Generalites sur le vaccin et la vaccination

La vaccination consiste à introduire chez un individu une préparation antigénique dérivée ou proche d’un agent infectieux déterminé, de manière à créer une réponse immunitaire capable de le protéger contre la survenue d’une maladie liée à cet agent infectieux. La pratique de la vaccination dans une collectivité ou une population permet le contrôle sinon l’élimination de certaines infections contagieuses. Les vaccinations constituent un instrument essentiel en santé publique [12].

Historique

Histoire de la vaccination

On dit que les Indiens et les Chinois connaissaient la variolisation avant le XIe siècle mais ces origines précoces sont remises en causes par certains auteurs [13] [14] et la première mention indiscutable de la variolisation apparaît en Chine au XVIe siècle [15]. Il s’agissait d’inoculer une forme qu’on espérait peu virulente de la variole en mettant en contact la personne à immuniser avec le contenu de la substance suppurant des vésicules d’un malade. Le résultat restait cependant aléatoire et risqué, le taux de mortalité pouvait atteindre 1 ou 2 %. La pratique s’est progressivement diffusée le long de la route de la soie. Elle a été importée depuis Constantinople en occident au début du XVIIIe siècle grâce à Lady Mary Wortley Montagu. Voltaire y consacre en 1734 sa XIème Lettre philosophique [16], « Sur la petite vérole », où il la nomme inoculation en lui attribuant une origine circassienne et en précisant qu’elle se pratique aussi en Angleterre : « Un évêque de Worcester a depuis peu prêché à Londres l’inoculation; il a démontré en tant que citoyen combien cette pratique avait conservé de sujets à l’Etat; il l’a recommandée en tant pasteur charitable. On prêcherait à Paris contre cette invention salutaire comme on a écrit vingt ans contre les expériences de Newton; tout prouve que les Anglais sont plus philosophes et plus hardis que nous. Il faut bien du temps pour qu’une certaine raison et un certain courage d’esprit franchissent le Pas de Calais » [17].

En 1760, Daniel Bernoulli démontra que, malgré les risques, la généralisation de cette pratique permettrait de gagner un peu plus de trois ans d’espérance de vie à la naissance. La pratique de l’inoculation de la variole a suscité de nombreux débats en France et ailleurs [18]. Pour la première fois, des années 1770 jusqu’en 1791, au moins six personnes ont testé, chacune de façon indépendante, la possibilité d’immuniser les humains de la variole en leur inoculant la variole des vaches, qui était présente sur les pis (mamelle de bête laitière) de la vache. Parmi les personnes qui ont fait les premiers essais, figurent en 1774, un fermier anglais au nom de Benjamin Jesty, et en 1791, un maître d’école allemand au nom de Peter Plett [19]. En 1796, le médecin anglais Edward Jenner fera la même découverte et se battra afin que l’on reconnaisse officiellement le bon résultat de l’immunisation. Le 14 mai 1796, il inocula à un enfant du pus prélevé sur la main d’une fermière infectée par la vaccine, ou variole des vaches, qui était présente sur les pis de la vache. Trois mois plus tard, il inocula la variole à l’enfant qui s’est révélé immunisé. Cette pratique s’est répandue progressivement dans toute l’Europe. Le mot vaccination vient du latin Vacca qui signifie vache.

Le principe d’action de la vaccination a été expliqué par Louis Pasteur et ses collaborateurs Roux et Duclaux, suite aux travaux de Robert Koch mettant en relation les microbes et les maladies. Cette découverte lui permit d’améliorer la technique. Sa première vaccination fut la vaccination d’un troupeau de moutons contre le charbon le 5 mai 1881. La première vaccination humaine (hormis la vaccination au sens originel de Jenner) fut celle d’un enfant contre la rage le 6 juillet 1885[20]. Il faut remarquer que contrairement à la plupart des vaccinations, cette dernière fut effectuée après l’exposition au risque – ici, la morsure du jeune Joseph Meister par un chien enragé et non avant (le virus de la rage ne progressant que lentement dans le système nerveux).

Historique du calendrier vaccinal

Le Programme élargi de vaccination (PEV) a été lancé par l’Organisation mondiale de la santé en 1974 dans le but de rendre les vaccins accessibles à tous les enfants dans le monde. En anglais, il se nomme Expanded Program on Immunization (EPI). Les débuts du programme furent difficiles. Les pays industrialisés ne voulaient pas le financer. L’UNICEF, qui avait tant aidé le précédent programme contre le paludisme, décida qu’elle ne fournirait aucune aide. Cependant, plusieurs pays ont tout de même donné des vaccins, et l’OMS reçut des dons qui lui ont permis de démontrer qu’il était possible de vacciner l’ensemble de la population mondiale.

Après une surveillance épidémiologique draconienne jusque dans les territoires les plus reculés, considérée parfois avec scepticisme par une partie de la communauté médicoscientifique internationale, le dernier cas de variole fut enregistré en Somalie en 1977 et l’éradication de la maladie fut certifiée au cours de l’Assemblée mondiale de la santé à Genève en mai 1980.

