Généralités sur la Peste Porcine Africaine (PPA)

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Matériel et méthodes

Notre étude s’est déroulée dans toutes les cinq zones agro-écologiques du Cameroun ; car le conteste s’y prête pour cette étude de la typologie qui n’a jamais été effectuée. Au sein des zones agro-écologiques, toutes les régions ont fait partie de l’étude. Le choix des départements par région a été effectué au hasard ; nous sommes toutefois partie du principe qu’au moins trois départements par région devaient faire partie de l’étude.

Répartition de l’échantillonnage dans les zones agro-écologiques

D’après la répartition des échantillons obtenus, la faible proportion obtenue dans la zone agro-écologique des hautes savanes semble se justifier par le fait que la population est à très forte culture musulmane qui ne consomme pas le porc. Les principales espèces élevées et consommées sont les bovins et les petits ruminants. Cette situation corrobore celle de Ndiaye au Sénégal ou les zone à forte croyance musulmane il n’y avait pas beaucoup d’élevage de porc comparé à la Casamance.

Caractéristiques sociodémographiques des éleveurs

L’élevage de porc est une activité où les hommes se retrouvent en majorité (88,2%) ; ce résultat corrobore ceux obtenus par Ndebi dans ses travaux intitulés analyse des contraintes au développement de la production porcine au Cameroun en 2009 (Ndébi., et al, 2009). En effet Ndébi et collaborateurs ont trouvé que 84,8% des hommes sont impliqués dans l’élevage de porc. Mopate et al en 2013 montre que les hommes (84%) pratiquent l’élevage porcin dans le Nord Cameroun. L’âge moyen des exploitants est entre 25 et 50 ans chez 83,6±2% des exploitants. Ngo dans l’étude portant sur le déterminisme socio-économique et technique des performances de production des élevages porcins au Cameroun en 2010 a obtenue 66,4 ± 2,19 % (Ngo A., 2010) taux inférieur au notre. Cette différence pourrait être due au fait que les intervalles de classe d’âge retenues dans les études ne sont pas les mêmes ; 25 à 30 ans dans notre étude et de 30 à 50 dans l’étude de Ngo Anique. Dans notre étude, 56,17% des personnes enquêtées ont le niveau des études secondaires. Dans les travaux de (Ndebi et al., 2009) et (Ngo., 2010) le nombre d’éleveur ayant atteint ce niveau d’étude sont respectivement de 32,7% et de 48,70%. Ce pourcentage plus élevé dans notre étude peut s’expliquer par le fait que l’activité d’éleveur de porcs est en nette évolution au Cameroun. Comme c’est un élevage a cycle court, beaucoup de personnes s’y lancent espérant faire des profits rapidement. C’est sûrement la raison pour laquelle ceux qui ont le niveau des études secondaires et qui n’ont pas trouvé un emploi stable ailleurs, s’y lancent. Les éleveurs dans 95,59% des cas exploitent des porcheries relativement avec peu de sujets (un à dix sujets). Nos résultats diffèrent de ceux de Ndébi et collaborateurs trouvé en 2009 au Cameroun, qui font ressortir une proportion de 62,7% des éleveurs qui exploitent un cheptel de 1 à 5 sujets en moyenne. Cette différence se justifie par le fait que nous ayons dans nos travaux considéré un intervalle de 1à10 sujets par exploitation au lieu de 1 à 5. Quant à la main d’œuvre, elle est en moyenne à 98,04 % familiale et corrobore les résultats de 96,7% obtenus par Ndébi et al (2009).

Répartition des élevages porcins en fonction des techniques et zones de production

