Biologie de la reproduction Oreochromis niloticus

Biologie de la reproduction Oreochromis niloticus

Oreochromis niloticus fait partie du groupe des tilapias relativement évolués : les incubateurs buccaux uni parentaux maternels. Lorsque les conditions abiotiques deviennent favorables (une augmentation de la photopériode et de l’intensité lumineuse, une augmentation de la température de l’eau (>22°C), une augmentation du niveau de l’eau) les adultes migrent vers la zone littorale peu profonde et les mâles se rassemblent en arène de reproduction sur une zone en pente faible à substrat meuble, sablonneux ou argileux où ils délimitent chacun leur petit territoire et creusent un nid en forme d’assiette creuse. Les femelles vivent en groupe à l’écart 9 des arènes de reproduction où elles effectuent de brefs passages. En allant d’un territoire à l’autre, elles sont sollicitées successivement par les mâles. En cas d’arrêt au-dessus d’un nid et après une parade nuptiale de synchronisation sexuelle, la femelle dépose un lot d’ovules que le mâle féconde immédiatement et que la femelle reprend en bouche pour les incuber. Cette opération peut être recommencée avec le même mâle ou un voisin (Ruwet et al, 1976). Après cette reproduction successive, la femelle quitte l’arène et va incuber ses œufs fécondés dans la zone peu profonde. A ce moment, la femelle présente un abaissement du plancher de la bouche, des opercules légèrement écartés et la mâchoire inférieure devient légèrement proéminente. L’éclosion des œufs a lieu dans la bouche, 4 à 5 jours après fécondation. Une fois leur vésicule vitelline résorbée (±10 jours après éclosion) les alevins capables de nager sont encore gardés par la femelle pendant plusieurs jours. Toutefois, ils restent à proximité de leur mère et, au moindre danger, se réfugient dans sa cavité buccale. A la taille d’environ 10 mm, les alevins, capables de rechercher leur nourriture, quittent définitivement leur mère et vivent en petits bancs dans les eaux littorales peu profondes. Dans les milieux naturels, la taille de première maturité d’Oreochromis niloticus varie généralement entre 14 et 20 cm (±2 ans) mais peut atteindre 28 cm (lac Albert) et différer chez les mâles et les femelles. Ainsi, la taille moyenne de première maturité examinée dans la population de cette espèce au lac Ihema (C’est un lac du Rwanda, situé dans la Province de l’Est, à proximité de la frontière avec la Tanzanie. C’est le plus méridional et le plus étendu des plans d’eau du Parc national de l’Akagera.) est de 19 cm pour les femelles et 20 cm chez les mâles (Plisnier et al, 1988). Toutefois cette taille de maturité peut se modifier au sein d’une même population en fonction des conditions fluctuantes du milieu. Ainsi dans le lac George, elle est passée, d’après Gwahaba (1973), de 28 cm en 1960 à 20 cm en 1972. Selon Lowe-McConnell (1982), les facteurs qui font diminuer la taille de maturation sont la mauvaise condition relative, les dimensions réduites du milieu (confinement), le déficit alimentaire qualitatif et quantitatif et la pêche trop intensive. 

 Régime alimentaire

Oreochromis niloticus est, en milieu naturel, essentiellement phyto-planctophage et consomme de multiples espèces de Chlorophycées, Cyanophycées, Euglenophycées, etc.… ; ce qui ne l’empêche pas également d’absorber du zooplancton et même des sédiments riches en bactéries et Diatomées. 10 Mais en système de pisciculture cette espèce est pratiquement omnivore (euryphage) valorisant divers déchets agricoles comme le son de riz, son de blé, son de maïs, graines de coton pillées, tourteau d’arachide, tourteau palmiste, feuilles de manioc, papaye, termites, drèche de brasserie et restes de nourriture de la cuisine.

Croissance

En général, Oreochromis niloticus est connu pour sa croissance rapide (Lowe-McConnell, 1982) et présente un indice de croissance plus performant que les autres espèces de tilapia (Pauly et al, 1988). Sa durée de vie est relativement courte (4 à 7 ans), sa vitesse de croissance est extrêmement variable selon les milieux. Une autre grande caractéristique d’Oreochromis niloticus concerne son dimorphisme sexuel de croissance. Dès que les individus atteignent l’âge de maturité (1 à 3 ans selon le sexe et le milieu), les individus mâles présentent une croissance nettement plus rapide que les femelles et atteignent une taille nettement supérieure.

Production et marché de tilapia -Production de tilapia

Les Tilapias constituent la deuxième espèce d’eau douce la plus produite en aquaculture avec 5 .898.752 tonnes en 2016 après les carpes (FAO, 2018) avec un taux de croissance annuel de 1 à 5% depuis 2000. Le Tilapia du Nil vient en tête avec 4,199 millions de tonnes en 2016 soit 71,2% du groupe des Tilapias élevés en aquaculture. En 2016, la Chine reste le principal pays producteur de tilapia, avec 1.866.381 tonnes soit 31,6 % suivie de l’Indonésie 1.187.812 tonnes soit 20,1 % et de l’Egypte 940,309 tonnes soit 15,9% (FAO, 2018). Dans le continent Africain, l’Ouganda est le deuxième avec 74,654 tonnes en 2016. En Amérique, le Brésil est le premier producteur avec 239,091 mt soit 4% de la production mondiale de Tilapia. Il est suivi de la Colombie 81 800 tonnes et du Mexique 58191 tonnes. L’Europe produit également du tilapia, un projet récent vise à l’implantation d’une ferme de 1500 tonnes/an en Pologne. -Marchés de tilapia L’Afrique est un des plus importants consommateurs de tilapia avec 950 000 tonnes consommées par an, tandis que l’UE ne compte que pour environ 56 000 tonnes, même s’il est probable que la demande augmente. L’augmentation de la production de produits à plus forte valeur ajoutée à base de tilapia est probable dans les pays en développement. 11 Aux États-Unis d’Amérique, le tilapia est l’un des cinq produits aquatiques les plus vendus. Grâce à sa chair ferme blanche et sa saveur délicate, il est très bien accepté sur le marché, tant par les ménages que par les meilleurs restaurants. A l’image de la carpiculture et de l’ostréiculture, les productions de tilapia sont principalement destinées aux marchés nationaux. Moins de 15% des tilapias d’élevage font l’objet d’un commerce international. Le tilapia a un rôle majeur dans la sécurité alimentaire des populations des pays du Sud.

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