Le début d’acné chez les adolescents

Paramètre épidémiologique de tous les élèves

Sur les 462 élèves, 200 cas étaient inclus dans notre étude soit 43,29%. Ce résultat est inferieur aux études antérieures réalisées au Pakistan (55,9%) (50) et au Royaume Uni (50%) (51), en Maghreb (79,62%) (22), en Iran (93,3%) (52), en Australie (73,3%) (53), en France (72%) (18), en Canada (85%) (54) en Corée (78,9%) (55) et en Singapour (88%) (56). Les filles étaient de 71%(n=142) et les garçons de 29% (n=58), et sex-ratio était de 0,41. Les filles étaient plus touchées que les garçons. Ce résultat rejoignait ce d’une étude faite en Australie (53) et en Corée (55). Par contre, en Corée (57) et au Royaume Uni (51) les garçons étaient plus touchés que les filles.
L’âge moyen des élèves était de 16,97±2,14ans avec des extrêmes de 13 à 21ans. Ce résultat rejoignait celui d’une étude faite en Iran (52) où la moyenne d’âge des acnéique était de 16 ± 0,9ans et en Maghreb (22) où la moyenne d’âge des acnéiques était de 17,5ans avec des extrêmes de 10 et 22ans. La tranche d’âge de 16 à 20ans était fréquente chez 60,5% (n=121) des élèves quelque soit le sexe. En France, F.Daniel (18) avait vu deux pics de fréquence entre 14-16 et 17-18ans parce que l’âge qu’il avait recruté était différent du nôtre (11 à 18ans).
Les parents étaient de moyenne revenue dans 42% des cas (n=84) et faible revenue dans 48% des cas (n=96). Les parents à forte revenue étaient les moins observés. Ce qui reflète que notre niveau socio-économique est bas. On n’avait pas vu dans la littérature aucune étude antérieure concernait la revenue des patients.

Dans les deux établissements 

Dans les établissements publics, 41.48% (n=95) étaient acnéiques, un résultat presque similaire à celui des établissements privés qui avaient eu une prévalence de 45.06% (n=105). Peut être que le niveau de vie avait une corrélation avec l’apparition des lésions d’acnés.
Les élèves des établissements publics (16.22±1,96ans) étaient moins âgés que les élèves des établissements privés (17.65±2,08ans).
On remarquait dans chaque établissement une prédominance féminine avec sexratio 0,4 dans les établissements publics et 0,42 dans les établissements privés.
La source de revenue des parents était faible dans les établissements publics et moyenne dans les établissements privés, un résultat qui nous montre que toutes les classes sociales peuvent être touchées par les lésions d’acnés.