Dans le cadre des souches ou races exploitées, les éleveurs ont une préférence pour les croisées (51,1%), par rapport aux souches ou races locales ou étrangères ; cette préférence a déjà été signalée par Ndébi et collaborateurs en 2009, dans leurs travaux sur l’analyse des contraintes au développement de la production porcine au Cameroun ; et qui faisaient ressortir que 48,7% des éleveurs ont utilisé des animaux croisés. La faible performance zootechnique des races locales par rapport aux races exotiques (Yemélé., 2004), et la forte sensibilité des races exotiques à la PPA pourraient justifier leur faible proportion. Les éleveurs de porcs enquêtés sont en majorité (93,5 % en moyenne) des naisseur-engraisseurs. Ces résultats sont presque identiques à ceux rapportés NDIAYE en 2007 au Sénégal, et par MISSOHOU et al en 2001 en Basse Casamance. D’après nos résultats, il y a plus de naisseur-engraisseurs. En effet le fait que les naisseurs ne parviennent pas à vendre tous les porcelets a favorisé la transformation de certains naisseurs en naisseur-engraisseurs. Les pertes économiques résultant d’une éventuelle épidémie de PPA (pertes de porcelets, de truies et de verrats) mais aussi les fortes demandes en porcs lors des fêtes (Noël, Pâques et Pentecôte) auraient favorisé la naissance d’éleveurs engraisseurs qui ciblent ces périodes pour faire l’élevage de porcs. On pourrait penser que les éleveurs de porcs au Cameroun, sont moins orientés dans l’élevage ciblé de porcs ; ils sont plus à la fois naisseurs et engraisseurs avec la présence de porcs de toutes catégories dans l’élevage en toute période de l’année d’où des pertes plus lourdes en cas de PPA. La claustration permanente est le type de conduite pratiqué par 87,55% des éleveurs ; ce résultat diffère de celui de Ndébi et collaborateurs qui dans leur travaux rapportaient que les éleveurs préfèrent la semi-liberté (67,1%) ; cette différence se justifie par le fait qu’en 2010 avec le nouvel épisode de PPA, le MINEPIA a pris des mesures de confinement des animaux (MINEPIA, 2010). Le type de production naisseur-engraisseur est à 93,69% utilisé par les producteurs. Au bout de nos travaux, nous avons obtenu l’existence de trois systèmes de production. Les élevages sont pour l’essentiel de type traditionnels (79,8 %) à semi modernes (11,1%) et rarement modernes (9,1 %). Ndiaye (2007) dans ses travaux au Sénégal avait trouvé une proportion de 85 % pour les élevages traditionnels, 13 % pour les semi modernes et 2 % pour les modernes. L’on sait que les systèmes traditionnels ont un niveau de biosécurité faible favorable à la dissémination de maladies animales telles que la PPA. En effet, avec le Programme de Développement de la filière Porcine (PDFP), les éleveurs ont été sensibilisés et formés sur les maladies du porc comme la PPA ; et ont préféré réduire les risques de maladies liés à l’élevage traditionnel. Mais n’ayant pas les moyens pour l’élevage moderne, ils auraient opté pour les élevages semi-modernes.
Conclusion partielle :
Face à une démographie galopante au Cameroun, il se posera dans les années à venir, un problème aigu de protéine animale à mettre en quantité suffisante à la disposition des populations. L’une des solutions sera la vulgarisation des élevages à cycle court comme l’élevage porcin, de la volaille et des petits ruminants. L’élevage porcin demeure de nos jours une option assez prometteuse pour répondre aux besoins de plus en plus croissants en protéines animales. C’est pourquoi, la connaissance des systèmes de production revêt une importance capitale. La typologie des élevages de porc au Cameroun que nous avons étudiée fait qu’il existe trois systèmes d’élevage de porc ; le système dominant reste l’élevage traditionnel (n=1094) (79,8%), suivi du système semi-moderne (n=152) (11,1%) et enfin du système moderne (n=124) (9,1%). Pour savoir si le système d’élevage a une incidence sur la survenue de la PPA au Cameroun, nous sommes proposés d’estimer leurs prévalences sérologique et virale.

PREVALENCE SEROLOGIQUE ET VIRALE DE LA PESTE PORCINE AFRICAINE (PPA) AU CAMEROUN

PROBLEMATIQUE

Après avoir d’abord touché la RCA en 1981, la PPA arrive rapidement au Cameroun entre Avril et Mai 1982 dans la province du littoral devenue région du Littoral aujourd’hui. Quant à l’origine de son introduction, la question jusqu’aujourd’hui reste obscure ; cependant nous pouvons émettre des hypothèses. Compte tenu de l’existence des frontières poreuses avec les pays voisins qui ont connu la maladie (RCA, Nigeria, Tchad,…), l’on pourrait dans un premier temps penser à l’achat des animaux infectés provenant des pays voisins ; en outre, on peut noter une possibilité de contamination suite aux aliments importés du bétail venant des pays à risque; éventuellement un contact des suidés sauvages avec les porcs domestiques sont à suggérer. La PPA ayant un pouvoir de progression impressionnant a en si peu de temps envahi les régions environnantes du littoral (Ouest, Sud-Ouest, Nord-Ouest, le Centre et le Sud). La divagation des porcs a sans doute favorisé leur contamination à partir des carcasses infectées jetées à l’eau ou dans la brousse. Le commerce des porcs a aussi joué un rôle non négligeable car les éleveurs victimes de la maladie, ont vendu leurs animaux aux autres éleveurs qui viennent des régions voisines du Littorale. Depuis lors, la maladie persiste dans les zones agro-écologiques des hautes terres de l’Ouest Cameroun, forestière mono-modale et enfin forestière bi-modale. La PPA s’auto entretien au Cameroun et il est important de connaître les variations spatiales de sa prévalence. La question de recherche que nous nous sommes posé est de savoir : Quelle sont les prévalences de la PPA au Cameroun ? Pour répondre à cette question de recherche, nous avons défini un objectif général qui est de déterminer la prévalence sérologique et virale de la PPA et leurs variations spatiales au Cameroun. Comme hypothèse de recherche, nous affirmons que les prévalences (sérologique et virale) apparentes de la PPA observées dans les régions sont identiques.

