Antananarivo est une ville tropicale d’altitude. Les eaux de pluies entraînent les eaux usées domestiques des hauts quartiers de la ville, se déversent dans les marais situés dans les bas-fonds. Les marais abritent le plus souvent des cressonnières et parfois des rizières. Les eaux d’irrigation sont donc des eaux usées qui n’ont subi aucun traitement. Malgré la pollution des eaux, les produits sont encore mis en vente, en grande quantité, sur les marchés de la capitale et des provinces. Ils sont de plus très appréciés par les consommateurs.

La pollution :
La pollution c’est toute modification d’origine anthropique affectant le taux et / ou les critères de répartition dans la biosphère, d’une substance naturelle propre à tel ou tel milieu.

La pollution de l’eau :
Un séminaire d’experts européens réunis à Genève en mars 1961 a ainsi explicité cette notion : « Un cours d’eau est considéré comme pollué lorsque la composition ou l’état de ses eaux sont, directement ou indirectement, modifiés du fait de l’action de l’homme dans une mesure telle que celles-ci se prêtent moins facilement à toutes les utilisations auxquelles elles pourraient servir à leur état naturel, ou à certaines d’entre elles. » .

Sources de pollution 

La pollution des eaux provient des polluants rejetés dans le milieu naturel. Les eaux usées comprennent les effluents urbains, les effluents agricoles, et les pollutions naturelles.

Les effluents urbains 

Les effluents urbains comprennent :

• les eaux usées domestiques provenant des eaux ménagères et des eaux vannes. Leur origine .

• les eaux usées industrielles provenant de diverses industries. La première caractéristique des rejets industriels est la diversité : au sein d’une même branche, il existe des différences profondes liées aux matières premières, aux produits chimiques utilisés, et aux effluents.

Il n’est donc pas possible de donner un profil type d’eaux usées industrielles.

• les effluents d’une installation à caractère collectif (caserne, hôpitaux,…) : les eaux des bornes fontaines publiques, les eaux ayant servi au lavage des rues.

Les effluents agricoles

Ce sont les eaux provenant des agricultures. Elles sont polluées par les engrais et les pesticides. Elles sont à l’origine des pollutions diffuses. Les engrais sont particulièrement riches en azote, l’excès peut passer dans les eaux souterraines et dans les eaux de surface. L’augmentation de la teneur en nitrates dans les eaux est actuellement un problème préoccupant du point de vue écologique. Les organochlorés sont presque toujours plus rémanents que les organophosphorés.

Les pollutions naturelles 

Les eaux de pluie qui sont initialement douces et exemptes d’impureté. Elles se chargent de produits plus ou moins polluants sur leur parcours. A vrai dire, ce sont les polluants atmosphériques entraînés par les eaux de pluie qui ruissellent sur le sol puis s’infiltrent dans les eaux souterraines. La pluie contient des gaz dissous, des matières en solution, des produits nocifs, des bactéries, des produits minéraux et organiques, des huiles et graisses, des déchets ménager.

Comportement et effets des eaux polluées après leur rejet dans le milieu naturel

Quand les eaux usées ne sont pas épurées avant leurs rejets dans le milieu naturel, l’altération de ce dernier et les déséquilibres qui s’y produisent ont non seulement des effets immédiats sur les utilisations de l’eau mais aussi des effets à long terme, parfois irréversibles pour la vie humaine. Les différentes formes de pollution peuvent être accompagnées par des phénomènes de nuisances telles que : [1]
◆ La diminution du taux de l’oxygène dissous, paramètre majeur pour la vie des poissons et des organismes résidant dans l’eau.
◆ La présence de produit toxique ayant des effets immédiats ou à long terme.
◆ La prolifération d’algues due aux concentrations élevées en nutriments N et P, causant le phénomène d’eutrophisation.
◆ La modification physique du milieu (forte turbidité, taux de salinité élevé, hausse de la température).
◆ La présence des bactéries et d’autres germes pathogènes.

Evaluation de la pollution 

Généralement, quelques paramètres doivent être surveillés afin d’évaluer le degré de la pollution des eaux usées : Les paramètres qui permettent de déterminer la qualité des eaux usées sont : le pH, la conductivité électrique (C.E), le taux e sel dissous (T.D.S), et l’oxygène dissous (O.D). Les paramètres globaux indicateurs de pollution tels que : la Demande Biochimique en Oxygène en 5 jours et à 20°C (D.B.O5), la Demande Chimique en Oxygène (D.C.O), et les Matières En Suspension (M.E.S), permettent d’évaluer la charge polluante.

Le pH
Le pH (potentiel hydrogène) est l’une des caractéristiques fondamentales de l’eau. Il est représentatif de la concentration en ions H+ dans l’eau. La valeur du pH est à prendre en considération lors de la majorité des opérations de traitement de l’eau.

Conductivité
La conductivité d’une eau est sa capacité à conduire plus ou moins bien un courant électrique qui la traverse. La conductivité est proportionnelle à la concentration en ions présents dans la solution.

DCO
La DCO représente la quantité de dioxygène nécessaire à l’oxydation de l’ensemble des matières organiques et minérales contenues dans l’eau, par oxydo-réduction. Cette donnée est représentative de la pollution organique et chimique.

DBO
La DBO représente le besoin en dioxygène d’une eau pour assurer la dégradation biochimique des matières organiques. Une DBO trop élevée peut aboutir à une désoxygénation de l’eau. Le rapport DBO / DCO permet de connaître de dominance organique ou minérale de l’eau. On pourra également en déduire la biodégradabilité des polluants, et déterminer les modes de traitement adéquat.

• Si le rapport D.B.O5 / D.C.O est inférieur à 0,2, l’eau est à dominance inorganique. Elle est difficilement biodégradable. Des traitements physico-chimiques sont souhaitables.
• Si le rapport D.B.O5 / D.C.O est compris entre 0,2 et 0,4, les polluants sont moyennement biodégradables.
• Si le rapport D.B.O5 / D.C.O est supérieur à 0,4, l’eau est à dominance organique. Les polluants sont biodégradables.

La détermination des paramètres spécifiques indicateurs de toxicité comme les métaux lourds est aussi importante. Les paramètres organoleptiques (aspect, couleur et odeur) permettent également d’apprécier la pollution de l’eau.