Émissions de dette publique questions pouvant intéresser les banques centrales

Émissions de dette publique questions pouvant intéresser les banques centrales

Les marchés obligataires nationaux sont essentiels à l’économie et au système financier, et ce pour de nombreuses raisons. Premièrement, les titres de dette souveraine émis par la banque centrale ou par l’administration centrale jouent un rôle majeur dans le développement d’un marché de la dette2. Ils sont généralement plus sûrs que les instruments de dette émis par le secteur privé. Deuxièmement, le rendement de la dette souveraine sert de niveau de référence pour la détermination des prix de tous les autres instruments de dette du marché, par l’ajout des primes de risque, de liquidité et d’échéance adéquates au taux d’intérêt sous-jacent. Troisièmement, les titres de haute qualité contribuent au développement des marchés en faisant office de sûretés couvrant les transactions financières. Enfin, un marché obligataire national bien développé permet à l’État de financer son déficit budgétaire sans engendrer d’inflation. Les banques centrales ont tout intérêt à développer les marchés obligataires. Toutefois, la nette distinction qui est faite sur le plan théorique, en économie, entre la gestion de la dette et la politique monétaire est bien moins tranchée qu’il n’y paraît dans la pratique des États en matière budgétaire. Le recours de l’État à l’emprunt peut limiter les options et les résultats de la politique monétaire. De même, la dette émise par la banque centrale pour mener à bien sa politique monétaire peut avoir des répercussions sur le marché des obligations d’État. Elle peut aussi avoir des conséquences pour la stabilité financière. Les décisions prises par l’État quant au choix de la monnaie d’émission et de l’échéance de sa dette ont eu une forte incidence sur le développement des marchés de titres de dette en monnaie locale. Comme le note la BRI (2007), les émissions de ce type étaient motivées, autrefois, par des circonstances particulières, sans s’accompagner d’une réflexion sur les conséquences possibles de cette approche sur la stabilité financière (ou sur les finances publiques à moyen terme). Depuis quelques années, cependant, les États adoptent une démarche de gestion de leur dette davantage fondée sur des principes. Cette démarche consiste notamment à éviter d’affaiblir le contrôle macroéconomique par des politiques d’émission inadaptées. Une attention accrue a été portée aux bilans, et des efforts ont été faits pour quantifier les expositions aux risques3.

La présente note s’intéresse au rôle que peuvent jouer les banques centrales dans le soutien et le développement des marchés de la dette, et elle décrit comment la politique menée par la banque centrale peut appuyer ou entraver les opérations du gouvernement en matière budgétaire et de gestion de la dette. Elle présente brièvement l’évolution des marchés obligataires en Afrique et met ensuite l’accent sur trois aspects du rôle de la banque centrale en matière de gestion de la dette souveraine : i) la gestion de la dette de l’État ; ii) l’émission de titres ; iii) la promotion des marchés de la dette. Les effets sur la politique monétaire et les marchés financiers locaux seront abordés. La banque centrale est un choix naturel pour assurer cette fonction en raison de ses liens avec le secteur financier. Elle peut conseiller le gouvernement sur la solidité des marchés locaux et leur capacité à absorber la dette publique. Pour promouvoir la stabilité du marché, elle peut utiliser son propre bilan. Cette possibilité revêt une importance particulière dans les économies émergentes, où les marchés sont souvent peu développés, et donc étroits et instables.

Plusieurs économies africaines ont émis des obligations à long terme. Les résultats de l’enquête préalable à la réunion, synthétisés dans le tableau B de l’annexe, montrent que nombre de pays émettent des obligations assorties d’échéances pouvant aller jusqu’à cinq ans et que certains ont émis des titres d’une durée de 10 ans ou plus. Le Maroc a émis des obligations pour des échéances allant Selon des informations communiquées par Bloomberg, le segment 20-30 ans de la courbe des rendements se négocie au Kenya et en Afrique du Sud (graphique 2). Bien que des informations complémentaires soient nécessaires pour évaluer la longueur et la solidité de la courbe des rendements de référence, les données recueillies laissent supposer que ces marchés obligataires sont probablement en expansion.

 

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