Etude de translocations impliquant le gène des immunoglobulines

Etude de translocations impliquant le gène des immunoglobulines

 a- Patient n°1 

Le premier patient est un homme chez lequel a été diagnostiqué en 2012, à l’âge de ϱϲ ans, un lymphome lymphocytique. Cliniquement, le patient se présentait alors avec de multiples adénopathies cervicales de 1 à 2 cm. Après biopsie ganglionnaire cervicale gauche en Septembre 2012, le diagnostic a été établi par examen anatomo-pathologique (lymphome lymphocytique de cytologie atypique). Des prélèvements de cette biopsie ganglionnaire avaient également été transmis en cytologie, cytométrie en flux et cytogénétique. En cytologie, l’aspect était plutôt celui de grandes cellules d’aspect immunoblastique. Un immunophénotypage lymphocytaire avait alors été réalisé et montrait la présence d’un clone B représentant environ ϯϬ % des cellules de l’échantillon et de profil CDϱ+, CDϮϬ+ d’expression modérée et de monotypie Kappa d’intensité faible. Une phase leucémique a minima était également retrouvée (lymphocytose à environ 2,5 G/L avec 1/3 de lymphocytes B monotypiques en cytométrie en flux, avec score de Matutes à 3, de profil CD5+, CD23+, FMC7+ fort, CDϮϮ+fort, monotypie Kappa d’intensité faible, CDϭϭc+, compatible avec la cytologie atypique mise en évidence en anatomo-pathologie). La présence en cytogénétique d’une translocation impliruant le gène IGH et un locus situé en 17q24 inconnu en font un cas intéressant. Ces résultats obtenus sur ganglion ont été confirmés sur sang. Par ailleurs, l’étude du statut mutationnel IGHV retrouve un réarrangement IGHV5-51/IGHD6- 6/IGHJ6 de profil muté (taux de mutations de 3,5 %). l’électrophorèse des protéines sériques réalisée en Octobre 2012 retrouvait la présence de micropics multiples de composantes IgG Kappa et IgG Lambda. Le cas de ce patient avait été discuté en réunion de concertation pluridisciplinaire, décidant d’une surveillance simple avec la réalisation de bilans sanguins tous les 4 mois et consultation médicale annuelle. Nous avons sélectionné ce cas pour étude du remaniement entre IGH et le locus 17q24. Nous disposons de matériel en cytogénétique et biologie moléculaire sur ganglion et sur sang. 

b- Patient n°2

 Le deuxième patient est une femme chez laquelle le diagnostic de LLC a été réalisé en 2007 à l’âge de ϳϱ ans. Elle est alors classée en stade Binet A et est restée en abstention thérapeutique. Un immunophénotypage lymphocytaire avait alors été réalisé : le score de Matutes était à 5 (monotypie Lambda), avec un CD38 positif. La cytologie ne retrouve pas d’atypie notable. l’électrophorèse des protéines sériques retrouvait une hypogammaglobulinémie à ϰ,ϭ g/L, et l’immunofixation ne mettait pas en évidence de composant monoclonal. Début ϮϬϭϮ, devant la survenue d’infections à répétition, une substitution par immunoglobulines polyvalentes est initiée. Un bilan biologique complet est alors réalisé. Le statut IGHV est muté (réarrangement IGHV4- 61/IGHJ4, taux de mutations à 4 %). En cytogénétique, une translocation impliquant les chromosomes 17 et 22 est mise en évidence dans 19 mitoses sur 20. Le locus au niveau du chromosome ϭϳ est situé en ϭϳrϮϱ. Il n’y a pas de del;ϭϳpͿ mise en évidence. En Décembre 2012, devant des signes de progression de la maladie (augmentation de la lymphocytose et des adénopathies, et splénomégalie volumineuse), un traitement par Chloraminophène est initié. A partir du mois de Mars 2013, du Rituximab est également instauré pour 6 cures. Devant une bonne réponse, le traitement est arrêté en Août 2013 avec surveillance. Début 2016, une reprise de la LLC est objectivée avec une lymphocytose à 111 G/L (14,2 G/L en Juin 2015), et une volumineuse splénomégalie. La cytogénétique réalisée alors ne met pas en évidence d’anomalie supplémentaire à la t;ϭϳ;ϮϮͿ. Un traitement par RituximabBendamustine est alors mis en place en Avril ϮϬϭϲ. Après ϲ cures et l’obtention d’une bonne réponse (correction de la lymphocytose et absence de splénomégalie palpable), la patiente est en abstention thérapeutique. Les dernières nouvelles de Janvier 2018 rapportent une maladie stable. Devant la présence d’une translocation impliruant le locus ϮϮrϭϭ ;soit potentiellement IGL) et le locus 17q25 (soit proche de celui du patient n°1), ce dossier a été sélectionné. Nous disposons de matériel disponible en cytogénétique et biologie moléculaire.

c- Patient n°3

 Le troisième patient est une femme chez laquelle a été diagnostiqué une LLC en 2009 au Royaume-Uni, à l’âge de 50 ans. Devant la présence de volumineuses adénopathies progressives, elle a bénéficié en ϮϬϭϬ d’un traitement par FCR (1 seule cure devant la survenue d’effets indésirables digestifs majeurs ainsi que de complications infectieusesͿ. En Janvier 2013, la patiente est vue en consultation au CHU de Limoges. Devant un stade Binet B progressif, un traitement par Rituximab-Bendamustine a été mis en place (6 cures). Une rémission complète avait alors été obtenue et une surveillance simple a alors été débutée. Fin 2016, une reprise de la maladie avec un temps de doublement de la lymphocytose inférieur à 6 mois (Lymphocytes à 0,42 G/L en Septembre, 74 G/L en Décembre 2016), a motivé l’initiation d’un nouveau traitement. Depuis Janvier ϮϬϭϳ la patiente est sous Ibrutinib. En Mai ϮϬϭϳ, devant la survenue d’infections de la sphère O‘L et la présence d’une hypogammaglobulinémie majeure (1,7 g/L ; valeurs normales locales de 6,0 à 11 g/L), une substitution à base d’immunoglobulines polyvalentes a été mise en place. Le score de Matutes est à ϰ ;chaîne légère de surface Lambda d’intensité mediumͿ, profil IGHV non muté (réarrangement IGHV3-21/ IGHJ6, taux de mutations somatiques à 0 %, assignée au subset ϮͿ. La cytologie de départ était commune, avec apparition au cours de l’évolution de prolymphocytes. La cytogénétique a mis en évidence un caryotype complexe avec notamment une translocation entre les chromosomes 8 et 14, impliquant IGH et n’entraînant pas de remaniement de MYC sur le chromosome 8 (vérification effectuée en FISH). Ce dossier a donc été sélectionné. Nous disposons de matériel en cytogénétique et biologie moléculaire sur sang. Les électrophorèses des protéines sériques réalisées depuis le diagnostic en 2012 ne mettent en évidence de pic monoclonal, mais une hypogammaglobulinémie.

LLC et électrophorèse des protéines sériques

 Les critères de sélection et les caractéristiques des patients pour l’étude de l’impact pronostique de l’électrophorèse des protéines sériques sont détaillés dans l’article ϭ (page 194). 

Evaluation du logiciel Cov’Cop dans la LLC 

Dans cette étude, 82 cas de LLC avec annotation cytogénétique complète ont été sélectionnés. Nous avons récupéré les données cliniques concernant le stade Binet et la survie sans  traitement. Les caractéristiques des patients au diagnostic sont résumées dans le Tableau 7. l’échantillon du diagnostic était disponible pour 50 patients.

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