Généralités sur l’espèce Melia azedarach

L’espèce Melia azedarach appelée aussi lilas de Perse est un arbre à feuillage caduc. Elle est parfois confondue avec le margousier ou Azadirachta indica. Elle peut l’être aussi avec un hybride de lilas, Syringa persica également appelé « lilas de Perse ».

Etymologie

Le nom Melia, désignation grecque du frêne, fut donné au lilas de Perse à cause de la ressemblance entre les feuillages des deux arbres. La floraison mauve violette en panicules rappelle le lilas, d’où son nom vernaculaire. Le nom spécifique « azedarach » provient de la contraction du nom persan de cette espèce, « azad dhirakt » signifiant « arbre noble ». Les arguments développés par WATT en 1889 [2] apparaissent plus convaincants. Selon sa thèse, “Aza” signifie en perse “amer” et “drakhat” signifie “arbre”. Ainsi le nom de Melia azedarach ou azadirakhat devient en perse “l’arbre amer”.

Origine de l’espèce

Plusieurs sources bibliographiques évoquent l’origine géographique de la plante, et la majorité des auteurs s’accorde à dire que l’arbre est originaire de l’Inde. Ainsi, selon NARDO, il est, tout comme le Neem, originaire de l’Inde [3].

Répartition géographique de Melia azedarach

L’espèce a été introduite aux États-Unis vers 1830 comme plante ornementale, et a été largement cultivée dans la partie sud. Elle s’est répandue dans toute l’Amérique tropicale, du Mexique à l’Argentine, puis à certaines îles des Caraïbes comme à Porto Rico [4], et s’est également adaptée en Afrique du Sud [5].

Du fait qu’il s’adapte bien aux climats chauds et secs, M. azedarach est une espèce communément trouvée dans les régions tropicales sèches et subtropicales d’Océanie, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique .

A Madagascar, l’aire de répartition du Voandelaka est vaste. On le trouve plus fréquemment dans les régions des Hautes terres et du Sud . L’histoire de l’introduction de Melia azedarach à Madagascar est assez mal connue. Des considérations liées à des proverbes ancestraux ont conduit à émettre l’hypothèse d’une introduction du Voandelaka à Madagascar vers le début du XXe siècle [6].

Quant à l’appellation « Voandelaka », elle viendrait de voa = fruit et lelaka qui est issu probablement du mot persan lilac. Cette dénomination ne viendrait pas en tout cas de lelaka qui signifie lécher en malgache, car la drupe ne se consomme pas, contrairement à la gousse de Tamarindus indicus appelé « Voamadilo».

Principales caractéristiques botaniques de Melia azedarach

Classification et nomenclature

Melia azedarach est classé comme suit :
Règne : Plantae
Sous-règne : Tracheobionta
Classe : Magnoliopsida
Sous-classe : Rosidae
Division : Magnoliophyta
Ordre : Sapindales
Famille : Meliaceae
Genre : Melia
Espèce : Melia azedarach .

Description du végétal

Melia azedarach est une plante verte attrayante. C’est un arbre feuillu, à feuillage caduc, à croissance rapide, qui peut atteindre 6 à 8 mètres de hauteur en quatre ou cinq ans. Sa hauteur maximale peut être de 12 à 16 mètres.

L’écorce
Au stade juvénile, l’écorce est lisse et est d’un vert noirâtre. Quand l’arbre est adulte, l’écorce devient gris foncé avec de larges fissures ou crevasses longitudinales peu profondes. Elle n’a pas de rhytidome, et son épaisseur est plutôt faible, 2 à 3 centimètres.

Les feuilles
Les feuilles de l’arbre sont odorantes et caduques. Elles sont alternées, bipennées ou tripennées, elles ont 2 à 3 paires de pinnules portant 2 à 4 paires de foliolules et une foliolule terminale. Le limbe est glabre, à bord denté, quelquefois lobé. Ses dimensions sont plutôt faibles : 3 à 8cm de long sur 1 à 3cm de large. Le pétiole est cylindrique à base renflée. Il a des dimensions moyennes de 10 à 20cm de long sur 2 à 3 cm de circonférence.

Les fleurs
Les inflorescences sont terminales et en panicules axillaires. Les fleurs sont petites, mauves, odorantes, portées par des pédicelles articulées dépourvues de disque et sans stipules. La corolle est formée par 5 pétales libres à préfloraison valvaire. Le calice est formé par 5 sépales soudés à préfloraison valvaire. Les étamines en nombre de 10 sont soudées et forment un tube staminal. Les anthères sont ethrorses sessiles au sommet du tube staminal. Les graines de pollen sortent par une fente longitudinale.

Le style est assez long ; il est terminé par un stigmate saillant et papilleux. L’ovaire est supère et est constitué par 5 carpelles soudées. L’ovule est orthotrope à placentation axiale. Ces caractéristiques montrent que les fleurs sont hermaphrodites et hypogènes.

Les racines
Sur un jeune plant, les racines sont caractérisées par un pivot surmonté de racines latérales. Chez un arbre adulte, ces racines latérales se développent et s’enfoncent plus ou moins obliquement dans le sol. C’est un système racinaire superficiel qui se trouve généralement au sein de la couche supérieure de 70 cm du sol.

Les fruits
Le fruit est une drupe ovoïde, lisse et de couleur verte devenant jaune ocre, avec des rides correspondant à 5 sillons en maturité. Il est long de 12 à 15mm avec 8 à 10mm de diamètre. L’endocarpe est dur. Les fruits peuvent persister sur l’arbre sous forme de grappes pendantes durant une année et même plus avant de tomber.

Les graines
Chaque fruit contient 4 à 5 graines non ailées, peu albuminées et oléagineuses. Selon des essais effectués à DEHRADUN en Inde, les graines conservent leur pouvoir germinatif intact pendant une année. Il est même constaté que les graines stockées, âgées d’une année, ont donné une fertilité 4 fois supérieure à celles des graines fraîchement récoltées [11].