Effets de l’administration repetee du decocte des racines

Au Mali 80% de la population utilise la médecine traditionnelle pour les soins de santé. Cette médecine utilise des substances d’origine animale, minérale mais surtout végétale. Le Département Médecine Traditionnelle (DMT) de l’Institut National de Recherche en Santé Publique (INRSP), en collaboration avec les tradipraticiens de santé, mène des recherches pour la mise au point des médicaments traditionnels améliorés (MTA) à base de plantes médicinales. Ces MTA sont des phytomédicaments à efficacité prouvée, à limite de toxicité connue, de qualité contrôlée et de coûts abordables pour la population. Parmi les sept MTA du DMT qui figurent sur la liste nationale des médicaments essentiels, il existe l’HEPATISANE, MTA à base des feuilles de Combretum micranthum utilisé dans la prise en charge des affections hépatiques. De nombreuses plantes médicinales dont Entada africana (SAMANERE) sont utilisées en médecine traditionnelle pour le traitement de nombreuses affections. Les racines de la plante sont utilisées en tisane dans le traitement entre autres des syndromes ictérique et hépatique (Kerharo et Adams, 1974). En raison de ces nombreux usages, l’étude des effets de Entada africana sur les paramètres biologiques chez les rats doit tenir une place importante.

Dans cette optique, les plantes ou parties de plante d’une toxicité élevée, même dans le cas où elles ne rentrent pas dans la thérapeutique ne doit passer point sous silence. De nombreuses recherches ont déjà été effectuées sur les extraits des racines de E. africana : Pour le contrôle de qualité, l’observation microscopique des poudres de racines a révélé la présence de grains d’amidon, de groupes de fibre, des fragments d’épiderme, des cristaux d’oxalate de calcium, de cellules sclérifiées, les fragments de tissus avec cellules palissadiques dans la poudre de racine de E. africana (Sangaré, 1999). Les extraits de la plante ont inhibé le virus Herpes simplex (Silva et al. 1997). Les études réalisées sur le décocté de racine ont montré une activité hépato-protectrice (Sanogo et al. 1998). L’extrait aqueux a également provoqué une broncho-dilatation chez le cobaye (Occhiuto et al. 1999). Des polysaccharides de type pectine doués d’activité anticomplémentaire ont été isolés de l’extrait aqueux des racines (Diallo et al, 2001). La plante contient des saponines, des alcaloïdes 0,25 % (Sangaré, 1999 ; Diallo et al. 2001). Récemment de nouveaux saponosides avec des propriétés antiprolifératives ont été isolés à partir des racines de Entada africana(Cioffi et al, 2006).

La toxicité des plantes

Avant d’examiner l’activité thérapeutique d’une drogue ou de ses constituants, il est nécessaire de connaître leur toxicité. L’utilisation des plantes comme médicaments est le plus souvent fondée sur des observations empiriques et des traditions parfois millénaires. Il ya des drogues dont l’administration peut provoquer des phénomènes d’intolérance ou d’allergie. D’autres plantes exercent leur effet thérapeutique à des doses voisines de celles pour lesquelles on observe des phénomènes toxiques; on dit que la marge thérapeutique est réduite: c’est le cas des digitales, curares, Aconit (Paris et Moyse, 1965). L’intoxication est sévère avec les plantes riches en hétérosides cardiotoniques. Les saponosides ont des propriétés hémolytiques généralement attribuées à leur interaction avec les stérols de la membrane érythrocytaire. L’intoxication liée aux plantes se fait généralement par l’ingestion directe de plantes ou de parties de plantes éventuellement dangereuses ou plus rarement dans un but de suicide: feuilles d’if, de Laurier-rose, de digitale (Fané 2003). Quelques plantes ou parties de plantes à toxicité élevé: il s’agit de :
– la poudre des graines de Afzelia africana , de latex et graines de Argenome mexicana, des graines fraiches de Cassia occidentalis, tous réputés d’une toxicité élevée (Encyclopédie médicale 1986) ; La pomme de sodome (Calotrpis procera) dont le latex était utilisée pour la chasse à l’éléphant comme poison de flèche au Sénégal (Encyclopédie médicale 1986).
– les poisons strophanthiques utilisés pour l’empoisonnement des flèches: kounalé ou kounadié(Strophanthus hispidus)(Kerharo et Adam. 1974).
– des espèces de haute toxicité connue comme l’aconit, les strophanthus, la noix vomique, les solanacées mydriatiques, le pavot, la ciguë ; que l’industrie pharmaceutique a retiré des médicaments de grande valeur (Fané 2003). Chaque plante suspecte doit être examinée en particulier afin de voir quels sont ses organes ou ses tissus dangereux, si les poisons élaborés par certaines parties subissent des migrations vers d’autres organes. On doit aussi vérifier si la production des poisons est influencée par l’âge du végétal, les saisons, la culture, le sol, s’ils sont saisonniers ou permanents, volatiles et destructibles par la cuisson ou fixes et résistants à de hautes températures. Ces points élucidés, l’action de chaque plante doit être suivie sur l’homme et les espèces animales domestiques (Bruneton, 1999).

