FLORE ADVENTICE DE LA POMME DE TERRE (Solanum tuberosum L.)

FLORE ADVENTICE DE LA POMME DE TERRE (Solanum tuberosum L.)

La Pomme de Terre

 La pomme de terre (Solanum tuberosum) en raison de sa richesse en amidon, figure au quatrième rang des principales cultures vivrières après le maïs, le blé, et le riz. Elle est une plante vivace herbacée qui peut atteindre jusqu’à 1 mètre de hauteur et produit des tubercules. La pomme de terre appartient à la famille des solanacées qui sont des plantes à fleurs, elle partage le genre Solanum avec au moins 1000 autres espèces telles que la tomate, l’aubergine …etc (FAO, 2008). L’une des classifications les plus répandues propose sept espèces de pomme de terre cultivées à savoir : S. tuberosum, S. curtilobum Juz. & Bukasov, S. chaucha Juz. & Bukasov, S. juzepczukii Bukasov, S. ajanhuiri Juz & Bukasov, S. phureja Juz. & Bukasov et S. stenotomum Juz. & Bukasov (Hawkes, 1990). Selon des études récentes, l’espèce Solanum tuberosum est divisée en deux sous espèces qui sont légèrement différents : Solanum tuberosum L. subsp. Andigenum qui est adaptée aux jours courts et est surtout cultivée dans les Andes, et la sous-espèce Solanum tuberosum L. subsp. Tuberosum qui est cultivée aujourd’hui dans le monde entier (FAO, 2008). 

Origine et répartition géographique de la pomme de terre

 L’histoire de la pomme de terre a débutée il y’a environ 8000 ans dans la Cordillère des Andes. Depuis au moins 7000 ans, des communautés de chasseurs et de cueilleurs arrivées dans le sud du continent Américain auraient commencé à domestiquer des espèces sauvages de pomme de terre qui poussaient en abondance autour du Lac Titicaca (FAO, 2008). La propagation de la pomme de terre, dans le reste du monde est une belle aventure mais elle a commencé par une tragédie. Les conquistadors espagnols, de 1532 à 1572, par leur conquête du Pérou ont détruit la civilisation Inca et provoqué la mort d’au moins la moitié de la population. Venus chercher de l’or, ils ont rapporté en Europe comme trésor la pomme de terre, Solanum tuberosum (FAO, 2008). La première trace de la culture de la pomme de terre en Europe date de 1565 dans les iles Canaries et la culture est attestée en 1573 en Espagne. Peu de temps après, les tubercules voyagent à travers l’Europe sous forme de présents exotiques car le Roi d’Espagne en envoie au Pape à Rome, qui en offre à l’ambassadeur auprès du Saint-Siège à Mons, et ce dernier à un botaniste à Vienne (FAO, 2008). Et comme l’«ère des découvertes» avait commencé en Europe, et les marins furent parmi les premiers à apprécier la pomme de terre, qu’ils emportèrent pour se nourrir en mer, c’est grâce 4 à eux qu’elle parvint en Inde, en Chine et au Japon au début du XVIIe siècle. Elle fut particulièrement bien accueillie en Irlande et lorsqu’ils émigrèrent aux Etats-Unis au début du XVIIIe siècle, les Irlandais apportèrent le tubercule, qui fut dénommé « pomme de terre irlandaise» (FAO, 2008). Ainsi, cette propagation de la culture de la pomme de terre dans le monde entier s’est fait grâce à l’expansion coloniale des pays d’Europe et l’émigration. Les gouverneurs des colonies, les missionnaires et colons l’introduisent dans les plaines alluviales du Bengale, du delta du Nil, en Egypte, dans le massif de l’Atlas, au Maroc, et sur le plateau de Jos au Nigéria (FAO, 2008). 

