Eléments porteurs des bâtiments armés avec le rônier
GENERALITES SUR LA CONSTRUCTION EN TERRE CRUE
La terre
Le sol est la fraction solide de la sphère terrestre. A la surface du sol, la terre est un matériau meuble, d’épaisseur variable, qui supporte les êtres vivants et leurs ouvrages et où poussent les végétaux. La terre est formée à partir d’une roche mère par des processus très lents de dégradation et par des mécanismes très complexes de migration de particules. Il en résulte une infinité de sortes de terres ayant des caractéristiques variées. La terre végétale ou sol des agronomes, riche en matière organique, surmonte la roche mère, plus ou moins altérée. Lorsqu’ils sont meubles et contiennent peu de matière organique, les niveaux superficiels des sols sont utilisables pour la construction en terre crue (HOUBEN et GUILLAUD, 2006). Ces différentes couches de sols sont décrites dans la figure I.1 par (HAMARD et al., 2018). Les couches de terre utilisables pour la construction en terre crue y sont précisées.
La composition granulaire de la terre
La terre est constituée d’un mélange en proportions variables de quatre sortes d’éléments : les graviers (5-20 mm), les sables (0.063-5 mm), les limons (2 μm-0.063 mm) et les argiles (< 2 μm). On considère souvent que la terre est composée de matériaux « inertes » (graviers, sables) et de matériaux « actifs » (silts, argiles), les premiers jouant un rôle de squelette granulaire et les seconds assurant celui de liant comme la pâte de ciment dans le cas des bétons (HOUBEN et GUILLAUD, 2006). Les proportions des éléments constituant les terres vont déterminer leurs comportements et leurs propriétés. Par exemple, certaines terres contenant certaines argiles (smectites notamment) vont changer de volume lorsqu’elles sont soumises à des variations d’humidité, d’autres non. On considérera certaines argiles comme stables et d’autres non. Cette notion de stabilité, c’est-à-dire l’aptitude à supporter les alternances d’humidité et de sécheresse Chapitre 1 : Revue Bibliographique 25 sans variations des propriétés, est fondamentale pour un matériau de construction (TAALLAH, 2014). Vu l’importance des argiles comme liant dans la fabrication des matériaux en terre crue, et pour pouvoir analyser les mécanismes responsables des modifications qui apparaissent dans le sol traité, il est utile de rappeler certaines propriétés physico-chimiques des argiles.
Les argiles
Le terme argile désigne un mélange de minéraux argileux associés à d’autres minéraux (feldspaths, quartz, etc.) ainsi que des impuretés (oxyde de fer, titane etc.). L’argile à l’état naturel est rarement composée d’un seul minéral. Ainsi, elle correspond souvent à un mélange de phyllosilicates, l’argile majoritaire lui donnera alors son nom. Il y a, de plus, de nombreux minéraux associés comme les carbonates (dolomite, diobertite, calcite, aragonite…), la silice (quartz, cristobalite, tridymite), des oxydes et hydroxydes d’aluminium (corindon, gibbsite, diaspore,…) ou encore des minéraux ferrifères (lepidocrocite, maghemite…).
La terre de barre au Bénin
Une des terres utilisées dans ce travail de recherche provient du Bénin. C’est une terre appelée « Terre de barre » qui se localise entre 6’20’ et 7’20’ de latitude nord puis 1’40’ de longitude Est et couvre une superficie d’environ 10.500 km2 . Elle est développée sur les sept plateaux du sud Bénin (plateau de Kétou, Zangnanado, Abomey, Aplahou, Porto-Novo, Allada et Bopa) (figure I.2). Ces sols sont ferralitiques rouges profonds et perméables, issus d’une altération poussée du continental terminal. Ils sont sablo-limoneux en surface et argilo-sableux en profondeur. Leur fertilité est essentiellement due à leur teneur en matière organique. La terre de barre du sud Bénin décrite par VOLKOFF et WILLAIME (1976) et présentant les caractéristiques granulométriques suivantes: 15,3% d’argile, 5,4% de limon et 77,3% de sable. De plus, sa teneur en azote totale est dd 0,05% avec une teneur en matière organique de 2,64%. La somme totale des bases échangeables est de 2,44 még/l00 g et la capacité d’échange cationique égale à 4,4
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