statistique Canada, 2005). Même si le poids en lien avec 1’IMC demeure toujours une des mesures privilégiées par les médecins pour évaluer les risques de santé associés à l’obésité (Litwin, 2008), il s’avère utile d’identifier la répartition abdominale de la graisse, connue aussi sous le nom d’obésité abdominale, car c’est la forme la plus dangereuse pour la santé. Des recherches démontrent en effet que l’obésité abdominale constitue la forme la plus problématique d’obésité, c’està-dire celle µ fortement associée aux maladies cardiorespiratoires, à l’intolérance au glucose, au diabète de type II (Balkau et al., 2007) et à l’augmentation de la mortalité (Despres, Lemieux, & Prud’homme, 2001). Le fait que l’ obésité abdominale représente un risque plus élevé qu’une simple augmentation de l’IMC est maintenant reconnu par l’Organisation mondiale de la santé (WHO, 1998). En 2007, après la collecte de données des deux études, un groupe d’experts du domaine médical recommandait dans le Canadian Clinical Practice Guidelines on the Management and Prevention ofObesity in Adults and Children, que le tour de taille (TT), mesure qui permet d’apprécier l’obésité abdominale, soit considéré comme un des signes vitaux (McDonald, 2007). Le TT se mesure à mi-distance entre la base de la cage thoracique et la crête iliaque.   Ainsi, avoir un TT inférieur à 94 cm pour un homme et à 80 cm pour une femme, représente un risque moindre de développer des complications associées à l’obésité abdominale. Un TT entre 94 cm et 102 cm pour les hommes et entre 80 cm et 88 cm pour les femmes (appelé excès de gras abdominal) représente un risque accru. Un TT égal ou supérieur à 102 cm pour les hommes et TT égal ou supérieur à 88 cm pour les femmes (appelé obésité abdominale) constitue un risque élevé.

Conséquences de l’obésité 

L’espérance de vie est inversement corrélée avec l’obésité et l’embonpoint (Olshansky et al., 2005). Dix-huit-millions de décès par année sur la planète seraient attribuables à l’obésité (Hossain et al., 2007). Le risque croît avec les années, c’est à-dire que le nombre d’années pendant lesquelles un individu est en excès de poids influe sur son espérance de vie (Pardo Silva, De Laet, Nusselder, Mamun, & Peeters, 2006). Ainsi être obèse au début de la vingtaine diminue l’espérance de vie de six à sept ans (Peeters et al., 2003) et cette diminution d’espérance de vie atteint 13 ans dans le cas d’obésité sévère (Fontaine, Redden, Wang, Westfall, & Allison, 2003).

Plusieurs pathologies sont associées à 1 ‘obésité et à 1′ excès de poids :
• le diabète de type II : 171 millions de cas en 2000 ; on estime que 90% des cas de diabète de type II sont associés à l’excès de poids (Pardo Silva et al., 2006) ;
• les maladies cardiovasculaires : 1 milliard de cas en 2000 (Pardo Silva et al., 2006);
• les anomalies de la tension artérielle, du glucose et des lipides (Arterbum & Noel, 2001) appelées syndrome métabolique, lorsqu’associées à 1′ obésité viscérale (Bonnet & Laville, 2005);
• 1’ ostéoarthrite (Abbate et al., 2006) ;
• l’apnée du sommeil et différentes difficultés respiratoires (Oppenheimer et al., 2006);
• la démence (Whitmer, Gunderson, Barrett-Connor, Quesenberry, & Y affe, 2005).

La qualité de vie psychosociale est également affectée par l’obésité (Doll, Petersen, & Stewart-Brown, 2000). Ainsi, l’obésité augmente les risques de dépression (Stecker & Sparks, 2006) et elle diminue la qualité de la vie sexuelle, notamment chez les jeunes femmes (Kolotkin et al., 2006). L’obésité amènerait également une préoccupation excessive pour le poids et les aliments (Puhl, Moss-Racusin, & Schwartz, 2007). Au point de vue social, 1 ‘obésité et les préjugés qui 1′ accompagnent réduisent les possibilités de travail (Tunceli, Li, & Williams, 2006) et 1’ opportunité de faire des études avancées (Karnehed, Rasmussen, Hemmingsson, & Tynelius, 2006).

Par ailleurs, Hossain (2007) rapporte que le cout financier de l’obésité représente maintenant de 2 à 7% du budget de santé des pays. À titre d’exemple, pour les États-Unis, les dépenses directes et indirectes combinées reliées aux traitements de 1′ obésité représentaient en 2004 un total de 123 milliards de dollars et pourraient atteindre 956 milliards en 2030 (Wang, Beydoum, Liang, Caballero, & Kumanyika, 2008). Au Canada, ces dépenses directes étaient de 1,6 milliard en 2001 soit 2,2% des dépenses de santé (Luo et al., 2007). La gravité des conséquences de l’obésité amène l’OMS à la reconnaitre comme une maladie (WHO, 1998) et justifie des actions comme celles ciblées dans cette recherche d’autant plus que, comme nous le verrons maintenant, cette obésité touche encore plus la CVVD.

