Intérêt de l’indiçage sensoriel sur le freezing pendant la marche chez le patient parkinsonien

Intérêt de l’indiçage sensoriel sur le freezing pendant la marche chez le patient parkinsonien

Le freezing

Définition

 Le FOG (freezing of gait) est « une incapacité épisodique à générer un pas en avant efficace, malgré l’intention de marcher, en l’absence de toute cause connue, autre que le parkinsonisme» [25]. Le FOG est le freezing durant la marche, mais il existe dans d’autres situations comme pendant l’écriture et la parole. MEILLAND Ibis D.E.M.K. Marseille 2020 10 Les patients ont la sensation d’avoir les « pieds collés au sol » avec une impossibilité de transférer leur poids du corps d’une jambe à l’autre afin d’avancer [26]. Cet épisode est transitoire, sa durée est généralement inférieure à 10 secondes et rarement supérieur à 30 s [14]. Le FOG peut être symétrique ou asymétrique. Sa fréquence et sa durée augmente avec l’avancée de la maladie. Il devient très invalidant et constitue un problème majeur dans la mobilité des parkinsoniens, notamment dans leur AVQ. Il est souvent cause de chutes et donc de blessures [27]. « Après plusieurs années d’évolution, jusqu’à 50% des patients souffrant de la maladie de Parkinson sont affectés par le freezing» [28]. On parle de « phénomène mystérieux » car sa physiopathologie et ses étiologies sont basées sur des hypothèses. Il n’a pas de lien avec la triade parkinsonienne et peut être également présent dans des syndromes autres que parkinsoniens [26]. Il y a un terme pour définir les patients parkinsoniens atteints de FOG : les freezers. 

Physiopathologie 

Les régions probablement impliquées dans le FOG se situent au niveau « du cortex frontal, des noyaux gris centraux et de la région locomotrice du mésencéphale » [26]. Voici les éléments qui accompagnent le FOG : – Le pied ou l’orteil reste plaqué ou effleure le sol ; – Les MI tremblent de manière alternée à haute fréquence ; – Les amplitudes des articulations du MI sont très réduites. Une revue datant de 2011, de John G. Nutt et ses confrères, détaille le phénomène mystérieux qu’est le FOG, notamment par l’analyse spectrale ci-après [26]: Figure 3 : Analyse spectrale du FOG au niveau des MI. En ordonnée se trouve l’angle de déplacement de l’articulation du genou en % et en abscisse le temps en seconde. En rouge le MI droit, en bleu le MI gauche. Le tracé représente le déplacement articulaire du genou qui est mesuré par une caméra « Vicon optical motion ». Pendant la marche, le tracé est régulier, ample et similaire des 2 côtés. Juste MEILLAND Ibis D.E.M.K. Marseille 2020 11 avant l’arrivée du FOG, le tracé diminue progressivement d’amplitude, ce qui signifie une longueur de pas réduite (indiquée par les flèches en pointillées). Pendant le FOG, le tracé est irrégulier et de faible amplitude. Cette analyse spectrale montre des oscillations des MI à haute fréquence (3 à 8 Hz), preuves de tremblements irréguliers et rapides du genou [26]. Dans la même revue, nous retrouvons les 5 hypothèses construites sur la pathogenèse du FOG [26] : 1) Génération anormale du schéma de marche : Entre les épisodes de FOG, la démarche est pathologique avec : – Une grande variabilité de la synchronisation des pas, – Une coordination bilatérale désordonnée, – Une réduction de l’amplitude de la foulée. C’est l’ensemble de ces dysfonctionnements qui vont déclencher le FOG. 2) Un problème avec l’entraînement central et l’automaticité du mouvement : Le FOG est un trouble de désautomatisation (atteinte des noyaux gris centraux), qui peut être insuffisamment compensé par le système exécutif au niveau frontal. Cela signifie que la commande volontaire motrice est également déficitaire. 3) Un couplage anormal de la posture avec la démarche : Le déficit postural pourrait être dû à des ajustements posturaux anticipatifs altérés qui provoquent des tremblements alternés des MI. Le transfert de poids est insuffisant et inefficace, impliquant un mauvais contrôle du centre de gravité. La mauvaise préparation de la posture a une influence négative dans l’initiation à la marche. Une région est en particulier ciblée car elle coordonne les deux : la formation réticulée ponto médullaire. 4) Un dysfonctionnement perceptuel Cette hypothèse vient du fait que le FOG apparait au passage de porte, au couloir étroit, etc. Le patient va avoir une réponse inappropriée face aux informations visuelles, jusqu’au seuil critique qui amène au FOG. 5) Dysfonctionnement frontal exécutif Les freezers ont une atteinte plus grave que les non freezers dans le contrôle exécutif. En effet, ce système limite la compensation de la perte d’automatisme très présent dans le FOG. Cela expliquerait la survenue des épisodes de FOG lors de demi-tours ou d’évitement d’obstacle car le patient doit changer de programme moteur. Ce dysfonctionnement exécutif frontal comprend des altérations structurelles au niveau du cortex frontal et pariétal. Ces structures sont en lien avec des voies de la perception. « L’altération du domaine visuospatial dans les freezers peut être un élément clé de l’hypothèse de dysfonctionnement perceptuel »[26]. MEILLAND Ibis D.E.M.K. Marseille 2020 