SITUATION ACTUELLE DE LA PPA AU CAMEROUN

Avec le programme de développement de la filière porcine au Cameroun, et le programme des maladies transfrontalières, les mesures de lutte mises en place ont été appliquées partiellement et seulement quelques foyers ont été complètement assainis. Les différentes mesures sanitaires mises en place au début dans les élevages de porc n’ont pas été maintenues, exposant des zones assainies à des risques de recontamination. De nos jours, il est quasi impossible de connaître précisément l’évolution de la maladie; car tous les foyers ne sont toujours pas signalés aux services vétérinaires. La figure 10 représente les régions ayant déclarées des cas de PPA, qu’il y ait eu ou non confirmation par des analyses de laboratoire, depuis 1996 jusqu’en 2011. Cette figure 10 a été réalisée d’après les données collectées par les services vétérinaires et les notifications faites par le Cameroun à l’OIE et/ou à la FAO en 1996, 2010 et 2014 (OIE, 2004) (FAO, 2015). Outre la situation décrite à partir des données officielles disponibles, le fait de parcourir le pays à l’occasion de la réalisation des prélèvements pour l’enquête sérologique et virologique, nous a permis de relever quelques éléments supplémentaires sur la situation actuelle. Dans plusieurs localités, il semble qu’il y ait eu réémergence de la maladie après une période d’accalmie de plusieurs mois à quelques années. C’est le cas dans les régions de l’Ouest Cameroun, et surtout l’extrême Nord et le Nord où 15 000 porcs sont morts en 2012 alors que le cheptel avait été repeuplé suite à l’épizootie de mars 2010. En 2014, des mortalités de porc observées dans le Logone et Chari étaient attribuées à la PPA (figure 11) (Modest, 2014).