Rôles et missions :
Dix ans après la création du PEV, en 1984, l’OMS a établi un calendrier standard de vaccination pour les premiers vaccins du PEV : le BCG (bacille de Calmette et Guérin), le DTCoq (diphtérie, tétanos, coqueluche), le vaccin oral contre la poliomyélite, et le vaccin contre la rougeole. Par la suite, de nouveaux vaccins ont été développés et ajoutés à la liste du PEV des vaccins recommandés : le vaccin contre l’hépatite B, le vaccin contre la fièvre jaune dans les zones d’endémie, et le vaccin conjugué contre Haemophilus influenzae de type b (Hib) pour les pays à forte prévalence. En 1999 a été créée l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) dans le but d’améliorer la santé des enfants dans les pays les plus pauvres en étendant la portée du PEV. Les buts du PEV fut ensuite de: assurer l’immunisation totale des enfants de moins d’un an dans toutes les régions du monde, éradiquer globalement la poliomyélite, réduire le tétanos maternel et néonatal jusqu’à un taux d’incidence de moins de 1 cas pour 1000 naissances d’ici à 2005, diminuer de moitié le nombre de décès liés à la rougeole par rapport à 1999, et étendre tous les nouveaux vaccins et les interventions de santé préventive pour les enfants dans toutes les régions du monde. Par ailleurs, le GAVI fixa des jalons pour atteindre les buts du PEV disant : qu’en 2010 tous les pays aient une couverture vaccinale de routine de 90 % de la population infantile, que le vaccin contre l’hépatite B soit introduit dans 80 % des pays d’ici à 2007, et que 50 % des pays les plus pauvres aient le vaccin contre Haemophilus influenza b avant 2005 [21]. Résultats; avant le lancement du PEV en 1974, la couverture vaccinale chez les enfants de moins de 1 an pour la tuberculose, la diphtérie, la coqueluche, le tétanos, la poliomyélite et la rougeole était estimée inférieure à 5 %. En 2005, non seulement la couverture a augmenté jusqu’à 79 % [22], mais elle s’est aussi élargie en incluant d’autres vaccins comme celui contre l’hépatite B. L’impact de cette augmentation de la vaccination est manifeste au vu de la baisse de l’incidence (épidémiologie) de nombreuses maladies. Par exemple, les morts dues à la rougeole ont diminué de 60% dans le monde entre 1999 et 2005, et la poliomyélite, bien que l’objectif d’éradication fixé pour 2005 ait échoué, a diminué significativement en étant inférieure à 2000 cas en 2006.

Origine et histoire du programme élargi de vaccination en RDC

En République Démocratique du Congo, le Programme Elargie de Vaccination est issu de la Campagne Nationale de l’Eradication de Variole (CNEV) dont la création au niveau de chaque pays membre était recommandée par l’Assemblée Mondiale de la Santé. C’est ainsi que en 1968, au Zaïre, une ordonnance présidentielle a créé la CNEV pour une période de dix ans. En 1974, l’Assemblée Mondiale de la Santé demande à l’Organisation Mondiale de la Santé d’instruire les pays membres sur l’instauration du Programme Elargie de Vaccination. En 1978, la certification de l’éradication de la variole est faite sous la République du Zaïre En 1981, lors de l’adhésion de notre pays à la politique des soins de santé primaires et avec la création de zones de santé, il y a eu l’intégration progressive des activités vaccinales dans les centres de santé (CS) de la mise en œuvre de la politique des soins de santé primaires adaptés par le pays.

Table des matières

INTRODUCION
0.1 ETAT DE LA QUESTION
0.2 PROBLEMATIQUE
0.3 But et intérêt du sujet
0.4 OBJECTIFS
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE VACCIN ET LA VACCINATION
I.1. Définition
I.2. Historique
I.2.1. Histoire de la vaccination
I.2.2. Historique du calendrier vaccinal
I.2.3. Origine et histoire du programme élargi de vaccination en RDC
CHAPITRE II : BASES IMMUNOLOGIQUES
II.1. Analyse de la réponse immune
II.1.1. Les anticorps
II.1.2. Evénements cellulaires
II.1.3. Phénomène de rappel
II.2. Caractéristiques de l’immunogène
CHAPITRE III : PRINCIPE DE LA VACCINATION
III.1. Types de vaccins
III.2. Formes de vaccinations
III.3. Vaccins obligatoires
III.4. Mission et objectif du programme élargi de la vaccination en RDC
III.5. Vaccins et santé publique
III.6. Indications
III.7. Contre-indications des vaccinations
III.8. Effets indésirables
CHAPITRE IV : METHODES ET MATERIELS
IV.1. Présentation du cadre de travail
IV.2. Population d’étude
IV.3. Echantillonnage
IV.4. Critères d’inclusion et critères d’exclusion
IV.5. Les variables opérationnelles
IV.6. Technique de récolte
IV.7. Type d’étude
IV.8. Traitement des données
IV.9. Matériels
IV.10. Considérations éthiques
IV.11. Difficultés rencontrées
CHAPITRE V : RESULTATS
V.1. Informations générales
V.2. Particularités sur les enfants de moins de 5 ans
V.3. Particularité pour chaque vaccin
V.4. Résultats par quartier
V.5. Les cause de non vaccination
CHAPITRE VI : DISCUSSION ET COMMENTAIRE
V.1. Informations générales
V.1.1. Nombre d’enfant par ménage
V.1.2. Enfant de moins de 5 ans pour chaque ménage
V.1.3. Enfants vaccinés complétement dans toute la famille
V.2. particularités sur les enfants de moins de 5 ans
V.2.1. Sexe
V.2.2. Couverture vaccinale
V.2.3. Couverture vaccinale pour chaque dose
V.3. Couverture vaccinale pour chaque quartier
V.4. Les causes de non vaccination
VII. CONCLUSION

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