Hyperthyroidies : difficultes de prise en charge

La prévalence des Hyperthyroïdies (1) est diversement appréciée selon les auteurs. Elle varie de 0,2 à 1%. Rarissimes à Madagascar avant 1993, elles sont devenues de plus en plus fréquentes depuis l’époque de l’iodation du sel faisant l’objet de plusieurs études (2) (3) (4). Le diagnostic est actuellement aisé du fait de l’existence de dosages hormonaux et d’imagerie en particulier la scintigraphie thyroïdienne. Négligée, cela peut être une maladie grave grevée de complications mortelles. Leurs causes varient selon l’âge et l’apport en iode alimentaire.

LA GLANDE THYROÏDE

Définition

La glande thyroïde est une glande impaire médiane, située à la face antérieure et inférieure du cou, dans la région sous-hyoïdienne. Elle est plaquée sur le larynx et la partie supérieure de la trachée qu’elle enserre comme un fer à cheval dans un double plan sagittal et horizontal .

Embryologie

La glande thyroïde dérive de la région médiane du plancher pharyngien. La première ébauche est identifiée chez l’homme vers la fin du premier mois de la grossesse. Elle se développe à partir de l’endoderme, en formant un bourgeon médio-ventral. L’ébauche devient progressivement plus compacte et forme des rangées de cellules en forme de cordons entourés d’un réseau capillaire sinusoïdal. Les follicules primaires se différencient à l’intérieur des cordons puis fusionnent et sont envahis de mésenchymes. Les follicules définitifs apparaissent par constriction des cordons pour former les structures sphériques caractéristiques de l’adulte .

Anatomie

Aspect et morphologie
Le corps thyroïde normal a une coloration rose tirant sur le rouge plutôt clair, une consistance molle, dépressive et friable, une surface apparemment lisse, en réalité légèrement mamelonnée, parfois rompue par des sillons, voire des encoches, surtout à la jonction de l’isthme et des lobes latéraux. Son volume est assez variable. Le poids moyen de la thyroïde est de 25 à 30 g. Elle a grossièrement la forme d’un papillon dont les ailes figurées par deux lobes latéraux, verticaux et réunis sur la ligne médiane par un isthme. Le bord supérieur de l’isthme émet un prolongement verticalement ascendant, étroit et effilé qui monte en avant du larynx: la pyramide de Lalouette .

Vascularisation

A- Les artères thyroïdiennes
La vascularisation artérielle est assurée par quatre pédicules : deux pédicules descendants issus de la carotide et formés par les deux artères thyroïdiennes supérieures droite et gauche ; deux pédicules ascendants provenant de l’artère sous-clavière et formés par les deux artères thyroïdiennes inférieures. Accessoirement, et de façon inconstante s’y ajoute parfois un cinquième pédicule de trajet ascendant formé par l’artère moyenne de Neubauer issue du tronc artériel brachiocéphalique ou de la crosse aortique .

B- Les veines thyroïdiennes
Le retour veineux est assuré par trois veines afférentes : les veines thyroïdiennes inférieures, supérieures et moyennes. Elles forment à la surface du corps thyroïde le plexus thyroïdien.

C- Les lymphatiques thyroïdiens
Ils naissent d’un fin réseau sous-capsulaire d’où émergent des collecteurs médians et latéraux .

D- Les nerfs thyroïdiens
L’innervation végétative est mixte, sympathique et parasympathique .

Rapports

A- Rapports profonds
• L’isthme thyroïdien : il répond par sa face postérieure à la face antérieure de la trachée. Ce bord supérieur est en outre longé par une arcade vasculaire formée par l’anastomose des branches de la thyroïdienne supérieure. Le bord inférieur reste normalement distant de 2 ou 3 cm de la fourchette sternale ;
• Les lobes latéraux ;
• La face postérieure ou postéro-externe est en rapport avec le paquet vasculonerveux du cou groupant la carotide primitive, la jugulaire interne, le vague, plus en dehors les ganglions de la chaîne jugulo-carotidienne ;
• La face interne répond à la face latérale de la trachée, à la face latérale du cricoïde. Plus en arrière, la face interne est proche de l’œsophage cervical et de la partie inférieure du pharynx ;
• Le bord postéro-interne contracte les rapports les plus importants. Il répond en effet à l’œsophage, aux nerfs récurrents, à l’artère thyroïdienne inférieure et aux glandes parathyroïdes ;
• Le pôle inférieur est coiffé par les volumineuses veines thyroïdiennes inférieures ;
• Le pôle supérieur est coiffé par les branches des artères thyroïdiennes supérieures et les veines thyroïdiennes supérieures .

B- Rapports superficiels
La face antérieure de l’isthme et des lobes latéraux est recouverte en avant par une série de plans celluleux, musculaires et aponévrotiques.

Histologie

La thyroïde est formée de plusieurs millions de follicules séparés par du tissu conjonctif. Ces follicules sont formés d’une couche unique de cellules épithéliales entourant le colloïde . La forme des cellules reflète leur état d’activation : stimulées, les cellules présentent un aspect cubique sinon parallélépipédique ; inactives, les cellules sont au contraires aplaties .

Les cellules épithéliales sont polarisées. On distingue clairement le pôle basal, en contact avec la membrane basale qui sépare l’épithélium du réseau capillaire. Le pôle apical de la cellule borde le colloïde et présente des microvillosités qui s’étendent dans la lumière folliculaire. Les cellules présentent les caractéristiques des cellules sécrétoires avec un réticulum endoplasmique et un appareil de Golgi très développés d’où sont issues les vésicules d’exocytose impliquées dans la sécrétion de la thyroglobuline dans la lumière folliculaire.

La glande thyroïde contient aussi des cellules claires ou cellules C dispersées dans le parenchyme périfolliculaire. Ces cellules sont responsables de la synthèse et de la sécrétion de la thyrocalcitonine .

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I – La glande thyroïde
I–1- Définition
I–2- Embryologie
I–3- Anatomie
I-4- Histologie
II – Les hormones thyroïdiennes
II-1- Synthèse des hormones thyroïdiennes
II-2- Transport plasmatique et métabolisme des hormones
II-3- Actions des hormones thyroïdiennes
II-4- Régulation de la sécrétion des hormones thyroïdiennes
III – Les hyperthyroïdies
III-1- Définition
III-2- Physiopathologie
III-3- Diagnostic positif de l’hyperthyroïdie
III-4- Diagnostic différentiel
III-5- Diagnostic étiologique
III-6- Traitement
DEUXIEME PARTIE : ETUDE PROPREMENT DITE
I – Objectif
II – Méthodologie
II-1- Cadre de l’étude
II-2- Période de l’étude et sélection des cas
II-3- Modes de recueil des paramètres
II-4- Critères de classement
II-5- Nos observations
III– Résultats
III-1- Données épidémiologiques
III-2- Données cliniques
III-3- Les antécédents
III-4- Données étiologiques
III-5- Données paracliniques
III-6- Répartition selon le traitement reçu
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
A – Commentaires
I – Du point de vue épidémiologique
II – Du point de vue clinique
III – Selon les aspects étiologiques
IV- Selon les maladies associées
V – Iodurie de 24 heures
VI – Selon les traitements reçus
B – Suggestions
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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