Circonstances d’apparition

 Le FOG peut apparaître lors de plusieurs situations, comme [29] : – Les changements de trajectoire, « hésitation de virage », – L’initiation à la marche, – Les espaces étroits, encombrés, – Le passage de porte, la sortie d’ascenseur, – Le changement de surface au sol, – La prise de médicament dopaminergique pour certains patients et le sous-dosage de ceuxci pour d’autres, – Le stress ou l’anxiété, – La déficience cognitive en particulier le dysfonctionnement exécutif et l’apathie, – La double tâche durant la marche augmente le risque de FOG car elle nécessite plus d’attention. En effet, l’addition d’une tâche cognitive en plus de la tâche motrice déséquilibre les processus de sélection des réponses. Un conflit entre le contrôle moteur et cognitif va apparaître [30]. – Le FOG est fortement associé aux fluctuations motrices (états ON/ OFF) [25]. « De longs antécédents de MP et d’exposition dopaminergique chronique, la prévalence globale estimée de FOG se situe entre 20 et 60%. » [14] C’est aux stades III et IV de Hoehn et Yahr, que le FOG se présente le plus. Cependant il peut aussi apparaître au début de la MP.

Traitements

 Il n’y a pas de traitement spécifique du FOG. Il existe des traitements invasifs comme la médication et la stimulation cérébrale profonde sur le noyau sous-thalamique et le noyau pédonculo-pontin [31]. Cependant, les approches pharmacologiques et chirurgicales ne sont pas concluantes. Le FOG devient rapidement dopa-résistant et est très lié aux fluctuations ON/ OFF, il est donc important de conserver un traitement médicamenteux équilibré

Table des matières

1 INTRODUCTION
1.1 Contexte
1.2 Maladie de Parkinson
1.2.1 Définitions
1.2.2 Physiopathologie
1.2.3 Epidémiologie
1.2.4 Facteurs de risque et étiologie
1.2.5 Sémiologie
1.2.5.1 La triade parkinsonienne
1.2.5.2 Les autres symptômes
1.2.6 Evolution et évaluation
1.2.7 Traitements
1.3 Le freezing
1.3.1 Définition.
1.3.2 Physiopathologie.
1.3.3 Circonstances d’apparition
1.3.4 Traitements
1.3.5 Classification
1.3.6 Evaluation et détection
1.4 L’indiçage sensoriel
1.5 Hypothèses théoriques
1.6 Intérêts et objectifs de la revue
2 METHODE
2.1 Critères d’éligibilité
2.1.1 Types d’études
2.1.2 Types de participants
2.1.3 Types d’intervention
2.1.4 Objectifs et critères de jugement des études
2.2 Méthodologie de recherche des études
2.2.1 Les sources documentaires utilisées
2.2.2 Equation de recherche
2.2.2.1 Sélection des mots clés.
2.2.2.2 Sélection des synonymes
2.2.2.3 Elaborer l’équation de recherche
2.3 Extraction et analyse des données
2.3.1 Sélection des études
2.3.1.1 Première lecture : titre et abstract
2.3.1.2 Deuxième lecture : complète
2.3.2 Extraction des données
2.3.3 Evaluation de la qualité méthodologique
2.3.4 Méthode de synthèse des résultats
3 RESULTATS
3.1 Description des études
3.1.1 Diagramme de flux
3.1.2 Etudes exclues
3.1.2.1 Etudes exclues sur la base du titre et de l’abstract
3.1.2.2 Etudes exclues à la suite d’une lecture complète
3.1.3 Etudes incluses
3.2 Risques de biais des études incluses
3.2.1 Grille d’analyse utilisée
3.2.2 Synthèse des biais retrouvés
3.3 Effets de l’intervention
4 DISCUSSION
4.1 Analyse des principaux résultats
4.2 Applicabilité des résultats en pratique clinique
4.3 Qualité des preuves
4.4 Biais potentiels de la revue
5 CONCLUSION
5.1 Implication pour la pratique clinique
5.2 Implication pour la recherche
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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