Position systématique et description botanique de la pomme de terre 

Taxonomie et diversité génétique 

Solanum tuberosum L. appartient à la famille des Solanacées. Cette famille comprend 2 000 espèces, dont la tomate (S. lycopersicum L.), le poivron (Capsicum annuum L.), l’aubergine (S. melongena L. var. esculentum), le tabac (Nicotiana tabacum L.) et le pétunia (Petunia hybrida). Le genre Solanum est polymorphe et regroupe plus de 1 000 espèces qui sont surtout présentes dans les régions tropicales et subtropicales du globe (Fernald1970 ; Spooner et Knapp 2013). S. tuberosum est classé dans la section Petota, qui comprend toutes les espèces sauvages et cultivées de pomme de terre tubéreuse. L’espèce S. tuberosum est divisée en deux sous-espèces : Solanum tuberosum L.subsp. andigenum et Solanum tuberosum L. subsp tuberosum qui est cultivée à grande échelle (Hawkes 1990 ; OECD 1997).  Position taxonomique (USDA, NRCS, 2010) o Règne : Plantes (règne végétal) o Sous-règne : Trachéobiontes (plantes vasculaires) o Super-embranchement : Spermatophytes (plantes à graines) o Embranchement : Magnoliophytes (plantes à fleurs) o Classe : Magnoliopsides (dicotylédones) o Sous-classe : Astéridées o Ordre : Solanales o Famille : Solanacées o Sous-famille : Solanoïdées o Genre : Solanum L. o Section : Petota o Sous-section : Potatoe 5 o Série : Tuberosa o Espèce : Solanum tuberosum L

-Description botanique

 Figure 1: Plante de pomme de terre avec ses inflorescences, fruits et tubercules  Port Solanum tuberosum est une plante herbacée de 0,4 à 1,4 m de hauteur dont le port varie de dressé à entièrement prostré (Spooner et Knapp, 2013). Les tiges peuvent être presque glabres à densément pubescentes de couleur vertes, violettes ou marbrées de vert et de violet.  Feuilles Les feuilles sont composées imparipennées avec trois ou quatre paires de grandes folioles latérales ovées séparées par des folioles plus petites (Spooner et Knapp, 2013 ; Struik 2007). Le limbe des feuilles est vert moyen à vert foncé et mesure 8 à 22 cm de longueur et 5 à 13 cm de largeur. Le pétiole mesure 2 à 6 cm de longueur. Comme les tiges, les feuilles peuvent être presque glabres à densément pubescentes des deux côtés.S. tuberosum produit 6 des rhizomes (souvent appelés stolons) qui possèdent des feuilles rudimentaires. Ces rhizomes se forment à partir de nœuds de la base des tiges, généralement sous le niveau du sol. Il peut y avoir jusqu’à trois rhizomes par nœud (Struik, 2007). Les tubercules Les tubercules, de forme sphérique à ovoïde, sont des renflements des rhizomes. La chair des tubercules varie de blanche à jaune ou bleue, et la peau varie de blanche à jaune, havane, rouge ou bleue. La couleur de la chair peut correspondre ou non à celle de la peau. La peau peut être lisse à réticulée ou rugueuse (Spooner et Salas, 2006). À la surface du tubercule se trouvent des bourgeons axillaires comportant des cicatrices de feuilles en écaille ; ces bourgeons sont les « yeux » du tubercule (Struik, 2007). Lorsqu’on met un tubercule en terre, des tiges se forment à partir de bourgeon, ce qui produit une nouvelle génération par voie végétative. Les inflorescences Les inflorescences terminales, qui se trouvent généralement dans la moitié distale de la plante, sont des cymes de 5 à 11 cm de longueur (Spooner et Knapp, 2013 ; Struik 2007). Chaque inflorescence est habituellement ramifiée et peut comporter jusqu’à 25 fleurs. Le fruit Le fruit est une baie sphérique à ovoïde qui mesure environ 1 à 4 cm de diamètre. Le fruit peut être dépourvu de graines ou en contenir jusqu’à plusieurs centaines (Bailey et Bailey 1976). Certains cultivars peuvent perdre leurs boutons floraux de manière précoce, elles sont androstériles et/ou ne peuvent pas produire de fruits (Gopal, 1994). Les baies sont toxiques, car elles renferment des glycoalcaloïdes (Bailey et Bailey 1976).

