Etude de l’activité antifalcémiante des extraits des racines de Leptadenia hastata

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Electrophorèse de l’hémoglobine

L’électrophorèse de l’hémoglobine permet de poser le diagnostic en mettant en évidence la présence d’une fraction d’hémoglobine de migration différente des hémoglobines normales. Elle permet également de différencier les formes homozygotes des formes hétérozygotes, ainsi que la présence éventuelle d’une autre anomalie de l’hémoglobine associée. Il existe deux techniques : la technique d’électrophorèse sur acétate de cellulose à pH alcalin et celle d’électrophorèse sur agar à pH acide (Diandy A.B, 2006).

Isoélectrofocalisation (IEF)

Cette technique de migration en deux dimensions est plus résolutive que l’électrophorèse à pH alcalin, elle est effectuée sur un support de polyacrylamide chargé d’ampholytes et en présence d’un gradient de pH permettant de distinguer les HbD et G de l’HbS. De même, l’IEF est une technique très sensible, révélant la présence de faibles taux de l’HbS et plus spécifique mais également plus coûteuse. C’est la méthode de référence pour le diagnostic néonatal des hémoglobinopathies. Le prélèvement consiste en une simple goutte de sang prélevée au talon et absorbée sur papier buvard. Comparée à une électrophorèse simple, l’IEF permet la réalisation d’un plus grand nombre de tests en une seule série, ce qui est intéressant pour les dépistages massifs de la drépanocytose au sein d’une population (Diandy A.B, 2006).

Chromatographie liquide haute performance (CLHP)

C’est une étape indispensable pour préciser le diagnostic des syndromes drépanocytaires. Très sensible et très spécifique, cette technique permet la séparation d’un très grand nombre d’hémoglobines, par échange sur des résines cationique. De plus les différentes fractions HbA, HbA2, HbF, et HbS, présentent même à de faibles taux, peuvent être quantifiées (Kete C, 1998).

Traitement de la drépanocytose

Depuis sa caractérisation, la drépanocytose fait l’objet de nombreuses recherches visant à en développer un traitement. Plusieurs méthodes de traitement ont été mises au point et sont utilisées, mais aucune thérapeutie ne s’avère parfaitement efficace, ni parfaitement tolérée, ni universelle. Malgré les multiples investigations menées dans le but de conjurer l’évolution émaillée de complications parfois fatales, l’approche thérapeutique n’en est que très incertaine. Le traitement habituellement instauré a pour objet d’améliorer l’état hémodynamique, calmer la douleur et éventuellement corriger le facteur déclenchant. Les principaux traitements utilisés sont la transfusion sanguine, la greffe de moelle osseuse et les traitements pharmacologiques et phytothérapeutiques.

Traitement pharmacologique

Le traitement pharmacologique comporte plusieurs volets :
La réhydratation constitue l’essentiel du traitement. Elle permet de diminuer la viscosité et l’hémoconcentration, sources de thrombose, d’anoxie et d’acidose. L’apport hydro-électrolytique devra être suffisant (150 ml/kg/24h) réparti dans le nycthémère (Busson F, 1965). La surveillance concernera la diurèse, la tolérance cardiaque, si possible l’hématocrite, l’ionogramme sanguin et urinaire. Les antalgiques et vasodilatateurs sont les médicaments les plus utilisés. Le choix sur l’aspirine se justifie par ses propriétés à la fois antalgique et antiagrégant plaquettaire. L’aspirine est utilisée à la posologie de 50 mg/kg/j (Langlade A, 2003). L’association d’un vasodilatateur semble abréger davantage la crise drépanocytaire. On peut citer l’exemple du monoxyde d’azote (NO) qui est un puissant vasodilatateur (Lopez, 2003). Les moyens thérapeutiques aussi divers soient-ils ne sont que des traitements symptomatiques. Ils ne mettent en aucun cas définitivement le drépanocytaire à l’abri d’une nouvelle crise mise à part la greffe de la moelle.