Table des matières

Introduction générale
PREMIERE PARTIE SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LA PESTE PORCINE AFRICAINE (PPA)
Chapitre 1 Généralités sur la Peste Porcine Africaine (PPA)
1.1. DEFINITION et importance
1.1.1. Définition
1.1.2. Importance économique
1.1.3. Etiologie de la PPA
1.1.4. Diagnostic
1.2. Epidémiologie de la PPA
1.2.1. Epidémiologie analytique
1.2.2. Epidémiologie synthétique
1.2.3. Prévention et traitement
Chapitre II La Peste Porcine Africaine (PPA) en Afrique et au Cameroun
2.1. PESTE PORCINE AFRICAINE EN AFRIQUE.
2.2. LA PESTE PORCINE AFRICAINE (PPA) AU CAMEROUN
2.2.1. Le Cameroun, son élevage porcin et la situation de la PPA
2.2.2. Les contraintes de la filière porcine
2.2.3. La Peste porcine Africaine au Cameroun
Conclusion
DEUXIEME PARTIE ETUDE EXPERIMENTALE
Chapitre 1: Typologie des élevages de porcs au Cameroun
1.1. Problématique
1.2. MATERIEL ET METHODES
1.2.1. Zone et période d’étude
1.2.2. Type d’enquête
1.2.3. Echantillonnage
1.2.4. Déroulement de l’enquête
1.3. METHODE DE LA TYPOLOGIE DES ELEVAGES DE PORCS
1.4. METHODE DE TRAITEMENT ET D’ANALYSE STATISTIQUE DES DONNEES
1.5. RESULTATS
1.5.1. Répartition de l’échantillonnage dans les zones agro-écologiques
1.5.2. Caractéristiques sociodémographiques des éleveurs
1.5.3. Répartition des élevages porcins en fonction des techniques et zones de production
1.5.4. Nature du matériel utilisé dans les exploitations
1.5.5. Types d’exploitation dans les zones agro-écologiques
1.6. DISCUSSION
1.6.1. Matériel et méthodes
1.6.2. Répartition de l’échantillonnage dans les zones agro-écologiques
1.6.3. Caractéristiques sociodémographiques des éleveurs
1.6.4. Répartition des élevages porcins en fonction des techniques et zones
production
Conclusion partielle
Chapitre 2: Prévalence sérologique et virale de la Peste Porcine Africaine (PPA) au Cameroun
2.1. Problématique
2.2. Situation actuelle de la PPA au Cameroun
2.3. Limites de ces informations
2.4. Matériel et Méthodes
2.4.1. Type et durée de l’étude
2.4.2. Lieu de l’étude
2.4.3. Matériel de laboratoire
2.4.4. Matériel animal
2.4.5. Prélèvements
2.4.6 Echantillonnage
2.4.7. Analyses statistiques des données
2.5. PREVALENCE SEROLOGIQUE
2.5.1. Matériel et méthodes
2.5.2. Méthodes
2.5.3. Résultats obtenus
2. 6. Prévalence virologique
2.6.1. PCR Nichée
2.6.2. Real Time PCR ou PCR en temps réelle (rt-PCR)
2.7. RESULTATS
2.7.1. Résultats de laboratoire
2.7.2. Résultats de la PCR nichée
2.7.3. Résultats des analyses effectués par Real time PCR (rt-PCR)
2.8. Discussion:
2.8.1. Matériel et Méthodes
2.8.2. Résultats d’analyse par région..
Chapitre 3 Facteurs de risques de diffusion et/ou de persistance du virus de la Peste Africaine (PPA) au Cameroun
3.1. Problématique
3.2. Matériel et Méthodes
3.2.1. Type d’étude et durée de l’étude
3.2.2. Lieu d’étude
3.2.3. Cible de l’étude
3.3. Résultats
3.3.1. Facteurs de risque liés aux activités des éleveurs
3.3.1.1. Répartition des exploitations selon la distance par rapport à diverses infrastructures
Tableau XXIII Utilisation des déchets fécaux de la ferme
Tableau XXX Nombre et proportion d’éleveurs ayant déjà observes une forte mortalité leurs élevages
3.3.2. Facteurs de risques liés aux activités des commerçants d’aliments
3.3.3. Facteurs de risques liés aux activités des transporteurs de porcs
3.3.4. Facteurs de risques liés aux activités des commerçants de porc (n=24)
3.3.5. Facteurs de risques liés aux activités des abatteurs (n=22)
3.3.6. Facteurs de risques liés aux activités des braiseurs
3.3.7. Facteurs de risques liés aux activités des collectivités territoriales décentralisées(n=9)
3.3.8. Facteurs de risques liés aux activités des administrateurs de soins
3.4. Discussion
3.4.1. Facteurs de risque liés aux activités d’exploitation
3.4.2. Les Facteurs de risques liés aux activités des vendeurs d’aliments
3.4.3. Les Facteurs de risques liés aux activités des transporteurs de porcs
3.4.4. Les Facteurs de risques liés aux activités des commerçants de porc
3.4.5. Les Facteurs de risques liés aux activités des abatteurs
3.4.6. Les Facteurs de risques liés aux activités des braiseurs
3.4.7. Les Facteurs de risques liés aux activités des collectivités territoriales décentralisés(CTD)
3.4.8. Les Facteurs de risques liés aux activités des administrateurs de soins
Conclusion partielle
Chapitre IV Hypothèse d’existence d’un cycle sauvage probable de la ppa au Cameroun
4.1. Problématique
4.2. Réservoirs potentiels de la Peste porcine Africaine au Cameroun
4.2.1. Vecteurs potentiel du virus de la peste porcine Africaine
4.3. Matériel et méthodes
4.3.1. Aire d’étude et échantillonnage
4.3.2. Durée de l’étude
4.3.3. Type d’étude
4.3.4. Taille de l’échantillonnage
4.3.5. Matériel
4.3.6. Protocole de collecte des échantillons
4.3.7. Analyse de laboratoire
4.3.8. Résultats
4.4. DISCUSSION
Conclusion partielle
Chapitre V Discussion générale
5.1. Contrainte de l’étude
5.2. Matériel et méthode
5.3. Typologie des élevages de porcs au Cameroun
5.4. Prévalences de la PPA au Cameroun
5.5. Facteurs de risque de d’introduction et de diffusion de la PPA au Cameroun
5.6. Hypothèse d’existence du cycle sauvage de la PPA au Cameroun
Conclusion générale
Références
Annexe 1 Agro-écologique du Cameroun
Annexe 2 Matériel Laboratoire Elisa
Annexe 3 MATERIEL PCR
Annexe 4 Etapes d’ELISA
Annexe 5 Etapes PCR Nichée
Annexe 6 Extraction de l’ADN
Annexe 7 Préparation des masters Mix pour les PCRs
Annexe 8 Prévalence PPA DE 2012 A2014 AU CAMEROUN

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