Cycle de développement de la pomme de terre

 Le cycle végétatif de la pomme de terre comprend 4 étapes en partant du stade de tubercule germé.  Phase de croissance végétative : Après plantation du tubercule germé en terre, les germes se transforment en tiges feuillées, les bougeons axillaires donnent, au-dessus du sol des rameaux, au-dessous des stolons.  Phase de tubérisation : Au bout d’un certain temps, selon le cultivar et le milieu, les extrémités des stolons cessent de croitre et se renflent pour former les ébauches de tubercules en une ou deux semaines. La tubérisation se prolonge jusqu’à la mort de la plante par la phase de grossissement. 7 Il est important de noter que sur les organes aériens, aucun indice ne permet de déceler le moment de cette ébauche des tubercules.  Phase du repos végétatif : A la mort de la plante, qu’elle soit naturelle ou artificiellement provoquée, les tubercules sont incapables de germer même dans des conditions optimales de température et d’humidité.  Phase de germination : Apres une évolution physiologique interne, les tubercules deviennent capables d’émettre des bourgeons.

Importance de la pomme de terre

Importance économique 

La pomme de terre, en raison de sa richesse en amidon, figure au quatrième rang des principales cultures vivrières au niveau mondial après le blé, le riz et le maïs (FAOSTAT, 2008). En 2012, la production mondiale est estimée à 365 millions de tonnes. Les cinq premiers producteurs, dans l’ordre décroissant sont : la Chine (86 Mt), l’Inde (45 Mt), la Russie (30 Mt), l’Ukraine (23 Mt) et les Etats Unis (19 Mt), représentent plus de la moitié de la production mondiale (56 %) (D.Hort, 2013). Une comparaison par continent montre que l’Asie (48,42 %) et l’Europe (31,94 %) concentrent 81 % de la production mondiale contre 11,83 % pour les Amériques, 7,72 % pour l’Afrique et 0,52 % pour l’Océanie. L’essentiel du commerce international de la pomme de terre se réalise dans l’Union Européenne. Les quatre premiers pays exportateurs, Pays-Bas, France, Allemagne et Belgique, ont réalisé plus de la moitié des exportations totales de pomme de terre fraiches (54,7 %). Ces pays figurent également parmi les dix premiers pays importateurs. Ils absorbent ensemble plus du quart des importations mondiales (D.Hort, 2013). Dans l’espace CEDEAO, le Nigeria est le principal pays producteur avec 1 150 000 tonnes (voir tableau 1). En considérant les données de la FAO en 2008, la production des pays de l’UEMOA est négligeable au plan international. Par ailleurs, à l’exception de quelques échanges frontaliers difficiles à estimer, la production des pays ouest-africains est destinée essentiellement à répondre à la demande locale. Le Sénégal est le plus gros importateur de pommes de terre européennes, suivi de la Côte d’Ivoire, de la Mauritanie et du Cap-Vert. Cette situation montre les opportunités qui s’offrent à notre production locale pour non seulement satisfaire la demande intérieure mais aussi et surtout pour se positionner sur la fenêtre export de la sous-région avec un avantage comparatif certain si notre pomme de terre est de qualité avec un conditionnement amélioré (Kébé 2013).  

Table des matières

INTRODUCTION
I-SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1-1-La Pomme de Terre
1-2-Origine et répartition géographique de la pomme de terre
1-3-Position systématique et description botanique de la pomme de terre
1-3-1-Taxonomie et diversité génétique
1-3-2-Description botanique
1-4-Cycle de développement de la pomme de terre
1-5-Importance de la pomme de terre
1-5-1-Importance économique
1-5-2-Valeur nutritionnelle
1-6-Maladies et ravageurs de la culture de pomme de terre
1-6-1-Les maladies de la culture de pomme de terre
1-6-2-Les insectes et ravageurs
1-7-Les Adventices.
1-7-1-Définition des adventices
1-7-2-Mode de colonisation des adventices
1-7-3-Cycle de développement des adventice
1-7-4-Nuisibilité des adventices
II-MATERIEL ET MÉTHODES
2-1-Présentation de la zone d’étude
2-2-Matériels
2-3-Méthode
2-3-1-Inventaire de la flore
2-3-2-Analyse de la structure de la flore
2-3-3-Indice partiel de nuisibilité et degré d’infestation
III-RESULTATS ET DISCUSSION
3-1- Structure de la flore.
3.1.1. Diversité floristique et spectre taxonomique
3-1-3-Spectre biologique
3.1.4 Spectre chorologique de la flore adventice de Gorom et de Kayar
3-2-Végétation adventic
3-2-1- Richesse floristique ou spécifique et influence des sites
3-2-2-Indice partiel de nuisibilité(IPN)
3-2-3-Degré d’infestation
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

 

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