Transfusion sanguine

La transfusion sanguine, permet en général de corriger l’anémie, de déduire le pourcentage de cellules normales (ainsi que la fraction sanguine de HbS), d’améliorer l’oxygénation et de réduire les crises (vaso-occlusives, syndrôme thoracique) et les douleurs (Riddington, 2002 ; Redding-Lallinger, 2006).

Greffe de la moelle

La greffe de moelle osseuse (ou « greffe » de cellules souches hématopoïétiques) présente un pourcentage d’efficacité supérieur à 80% (Redding-Lallinger, 2006), mais elle ne peut être réalisée que dans un petit nombre de cas (ex. entre jumeaux). Une alternative serait la thérapie génique. Elle vise à la manipulation directe du gène de l’hémoglobine ou le contrôle de sa synthèse (par exemple pour accroître la fraction d’hémoglobine non-pathogène type HbF (Frenette P. S, 2007), ou encore qu’elle cherche à modifier le génome de cellules hématopoïétiques, avant leur transplantation. Néanmoins, malgré des résultats positifs avec les modèles de souris drépanocytaires (ex. exprimant HbS humaine (Pawliuk, R., 2001 ; Kaul, D. K., 2006), la transposition à l’homme reste à réaliser (Sadelain, M., 2004). Il est d’ailleurs à noter qu’à ce jour aucun modèle de souris transgénique de la drépanocytose ne reproduit fidèlement la pathologie humaine.

Perspectives d’une thérapie spécifique de la drépanocytose

Depuis que l’on connaît la liaison moléculaire et certains mécanismes responsables de la drépanocytose, divers travaux ont été entrepris dans le but de définir une démarche thérapeutique spécifique. Les composés à tropisme hémoglobinique, les molécules interagissant avec la membrane cytoplasmique de l’hématie ou alors des modulateurs de l’expression des gènes de globine. Parmi les agents se liant à l’hémoglobine, les résultats expérimentaux les plus probants ont été obtenus avec l’urée, le cyanate, le phosphate de pyridoxal, les moutardes azotés et surtout l’acétylsalicylate (aspirine) entre autres (figure 7). Figure 7 : Structures de quelques composés utilisés dans le traitement de la drépanocytose. Ces agents chimiques, inhibiteurs de la falciformation présentent à l’exception de l’acide salicylique l’inconvénient d’être le plus souvent toxique pour une utilisation thérapeutique. L’aspirine a une forme stéréospécifique pour les zones de la molécule d’hémoglobine directement impliquées dans le mécanisme de la polymérisation : elle inhibe ainsi la falciformation du globule rouge. L’espoir suscité par l’acide salicylique est cependant déçu par le problème non résolu de la perméabilité de la membrane érythrocytaire par ce composé polaire ainsi que par ses dérivés. Des molécules capables d’interagir avec les membranes cellulaires ont aussi été testées dans le but de prévenir la falciformation. Une des premières observations concerne des essais pratiqués avec des hormones stéroïdes (Solovery A, 1937 ; Turhan A, 2004). L’apparente action bénéfique de cet agent a été remise en cause par les essais cliniques. Il en va de même des tests au dexaméthasone. D’autres composés, susceptibles d’interagir avec la membrane du globule rouge et d’induire des modifications morphologiques, ont également été testés. Tous ces agents interagissant avec la membrane lipophiles, s’intègrent dans la bicouche lipidique et modifient la perméabilité membranaire aux ions. La conséquence est une augmentation plus ou moins importante du volume cellulaire et partant une diminution de la concentration intra-érythrocytaire en hémoglobine. Les effets de ces produits, souvent non corrélés avec les résultats des essais cliniques ; de ce fait, leur innocuité chez l’être humain reste encore à prouver.