Anatomie du Foie (Seide, 2008) 

Le foie représente l’organe interne le plus volumineux du corps humain et pèse en moyenne 1.5 kg chez l’adulte (2 à 5% du poids corporel). Chez le rat, il se caractérise par un poids moyen de 16 g, soit 4% de la masse corporelle totale. D’aspect rouge-brunâtre et de forme ovoïde, le foie se situe du côté supérieur droit de la cavité abdominale, entre le diaphragme et l’estomac, et s’avère responsable de plusieurs fonctions physiologiques vitales.

Histologie du foie

Organisation structurelle
L’organisation structurelle du foie témoigne de sa fonction primordiale qui est de servir de gardien de l’homéostasie corporelle. Le foie est localisé entre le tractus digestif et le reste de l’organisme. À cause de cette situation privilégiée, il reçoit et gère la plupart des nutriments et des substances nocives provenant du métabolisme cellulaire et de la circulation. Chez l’humain, le foie est formé de deux lobes principaux, le droit et le gauche, ainsi que de deux petits lobes, à savoir, le lobe caudé à la face postérieure, et le lobe carré à la face inférieure. Toutefois, chez de nombreux animaux, par exemple le rat, le foie présente une lobation plus accentuée. Ces lobes sont enveloppés d’une membrane fibreuse constituée de tissu conjonctif dense, la capsule de Glisson, et chaque lobe se subdivise lui-même en un grand nombre d’unités fonctionnelles appelées lobules (Seide, 2008).

De forme hexagonale, le lobule hépatique est centré par une veinule hépatique terminale centrale ou veine centrolobulaire, et limité par 4 ou 5 espaces portes (espaces de Kiernan) formés de tissu conjonctif fibreux et irrigués par la veine porte et l’artère hépatique. Il comprend par ailleurs trois éléments: les travées cellulaires ou travées de Remak, les capillaires sinusoïdes ou radiés, et les canalicules biliaires qui aboutissent au canal biliaire de l’espace porte. De plus, une branche de l’artère hépatique, une branche de la veine porte et un canal biliaire forment ensemble une triade portale. Le lobule hépatique correspond à l’unité structurelle du foie, c’est-à dire aux travées dont les sinusoïdes se drainent dans la veine centrolobulaire. Toutefois, deux autres concepts, davantage adaptés à la physiologie et à la pathologie, ont été développés pour définir la subdivision de cet organe. En particulier, l’acinus de Rappaport, qui de forme losangique, est cloisonné par les veines centrolobulaires de deux lobules contigus et par les angles de jonction de ces derniers, dont l’un s’avère portal et l’autre non portal; il constitue l’unité artérielle car centrée sur une branche de l’artère hépatique. L’acinus se divise en trois zones définies selon la distance les séparant des vaisseaux nourriciers, donc selon le degré d’oxygénation. La zone la mieux oxygénée est appelée zone périportale (zone 1), alors que la moins oxygénée correspond à la zone centrolobulaire (zone 3). La région de transition entre les zones 1 et 3 se nomme zone médiolobulaire ou intermédiaire.

Apport sanguin :
Fortement vascularisé, le foie bénéficie d’un apport sanguin double: veineux et artériel. L’apport en sang est assuré par deux larges vaisseaux: l’artère hépatique et la veine porte (Seide, 2008). Chez l’humain, alors que cette dernière véhicule 75% du sang afférent, l’artère hépatique transporte les 25% restant. La veine porte achemine vers le foie le sang veineux désoxygéné ayant circulé à travers le tube digestif et la rate. Alors que le sang du tractus digestif contient les métabolites de la digestion, celui provenant de la rate s’avère riche en métabolites de l’hémoglobine. Quant à l’artère hépatique, elle fournit le sang oxygéné et provient de l’aorte. Le sang afférent part de la périphérie du lobule hépatique vers la veine centrolobulaire en passant à travers les sinusoïdes. La vascularisation efférente est représentée par la confluence des veines centrales en veines sus-hépatiques qui se jettent dans la veine cave inférieure, laquelle reçoit ainsi les éléments utilisables ou éliminables par la sécrétion exocrine hépatique. Un vaste réseau de vaisseaux lymphatiques draine également le foie.

Table des matières

INTRODUCTION
MOTIVATION
OBJECTIFS
CHAPITRE I : TRAVAUX ANTERIEURS
I. Rappels
1. Toxicités des plantes
2. Anatomie du foie
2-1. Histologie
2-2 . Fonctions hépatiques
2-3. Métabolisme des xénobiotiques
2-4. Notion de pathologies hépatiques médicamenteuses
2-5. Les causes de pathologies hépatiques
2-6. Exemples de plantes utilisées dans le traitement des hépatites
3. Anatomie du rein
3-1. Notion de pathologies rénales
3-2. Toxicité rénale médicamenteuse
3-3. Evaluation de la fonction rénale
4. Notion des interactions médicamenteuses
5. Les grands marqueurs du foie et rein
6. Méthodes d’étude de la toxicité
II. La monographie de la plante
CHAPITRE II : TRAVAUX PERSONNELS
Première partie : Méthodologie
I. Lieu d’étude
II. Matériel végétal
III. Contrôle de qualité de la matière première
IV. Etudes phytochimiques
V. Activités biologiques
Deuxième partie : Résultats
I. Caractères macroscopiques
II. Données du contrôle de qualité
III. Extraits
IV. Données chimiques
V. Données biologiques
Troisième partie : Commentaires et discussion
Quatrième partie : conclusion

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