ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE DU TABAGISME FEMININ

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LES MALADIES RESPIRATOIRES (1) (6) (8)

La pathologie respiratoire connaît actuellement une évolution croissante.

L’infection respiratoire

La pathologie aiguë est dominée par l’infection. Si la pathologie virale reste majoritaire dans les bronchites aiguës, les surinfections bactériennes sont fréquentes et très impliquées dans les pneumopathies infectieuses. Ainsi, plus de 40% de la consommation totale d’antibiotiques concerne les voies respiratoires.
Le pneumocoque demeure le germe le plus fréquent en France et le plus redouté.

La tuberculose

Toujours en évolution dans les pays en développement, la tuberculose a tendance à réapparaître dans les pays développés. En 1993, près de 10.000 cas ont été déclarés en France.
La mise au point d’un « nouveau BCG » couvrant également les mycobactérioses atypiques constitue un grand espoir.

L’asthme

L’asthme est en augmentation en particulier chez les enfants. Alors que la thérapeutique ne s’intéressait jusqu’ici qu’aux crises, elle intéresse aujourd’hui le caractère chronique de l’affection. La prévalence largement méconnue des formes chroniques n’est certainement pas inférieure à 4% de la population.

Le SIDA

Des complications pulmonaires sont souvent révélatrices de Sida. Il faut développer la prophylaxie primaire pour réduire le nombre de pneumocystoses, de tuberculose et de mycobactériose aviaire.

Les pathologies chroniques dues au tabagisme

Les pathologies chroniques sont dominées par les complications du tabagisme.

Physiopathologie 

Les facteurs pathologiques du tabagisme habituellement connus sont la nicotine et le goudron. Mais parmi les toxiques identifiés dans la fumée de tabac, on trouve en plus des substances cancérigènes (hydrocarbures aromatiques, dérivés nitrés, composés phénoliques, nitrosamines, éléments radioactifs comme le polonium), des irritants (acroléine), des métaux notamment le nickel et le cadmium, des radicaux libres.
Toutes ces substances sont responsables d’une altération des moyens de défense du poumon. Les irritants sont responsables d’une hypersécrétion de mucus et de lésions épithéliales avec une paralysie des cils bronchiques. La dynamique mucociliaire est donc gravement perturbée. Il y a localement une moindre production d’Ig A, une altération des fonctions des macrophages alvéolaires et de l’équilibre protéases-antiprotéases. Ces actions sur l’arbre respiratoire expliquent les pathologies telles que les bronchites chroniques et les emphysèmes.
Les effets du tabagisme passif vont de l’intoxication in utero à l’exposition des adultes dans leur milieu familial ou professionnel. Les conséquences respiratoires du tabagisme passif lors de l’enfance sont multiples : infections respiratoires hautes et basses, asthme, amputation du capital respiratoire par arrêt prématuré de la multiplication alvéolaire et, à plus long terme, risque important de tabagisme actif.

Les maladies respiratoires du tabagisme

Le cancer bronchique

Le cancer bronchique primitif est désormais le plus fréquent au monde avec 896.000 nouveaux cas enregistrés en 1985, soit 12% de tous les cancers, en augmentation de 32% chez l’homme et de 50% chez la femme entre 1980 et 1985. L’incidence du cancer bronchique baisse là où les générations masculines les plus jeunes ont réduit leur consommation tabagique (USA, Grande Bretagne, Finlande) et croît en même temps que la consommation en Europe de l’Est et du Sud.
Là ou le tabagisme féminin s’est développé dans les années 60 (Ecosse, USA, Australie, Nouvelle-Zélande), la mortalité par cancer du poumon dépasse désormais celle liée au cancer du sein. La relation tabac-cancer existe quel que soit le type histologique de la tumeur. Le pronostic des cancers bronchiques est globalement sombre puisque incidence, prévalence et mortalité de cette maladie ont des valeurs très proches. La lutte contre le tabagisme constitue toujours le premier combat dans cette affection. La chirurgie, trop rarement possible (insuffisance respiratoire avancée, extension trop importante) apporte un meilleur pronostic dans certains cas.

La bronchite chronique

Le tabagisme actif, mais aussi passif, est le premier facteur étiologique de la bronchite chronique venant souvent aggraver une exposition professionnelle. En France, la bronchite chronique touche 5 millions de Français dont 300.000 développent une bronchite chronique obstructive (en terme de fonction respiratoire) compliquée ou non d’emphysème centro-lobulaire et 50.000 sont des insuffisants respiratoires chroniques graves ayant recours éventuellement à une oxygénothérapie ou à une ventilation à domicile.

ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE DU TABAGISME FEMININ

CADRE D’ETUDE

Antananarivo : organisation et fonctions 

Nous avons localisé à dessein notre étude dans cette grande ville où a priori le tabagisme semble plus marqué que dans les autres localités de Madagascar.
Capitale de Madagascar, Antananarivo ville est aussi le chef lieu du Faritany d’Antananarivo, une des six provinces de l’Ile. (Figure n° 2).

Organisation de la ville

Organisée en six arrondissements (figure n° 3) la ville d’Antananarivo est structurée par 5 unités spatiales significatives :

Les quartiers du centre

Les quartiers du centre regroupent les activités commerciales et des services. Il sont situés notamment dans les 1er, 2ème et 3ème arrondissements de la ville.

Les quartiers d’urbanisation

Les quartiers d’urbanisation spontanée de la plaine, fréquemment sujets à des inondations et non dotés d’infrastructures de base sont des zones où les conditions de vie sont difficiles (bas quartiers de Besarety, d’Ankazomanga et des 67 hectares… etc), ce sont surtout les 1e, 3e, 4e, 6e arrondissements.

Les quartiers anciens et collinaires

Les quartiers anciens et collinaires sont essentiellement résidentiels Les quartiers mixtes de la périphérie proche, où l’on distingue 3 zones :
· Les banlieues résidentielles riches bien dotées en infrastructures de base (Ivato, route de Mahajanga et les quartiers d’Ivandry).
· Les banlieues résidentielles d’habitat plus modeste qui connaissent des problèmes d’éloignement et de branchement d’eau et d’électricité (Fenoarivo, Ampitatafika, Itaosy, Alasora, Androhibe).
· Les banlieues industrielles où se côtoient noyaux villageois et unités industrielles (Tanjombato et Nord Ouest d’Ankazomanga).

Les noyaux villageois périphériques 

Ils sont situés le long des principaux axes routiers de la région. Ils constituent des points d’ancrage pour le développement futur des centres urbains secondaires ou des espaces-relais entre la capitale et sa périphérie (Mahitsy, Ambohidratrimo, Ambohibao-Antehiroka, Sabotsy Namehana).

Fonctions spatiales

La capitale se caractérise par 2 aspects principaux :

l’attractivité

L’existence d’activités de production, de services et de commerces crée un mouvement migratoire continu dans le faritany d’Antananarivo du fait de la facilité des déplacements suburbains. Cette attraction s’exerce sur les produits agricoles des autres régions en raison de l’importance des marchés périodiques de la capitale et de ses environs.

la fonction de décision

Antananarivo exerce un pouvoir de décision administratif et économique sur l’ensemble du territoire national, du fait de son statut de capitale (siège de la Présidence, du Gouvernement et de toutes les fonctions de souveraineté) et de son statut de centre économico-financier (siège de la Banque Centrale, des banques commerciales et des établissements financiers du pays).
A cela s’ajoute la fonction culturelle et religieuse qui fait d’Antananarivo le centre culturel et spirituel le plus important du pays.

Antananarivo : démographie et divisions administratives

La commune urbaine d’Antananarivo est divisée en six arrondissements. La population est estimée à 997.508 habitants en 1998. (Tableau n° 4)

METHODOLOGIE

Méthode d’étude 

La méthode des quota

La méthode des quota utilisée dans cette étude est une méthode d’échantillonnage empirique basée sur le sondage par choix raisonné.
Elle consiste à bâtir, à partir des connaissances que l’on a de la population-mère un échantillon ressemblant de cette dernière.

Principe

Le principe repose sur l’inclusion d’individus ayant des caractères communs : si des individus sont, par certaines caractéristiques, à l’image de la population générale, ils le seront aussi pour les facteurs étudiés.

Constitution de l’échantillon

L’échantillon est constitué de 300 femmes ³ 12 ans domiciliées à Antananarivoville.
Le quota est de 50 femmes pour chacun des 6 arrondissements. Les caractéristiques sont :
· L’âge : ³ 12 ans
· Le sexe : sexe féminin
· Le domicile : domiciliée à Antananarivo-ville.