Obésité chez la clientèle vulnérable vivant à domicile (CVVD) 

La CVVD comprend principalement des personnes avec des problèmes de santé mentale telles que les personnes traitées avec une médication antipsychotique (PTMA) et des personnes présentant une déficience au plan intellectuel (PPDI) majoritairement traitées avec une médication antipsychotique (Spreat & Conroy, 1998) dont 41% ont aussi un diagnostic tel que les problèmes de santé mentale (Smiley et al., 2007). Dans les pages qui suivent, l’obésité chez la CVVD est présentée à partir des trois éléments interreliés suivants : effets chez cette clientèle, médication antipsychotique et milieu familial.

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I PROBLÉMATIQUE ET RECENSION DES ÉCRITS
1.1 Définition de l’obésité- deux mesures
1.2 Conséquences de l’obésité
1.3 Obésité chez la clientèle vulnérable vivant à domicile (CVVD)
1.3.1 Effets de l’obésité chez la CVVD
1.3 .2 Médication antipsychotique
1.3.3 Milieu familial comme lieu de résidence
1.4 Habitudes de vie en lien avec 1 ‘obésité chez la CVVD
1.4.1 Niveau d’activité physique
1.4.2 Consommation de fruits et de légumes
1.4.3 Sobriété tabagique
1.4.4 Durée du sommeil
1.4.5 Paramètres physiologiques liés aux habitudes de vie
1.5 Traitement de l’obésité
1.5.1 Restriction alimentaire
1.5.2 Saine alimentation et style de vie actif
1.5.3 Autocontrôle
1.5.4 Interventions plus globales
1.6 Synthèse de la problématique et de la recension des écrits
1. 7 But et objectifs de la recherche
CHAPITRE II MÉTHODOLOGIE DE LA PREMIÈRE ÉTUDE : INTERVENTIONS SUR L’ AUTOCONTRÔLE AUPRÈS D’UNE CVVD ET DE LEURS CUISINIÈRES ET VÉRIFICATION DES FACTEURS MODIFIABLES DE L’OBÉSITÉ
2.1 Hypothèses de recherche (1 à 4)
2. 2 Devis et synthèse de la première étude
2.3 Participants à l’étude
2.4 Sites
2. 5 Recrutement et critères admissibilité
2. 6 Considérations éthiques
2.6.1 Consentement
2.6.2 Anonymat et confidentialité
2.6.3 Diffusion des résultats
2.6.4 Autorisation éthique
2. 7 Variables et mesures
2. 8 Cadre théorique : interventions familiales stratégiques
2.8.1 La famille vue comme un système
2.8.2 Persistance du problème
2.8.3 Alliance thérapeutique
2.8.4 Tactiques thérapeutiques
2. 9 Déroulement
CHAPITRE III ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS DE LA PREMIÈRE ÉTUDE: INTERVENTIONS SUR L’ AUTOCONTRÔLE AUPRÈS D’UNE CVVD ET DE LEURS CUISINIÈRES ET VÉRIFICATION DES FACTEURS MODIFIABLES DE L’OBÉSITÉ
3.1 Méthode d’analyse
3.2 Obésité (hypothèse 1)
3.3 Facteurs modifiables (hypothèses 2 à 4)
3.3.1 Médication antipsychotique (hypothèse 2)
3.3.2 Famille (hypothèse 3)
3.3.3 Habitudes de vie (hypothèse 4)
3.4 Considérations menant à la seconde étude
CHAPITRE IV MÉTHODOLOGIE DE LA SECONDE ÉTUDE : INTERVENTIONS SUR
L’OFFRE ALIMENTAIRE AUPRÈS DES CUISINIÈRES ET DES INTERVENANTS DU RÉSEAU ET LIENS ENTRE CERTAINS FACTEURS MODIFIABLES DE L’OBÉSITÉ
4.1 Hypothèses de recherche (1 à 10)
4. 2 Devis et synthèse de la seconde étude
4.3 Participants à l’étude
4.4 Sites
4.5 Recrutement et critères d’admissibilité
4. 6 Considérations éthiques
4.6.1 Consentement
4.6.2 Anonymat et confidentialité
4.6.3 Diffusion des résultats
4.6.4 Autorisation éthique
4. 7 Variables et mesures
4. 8 Déroulement de 1 ‘étude
CONCLUSION

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