Données bibliographiques sur les tailles de pontes

Données bibliographiques sur les tailles de pontes

d’étude, les premières pontes sont enregistrées la dernière décade du mois de mai. Cependant en 1996 et après l’échec des premières pontes, les femelles n’ont réinitié leurs pontes que 17 jours plus tard par rapport à 1997 et 19 jours plus tard par rapport à 2005. Il est important de signaler que l’échec des premières pontes en 1996, a fait suite aux fortes pluies dont la conséquence directe est l’élévation du niveau d’eau. Le même constat a été également signalé pour l’année 1993, pour la même colonie et pour les mêmes raisons et les nouvelles pontes n’ont eu lieu en moyenne, que le 7 juin (Rizi 1994). Il est donc clair que les variations des conditions climatiques locales d’une année à l’autre, en particulier la pluviométrie, conditionnent la date des premières pontes chez cette espèce. Tarboton et al. (1975) et Tarboton et al. (1987) rapportent qu’en Afrique du sud, l’initiation des pontes chez la Guifette moustac Chlidonias hybrida delalandii est tributaire de la pluviométrie durant les mois d’octobre à janvier. L’interruption de l’incubation et l’abandon des couvées est connu chez la guifette, quand les conditions ne sont pas bonnes, tel le cas des inondations (Tomialojck 1994).

Les conditions climatiques peuvent compromettre la reproduction et retarder les pontes par l’élévation du niveau d’eau entraînant la destruction des nids et l’immersion des feuilles de nénuphars, qui constituent le support presque exclusif des nids (Coulson 2002). D’autre part, elles compromettent la disponibilité alimentaire nécessaire aux adultes incubateurs et à l’élevage des poussins. Ramos et al. (2002), rapportent que l’initiation des pontes chez la Sterne de Dougall Sterna dougallii et le nombre de couples dépendent des conditions climatiques régnantes au début de la saison de reproduction notamment en mai et début juin. Plusieurs auteurs rapportent que chez la Guifette moustac et les autres espèces de guifettes, il existe une flexibilité dans les dates des premières pontes car ces espèces sont très sensibles aux fluctuations des niveaux d’eau (Chapman-Mosher 1986). Ceci est confirmé par les premières pontes enregistrées à la fin juin dans les réservoirs de pisciculture en Hongrie et en Slovaquie (Radetzky 1960, 1961, in Bakaria et al. 2002 et Ferianc 1977). En Pologne, le maximum de l’activité de reproduction a été enregistrée dans un réservoir de pisciculture, en juillet et août, car ce site a fait l’objet de grandes variations du niveau d’eau par les pisciculteurs et les guifettes n’ont pu pondre qu’après la stabilité des niveaux d’eaux.

Les basses températures printanières sont connues comme facteur pouvant limiter la disponibilité alimentaire ce qui a pour corollaire un retard des pontes. Tel est le constat pour un nombre espèces d’oiseaux d’eau dans le réservoir Jeziorsko (Pologne) de 1986 à 1996 (Janiszewski et al. 1998) ainsi que pour la Sterne arctique Sterna paradisaea (Evans et McNicholl 1972). La photopériode est également une réponse qui a été proposée en tant que mécanisme expérimentalement prouvé, responsable des variations locales de la date de ponte comme c’est le cas pour la Mésange bleue du sud de la France Cyanites caeruleus caeruleus (Lambrechts et al. 1997). Les espèces de l’arctique dont les sternes, ont la capacité de retarder les pontes quand les conditions climatiques sont sévères au printemps et d’attendre jusqu’à la fonte de la neige (Perrins 1970), (Bird et Bird 1940 ; Gudmundsson 1956 in Evans et McNicholl 1972).

Pour un grand nombre d’espèces, la date de ponte augmente avec la latitude comme chez la Mésange charbonnière Parus major (Sanz 1998 ; Gordo et al. 2008). Andersen (1994) rapporte que le Moineau domestique Passer domesticus retarde la date de ponte de 2 jours pour chaque degré de latitude ou de 3 à 4 j pour chaque degré de latitude selon Johnston, 1954 in Andersen (1994). L’augmentation de la latitude peut également retarder la spermatogenèse et donc de la formation des œufs (Threadgold 1960 in Andersen 1994). La Guifette moustac ne semble pas présenter des variations latitudinales par rapport à la date des premières pontes, le seul facteur que nous avons trouvé pouvant l’affecter est la variation des niveaux d’eau. La période de ponte, la plus longue a été enregistrée en 2005. Cette année est aussi la plus précoce pour l’initiation des pontes (17 mai) par rapport à 1996 (5 juin) et à 1997 (19 mai). La plus courte est enregistrée en 1996 ce qui confirme le constat de Trotignon (1989), qui rapporte que la période de ponte est plus courte lorsque les femelles pondent plus tard dans la saison. Il convient de préciser que l’année 1996 a connu des conditions climatiques rigoureuses qui ont conduit à un retard des pontes lors de l’installation des oiseaux.

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