Installation d’un laboratoire d’analyses médicales autonome

Installation d’un laboratoire d’analyses médicales autonome

Le suivi d’une personne VIH positive recourt normalement à des examens très spécialisés, très chers et très peu réalisés dans les pays en développement (charge virale, antigénémie P24 …).
Dans un laboratoire de dispensaire, de CM et même de CMA, le seul examen spécifique réalisé est le dépistage du VIH, par une méthode ELISA ou par un test rapide.
Cependant, on peut toutefois assurer un suivi minimum au patient séropositif pour le VIH :
• Suivi clinique débouchant éventuellement sur un traitement médicamenteux.
• Suivi psychologique
• Suivi biologique
D’autre part, les polythérapies antirétrovirales sont presque inaccessibles dans les pays en développement malgré de nombreux efforts des gouvernements, des industriels et des organisations internationales. On peut à ce sujet consulter un article de documentation en anglais : Rapport de MSF sur le congrès de Durban (Afrique du Sud) en Juillet 2000 (200 Ko).
Le suivi biologique permet de confirmer ou d’infirmer les présomptions cliniques. En outre, il permet aussi d’orienter vers un traitement spécifique contre une ou plusieurs infections opportunistes. De nombreux médicaments sont maintenant accessibles en générique.
Le suivi biologique est spécialement indiqué pour :
• Les diarrhées persistantes (Cryptosporidiose, Isosporose, Microsporose, Cyclosporose, Giardiase, Blastocystose, diarrhées bactériennes)
• Les maladies cutanés (candidoses, dermatophytoses, pytiriase …)
• Des fièvres résistantes aux antibiotiques : aspergillose, leishmaniose
• Les troubles neurologiques (cryptococcose)
• Les troubles broncho-pulmonaires (Pneumocystose, Tuberculose, pneumonies bactériennes)
• Les troubles génito-urinaires (infections et MST associées)
• Les mycobactérioses diverses
• Les complications hématologiques : anémies, leucopénies, thrombopénies
• Les complications nutritionnelles
VIH ET GROSSESSE – VIH ET ENFANT
VIH ET GROSSESSE
Augmentation du risque de transmission mère-enfant :
• Charge virale élevée chez la mère en fin de gestation et/ou pendant l’accouchement
• Accouchement prématuré, rupture prématurée des membranes
• Allaitement
Le risque est diminué de 50% lors d’un accouchement par césarienne.
Si l’enfant est contaminé, le risque qu’il développe rapidement (pendant les 18 premiers mois) des infections opportunistes, une encéphalopathie ou qu’il décède, est augmenté :
• Si la mère était au stade SIDA
• Si la mère avait un nombre de CD4 < 400/µl
• Si la mère avait une forte antigénémie p24
Une thérapie par zidovudine diminue la transmission périnatale du VIH de 66% : commencée entre la 14 ème et la 34 ème, puis continuée jusqu’à la fin de la grossesse, avec injection intraveineuse de zidovudine pendant le travail et l’accouchement puis administration orale à l’enfant 8 à 12 heures après l’accouchement et pendant 6 semaines.
Ceci justifie pleinement un dépistage systématique du VIH chez les femmes enceintes dans les pays en développement.
VIH ET ENFANT
Généralités :
L’infection pédiatrique au VIH est acquise en périnatal : in utero avant la naissance, pendant l’accouchement ou via l’allaitement. Il y a peu de cas de contamination par transfusion de sang ou de produits dérivés. Chez les adolescents de 13 à 19 ans, les manifestations opportunistes et néoplasiques sont similaires à celles de l’adulte.
Diagnostic :
Le diagnostic de l’infection à VIH chez l’enfant de moins de 18 mois est compliqué à cause de la présence éventuelle d’anticorps maternels acquis de façon passive pendant la grossesse. Les tests VIH recherchant les anticorps sont insuffisants. Il faut donc des méthodes bien plus perfectionnées qu’un simple test ELISA (culture virale, recherche d’ARN, PCR, recherche de l’antigène p24, recherche des IgA) irréalisables dans bien des laboratoires. Une contamination pendant l’accouchement verra une PCR négative à la naissance puis positive pendant les premiers mois de la vie.
On admet généralement qu’un test ELISA pratiqué à l’âge d’un an est fiable (peu de faux négatifs).
Clinique chez l’enfant :
Comme on l’a vu pour VIH et grossesse, de nombreux facteurs maternels influent sur le risque de développer une infection par le nouveau-né. On peut séparer les enfants infectés en deux groupes :
• Dans 10-25 % des cas, les enfants manifestent une immunodépression sévère et rapide (infections opportunistes, anémies, candidose persistante, encéphalopathie…) avec une mortalité proche de 100 % avant 2 ans.
• Pour les 75-90 % restant, on observe une progression plus lente, avec une survie d’une dizaine d’années voire plus, même en présence de signes cliniques sérieux (splénomégalie, hépatomégalie, lymphadénopathie, maladies cutanées, infections respiratoires). La maladie peut rester asymptomatique jusqu’à l’adolescence.
Particularités cliniques :
Pathologies pulmonaires :
• Pneumonie à Pneumocystis carinii : atteint la moitié des enfants au stade SIDA. Les enfants à faible survie développent l’infection dans la première année de la vie.
• Infections bactériennes récurrentes, entraînent la mort de 20 % des enfants environ. On recommande souvent une antibioprophylaxie aux jeunes enfants nés de mère séropositive pour le VIH, jusqu’à confirmation du diagnostic chez l’enfant.
• La Pneumonie Lymphoïde Interstitielle (PLI) n’est pas un élément de clinique caractéristique du SIDA chez l’adulte, cependant, elle peut atteindre 20% des enfants contaminés.
• Les mycobactéries et les infections fungiques sont plutôt rares chez l’enfant, par contre, on rencontre un certain nombre d’affections à CMV.
Pathologies neurologiques :
• Encéphalopathie progressive à VIH, observée dans 30 à 60 % des cas : démence, perte du langage, de la motricité, de l’apprentissage
• Microcéphalie, atrophie corticale, hypertrophie ventriculaire, démyélinisation.
• Toxoplasmose, cryptococcose, CMV : comme chez l’adulte.
Néoplasies :
• Moins fréquent que chez l’adulte. Peu de lésions de Kaposi.
• Les pathologies les plus fréquentent sont le LMNH ou le lymphome de Burkitt. On peut aussi  observer des lymphome de MALT.
Autres particularités :
• Les diarrhées sont plus fréquentes et plus persistantes que chez l’adulte. En milieu tropical, elles apparaissent plus tôt dans la vie que pour d’autres enfants non infectés. Les microorganismes fréquemment rencontrés sont le CMV, les salmonelles et les rotavirus.
• Fièvre, vomissements, anorexie et déshydratation accompagnent souvent ces diarrhées.

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Installation d’un laboratoire d’analyses médicales autonome (5,30 MO) (Cours PDF)
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