L’enquête

Type d’enquête

L’enquête menée auprès des femmes de l’échantillon est une enquête du type enquête-interview (l’enquêteur pose les questions et marque les réponses données par les femmes interrogées dans le questionnaire).

Le questionnaire

Comme dans les enquêtes d’opinion le questionnaire comporte quatre parties :
– L’identification
– La connaissance
– Le comportement
– La pratique ou habitude
· L’identification
L’identification se rapporte
– à l’âge
– au sexe
– à la profession
– à la situation matrimoniale
– au nombre d’enfants
– au domicile
· La connaissance
Elle porte sur :
– la composition du tabac (cigarettes – pipe… etc)
– les maladies pouvant être dues au tabac.
· La pratique ou habitude tabagique
Les questions sur la pratique portent sur :
– l’habitude tabagique
– la quantité de tabac consommée
· Le comportement
Les questions sur le comportement se rapportent :
– au motif de l’utilisation du tabac
– aux intentions ou essais d’arrêter
Le questionnaire est rédigé en malgache et a été testé avant son utilisation (annexe 1).

Table des matières

INTRODUCTION
1ère PARTIE : GENERALITES SUR LE TABAGISME ET LES MALADIES RESPIRATOIRES
1. LE TABAGISME
1.1. Définition
1.1.1. Le tabagisme
1.1.2. Le tabac
1.2. Production et consommation du tabac
1.3. Prévalence du tabagisme
1.3.1. Dans le monde et à Madagascar
1.3.2. Le tabagisme féminin en augmentation.….
1.4. La lutte contre le tabagisme
1.4.1. Politique volontariste française
1.4.2. Autres actions de lutte contre le tabac
1.4.2.1. Action sur les prix
1.4.2.2. Action sur les promotions
1.4.2.3. Action de protection des non-fumeurs
1.4.2.4. Action sur la prévention
1.4.2.5. Aide aux fumeurs qui veulent arrêter
1.5. Le sevrage tabagique
1.5.1. La dépendance tabagique
1.5.2. La période de sevrage
2. CONSEQUENCES PATHOLOGIQUES DU TABAGISME
3. LES MALADIES RESPIRATOIRES
3.1. L’infection respiratoire
3.2. La tuberculose
3.3. L’asthme
3.4. Le SIDA
3.5. Les pathologies chroniques dues au tabagisme
3.5.1. Physiopathologie
3.5.2. Les maladies respiratoires du tabagisme
3.5.2.1. Le cancer bronchique
3.5.2.2. La bronchite chronique
2e PARTIE : ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE DU TABAGISME FEMININ
1. CADRE D’ETUDE
1.1. Antananarivo : organisation et fonctions
1.1.1. Organisation de la ville
1.1.2. Fonctions spatiales
1.2. Antananarivo : démographie et divisions administratives
2. METHODOLOGIE
2.1. Méthode d’étude
2.1.1. La méthode des quota
2.1.2. L’enquête
2.1.3. Les paramètres d’étude
3. RESULTATS
3.1. Les lieux d’enquête
3.2. La prévalence du tabagisme féminin
3.3. L’âge
3.4. La profession
3.5. Situation matrimoniale
3.6. Le nombre d’enfants
3.7. Motif du tabagisme
3.8. Connaissance de la composition des cigarettes
3.9. Connaissance des maladies causées par le tabac
3.10.Consommation de tabac
3.11.Comportement vis-à-vis du tabac
3.12.Motifs de l’échec dans l’arrêt du tabac
3e PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1. La méthodologie
1.2. Les lieux de l’enquête
1.3. Prévalence
1.4. L’âge
1.5. La profession
1.6. La situation matrimoniale
1.7. Le nombre d’enfants
1.8. Motif du tabagisme
1.9. Connaissance sur les cigarettes et les maladies causées par le tabac
1.10.Consommation et dépendance
1.11.Comportement
1.12.Les motifs de l’échec
2. SUGGESTIONS
2.1. Le volet préventif
2.1.1. L’information
2.1.2. Interdire toute publicité directe ou indirecte pour le tabac
2.1.3. Augmenter les prix du tabac
2.1.4. Protéger les non-fumeurs de la fumée des autres
2.2. Le volet curatif
2.2.1. Aider les fumeurs qui souhaitent arrêter de fumer
2.2.2. Impliquer les industries de fabrication de cigarettes dans la prise en charge des malades
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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