SUR LE PLAN CLINIQUE

Paramètres cliniques de tous les élèves

L’âge moyen de début d’acné était fréquent entre 10 à 15ans. Chez 88,73% (n=126) des filles comme chez les garçons 74,14% (n=43). La moyenne d’âge des élèves était de 14,11ans. Les filles étaient touchées par l’acné plus précocement que les garçons (moyenne d’âge de début des filles=13,93±1,47ans ; moyenne d’âge de début des garçons=14,55±1,57ans) (test significatif avec p<0,05). Ces résultats rejoignaient ceux des études faites en Maghreb par M Mseddi (22), en France par F Daniel (18) et enAustralie (53).
L’existence d’antécédent familial concernait 71% (n=142) des élèves. Ce résultat est inferieur à celle d’une étude faite en France (18) avec 78,5%. Les facteurs génétiques apparaissaient comme très importants en tant que facteurs prédictifs de la survenue d’acné (23). Le facteur génétique est aussi lié à l’apparition précoce de l’acné, car les lésions apparaissaient plutôt chez les élèves qui avaient d’antécédents familiaux par rapport aux élèves qui ne l’avaient pas (test significatif avec p<0,05). Ce résultat rejoignait celui d’une étude faite en France (18).
Les lésions siégeaient préférentiellement sur le visage dans 100% des cas (n=200) (test significatif), un résultat légèrement supérieur à ceux d’une étude faite en Maghreb (86.37%) (22), en Cameroun (97,6%) (58) et en France (95,5%) (18). Les autres localisations étaient moins fréquentes car ce n’étaient observées que chez 17,5% des patients (n=35). Certains élèves n’ont pas voulu montrer leurs dos ou leurs troncs et disaient tous simplement qu’ils n’y avaient pas des lésions à ces endroits.
La période prémenstruelle était le facteur déclenchant qui dominait chez les filles avec 83cas (54.41%) (p<0,05). Cela pourrait être s’expliquer du fait que les filles ont tendance à avoir la peau plus grasse et à développée une acné peu de temps avant et pendant les règles, un phénomène qui est lié au fait que les règles constituent une période de changement hormonal, or la sécrétion de sébum est liée au contexte hormonale. Le soleil était le facteur déclenchant chez les garçons avec 33cas (56,9%) (p<0,05); peut être dû au faite que le soleil entraîne un épaississement de la couche cornée qui est souvent à l’origine de la formation des lésions d’acné rétentionnelles mais qui pourrait s’évoluer vers l’inflammation et ainsi de suite. Ce résultat est similaire à celui d’une étude faite en Maghreb (Chez les filles, les facteurs déclenchant étaient dominés par les menstruations (41 %), chez les garçons, le soleil était déclenchant (31.91%)).En Pakistan où 53,1% des acnéiques incriminaient le soleil sans distinction de sexe (50).
Dans notre étude, les lésions retentionnelles prédominaient chez les filles avec 63,38% (n=90). Tandis que les lésions inflammatoires superficielles dominaient chez les garçons 51,72% (n=30). Par contre, les lésions inflammatoires profondes étaient rares (1,41% chez les filles et 8,62% chez les garçons). Ces résultats rejoignaient ceux d’une étude faite en France (18), dont les lésions rétentionnelles étaient élevées chez les filles que chez les garçons ; les lésions inflammatoires superficielles dominaient chez les garçons et les lésions nodulaires rares (2% des garçons et 1,5% des filles). Mais, ces résultats sont inférieurs à ceux des études faites en Maghreb où, les lésions rétentionnelles étaient de 79,73% et les lésions inflammatoires de 78% sans distinction de sexe (22). En Cameroun, les lésions inflammatoires étaient de 44,7% sans distinction de sexe aussi (58). Cette étude avait étudié séparément les deux sexes.
Selon la sévérité de l’acné, les lésions étaient très légère chez les filles (55.58%) contre 25.93% chez les garçons, par contre, les lésions étaient moyennement sévères et sévères chez les garçons avec une prévalence de 34,48% et 15,52%. Ces résultats n’étaient pas constatés en France (59), au Singapour (56) et en Corée (57), parce qu’ils avaient utilisé un autre système de classification de la sévérité de l’acné, par exemple, « KAGS » ou « Koréan Acné Grading System » alors que le notre était l’algorithme élaboré par le « GEA » ou « Groupe Expert Acné ».
Les lésions étaient plus sévères chez les garçons que chez les filles (p<0,05).
Ce qui nous permet de déduire que la sévérité de l’acné dans cette étude était liée au sexe, un résultat similaire à celui d’une étude faite en France (18), et en Royaume Uni (51). Les lésions de types 3 et 4 étaient fréquentes chez ceux qui avaient eu d’antécédents familiaux d’acnés, surtout chez les garçons, résultat significatif (p<0,05).
Donc, l’hérédité était liée à la sévérité des lésions d’acnés, une étude similaire à celui réalisé en Iran (52). C’était la seule étude qui mentionnait une corrélation ou non de la sévérité de l’acné et l’antécédent familial d’acné.
Parmi les 200 cas, 9% (n=18) avaient des cicatrices dont leur moyenne d’âge était de 18,39±2,03ans, contre 16,83±2,1ans pour les élèves qui n’avaient pas de cicatrices. L’acné sévère dominait chez les élèves qui avaient des cicatrices soit 38,89% (n=7), contre 4,95% (n=9) des élèves qui n’avaient pas de cicatrices. On peut déduire alors que dans notre étude, la prévalence des cicatrices augmentait avec l’âge et la sévérité des lésions (18).
Dans notre étude, 27% (n=54) prenaient du lait quotidiennement. Les lésions étaient moyennement sévères dans 53,7%(n=29cas) et sévères dans 18,52% des cas.
Alors que, les lésions étaient très légères dans 48,63% des cas (n=74) chez les non consommateurs. Donc, la consommation de lait pourrait être liée à l’apparition des lésions d’acné et à sa sévérité (p<0,05). Ce résultat concordait avec une étude faite en Amérique (33).
Le nombre des élèves exposés au tabac était de 44,5% (n=89), il n’y avaitpas eu de différence de sévérité des lésions d’acnés entre ceux exposés ou non au tabac.
Test non significatif (p>0,05). Par contre, les études réalisés en Allemagne (60) et en Israël (61), trouvaient une corrélation entre prévalence de l’acné et sévérité des lésions selon le nombre de cigarette fumés. Ces études analysaient séparément les patients tabagiques passifs et actifs, ils ont étudié aussi le nombre de cigarette fumée, alors que dans notre étude, on demandait tout simplement si les élèves étaient exposés au tabac ou non.
Malgré la fréquence élevée de l’acné, une seule patiente parmi les 200 élèves consultait un médecin généraliste avant notre étude. Un résultat inferieur à celui réalisé en Pakistan (80% consultaient un dermatologue) (50), en Corée (68%) (55), en Royaume Uni (1/3 des patients) (51) et en Maghreb (30,56%) (22). Ceci pourrait refléter la réalité des idées anciennes sur l’évolution naturelle de l’acné, pathologie qu’il ne faut pas toucher pour ne pas l’aggraver mais aussi le niveau socio-économique moyen ou bas (22). Parmi les 70 élèves qui traitaient leur acné, 42,95% des filles (n=61) et 100% des garçons (n=8) choisissaient l’application des fruits et légumes sur les lésions et c’était le traitement le plus utilisé (p<0,05). Les lésions restaient stationnaires dans la majorité des cas et s’aggravaient surtout chez les garçons dans 37,5%.

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Rapports publics privés

Les filles étaient précocement touchées par l’acné que les garçons dans chaque établissement. Le facteur génétique jouait un rôle important dans la survenue de l’acné parce que 73,68% (n=70) des élèves des établissements publics; 68,57% (n=72) des élèves des établissements privés avaient tous eu des antécédents familiaux d’acnés (p < 0,05). Les résultats étaient similaires entre les établissements, donc, le niveau de vie ici n’influe pas la survenue précoce de l’acné.
Tous les patients avaient des lésions au niveau du visage et les autres localisations étaient moins observées dans chaque établissement (p < 0,05).
Le facteur déclenchant dominant était la période prémenstruelle pour les filles et l’exposition au soleil pour les garçons, quelque soit l’établissement (p < 0,05). Les lésions rétentionnelles étaient fréquentes  chez les filles comme chez les garçons dans les établissements publics (p < 0,05). Dans les établissements privés

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