Phytothérapie de la drépanocytose

Pour pallier les souffrances liées à la drépanocytose, des plantes de la pharmacopée africaines ont été pendant longtemps utilisées. A ce titre on peut citer : Zanthoxylum fagara, Calotropis procera, Eugenia caryophillum, Sorgul bicolor, Piper guineense, Pterocarpus osun, Cajanus cajan, Carica papaya et Alchonea cordifolia. C’est à partir de ces plantes que des formes galéniques ont été développées :
• VK500 à base du Zanthoxylum fagara, mise au point par Docteur MEDEGAN du Benin (http://www.ebanque-pdf.com/fr).
• «Faca», combinaison de Fagara zanthoxyloïdes (Rutacées) et de Calotropis procera (Asclepiadaceae) (U-Pharma)
Ces plantes agissent en synergies contre les principaux symptômes de la crise drépanocytaire.
Administré en évaluation clinique, le Faca est bien toléré et réduit de manière significative, la fréquence des crises. Après son autorisation sur le marché au Burkina, le Faca fait maintenant l’objet d’une production industrielle. Ce produit à base de poudre végétale n’a pas de toxicité prouvée. Il est donc utilisable sans danger, aux doses thérapeutiques proposées.Cependant, des cas exceptionnels de gastrologies ont été signalés au cours du traitement chez certains patients (U-PHARMA). En dépit de ces formulations galéniques, d’autres études sont menés sur divers plantes médicinales. Certaines plantes de la pharmacopée sénégalaise sont utilisées par la population locale au but de prendre en charge la drépanocytose (Diop S, 2012 ; Diallo Y, 2015). Ces ainsi que des tests antifalcémiants sont effectués sur certaines plantes notamment Leptadenia hastata (Seck M et al, 2015) qui fait l’objet de notre étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE CHAPITRE I : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES SUR LA DREPANOCYTOSE
I-INTRODUCTION
II-HISTORIQUE
III -Généralités sur la drépanocytose
III-1 Structure de l’hémoglobine
III-2 Expression et évolution de l’hémoglobine au cours des années
III-3 Transmission génétique
IV-Epidémiologie
V- 1 Polymérisation de l’hémoglobine anormale (HbS)
V-2 Conséquences de la falciformation
VI-Diagnostic de la drépanocytose
VI-1-Manifestation cliniques
VI-2- Diagnostic biologique
VII-Traitement de la drépanocytose
VII-1 Traitement pharmacologique
VII-2 Transfusion sanguine
VII-3 Greffe de la moelle
VIII-Perspectives d’une thérapie spécifique de la drépanocytose
IX- Phytothérapie de la drépanocytose
CHAPITRE II : ETUDE BOTANIQUE DE LEPTADENIA HASTATA (perc) Decne
I –INTROCTION
II-Etude systématique horizontale.
III-Noms vernaculaires
IV-Description de Leptadenia hastata monographie
IV-1 Feuilles
IV-2 Fleurs
IV-3 Fruits
IV-4 Habitat de la plante
V-Composition chimique de Leptadenia hastata
VI-Différentes utilisations de Leptadenia hastata
VI-1-Utilisations alimentaire
VI-2-Utilisations médicinales traditionnelles
VI-3 Utilisations en médecine vétérinaire
VI-4 Cytotoxicité de la plante
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I-OBJECTIF DU TRAVAIL
II- CADRE D’ETUDE
III-MATERIEL ET METHODES
III-1 Matériel végétal
III-2 Matériel de laboratoire
III-3 Matériel chimique
III-4 Matériel biologique
IV –METHODES
IV-1 Extraction des polyphénols
IV-2 Extraction des tanins
IV-3 Extraction des saponines
IV-4 Rendements d’extraction
IV-5 Dosage des polyphénols totaux (PPT)
V-Etude de l’activité antifalcémiante des extraits des racines de Leptadenia hastata
V-1 Principe
V-2 Préparations des solutions
V-3 Test d’Emmel
VI–RESULTATS ET DISCUSSION
VI-1 Résultats
VI-2 Test d’EMMEL
VI-3 DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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