LA CONTRIBUTION DE DEVELOPPEMENT LOCAL

LA CONTRIBUTION DE DEVELOPPEMENT LOCAL

 Le contexte du sous-emploi dans la commune de Sadabe

Cette étude porte sur la contribution du développement local dans la réduction du sous-emploi dans la commune de Sadabe. Le thème se ramène à un aspect particulier du sous-emploi : le sous-emploi dans une localité rurale. L’analyse se prête ainsi à une méthodologie particulière tout en s’inspirant des directives générales exposées dans le premier chapitre.

La situation de l’activité agricole

Si tel est le cadre général de l’étude de l’emploi à Madagascar, il est nécessaire de définir le contexte du sous-emploi dans la commune de Sadabe. Se référant à la présentation générale du chapitre précédent, on rappelle que l’économie de la commune de Sadabe est à vocation agricole. L’étude du sous-emploi se ramène donc aux activités agricoles et aux activités secondaires des travailleurs. Concernant le cas de la commune rurale de Sadabe, les deux formes de sous-emploi méritent d’être étudiées séparément puisqu’elles correspondent à deux situations différentes. En effet, la saison culturale dans la commune est subdivisée en deux périodes distinctes : la période de haute saison, qui dure en moyenne 7 mois est la période pendant laquelle les activités agricoles sont nombreuses et intenses. La population active travaille en nombre d’heures assez élevé dans la journée. Pendant cette période, la population villageoise ne connaît pas 43 l’inactivité et la quasi-totalité des travailleurs sont plus ou moins occupés. La seconde période alterne la première et dure environ 5 mois. La période de basse saison est une période de manque d’activité productive. En basse saison, la population rurale ne travaille qu’un nombre d’heures très restreint. Cette période est également une période de crise car les ressources font défaut. Les détails sur ces formes de sous-emploi sont exposés dans les prochaines sections. Compte tenu des remarques ci-dessus, il s’avère important d’apporter les précisions suivantes : la commune de Sadabe connaît une forme de sous-emploi lié à la durée ou au volume du travail. Cette forme de sous- emploi correspond à la période de basse saison pendant laquelle l’offre de travail est excédentaire par rapport à la demande. Par ailleurs, la localité est également touchée par les autres formes de sous-emploi. Ces dernières ne sont pas tributaires des saisons mais plutôt de la productivité ou du rendement du travail effectué. Dans le cadre de l’analyse du sous-emploi lié à la durée du travail, le seuil sera déterminé par la moyenne des heures normales de travail. Cette moyenne est de sept (7) heures par jour. En milieu rural, les travailleurs indépendants se livrent plus facilement à des pluri-activités suite à l’insuffisance, à la précarité ou à l’instabilité du travail agricole. Par ailleurs, les paysans sont en majorité des petits exploitants. Le système de production reste traditionnel bien que les paysans commencent à utiliser des moyens modernes de production. L’accès aux matériels est parfois limité aux membres de groupement. Le problématique du sous-emploi dans la commune de Sadabe se ramène à un désir des travailleurs d’apporter des changements au niveau du travail actuel et non pas la recherche d’un nouvel emploi. L’assistance du projet facilite l’intégration des bénéficiaires dans un nouvel environnement vu que ces projets fournissent des assistances techniques. L’aspect développement local des projets sera mis en lumière en seconde partie de cette étude.

La population active

Après cette analyse sur la situation générale de l’activité agricole, le point suivant consiste à déterminer les caractéristiques de la population active dans la commune rurale de Sadabe. A Madagascar, il est considéré qu’un enfant de plus de 7 ans est en âge de travailler. Cependant, l’âge légal de travail est de 15 ans. C’est sur cette base que l’on a défini le nombre de population active dans la commune de Sadabe. Le recensement de la population donne l’effectif par intervalles de classe d’âge. Les enquêtes ont démontré que les hommes et femmes au delà des 65 ans ne sont plus en mesure de travailler. Un autre élément important est également de préciser qu’aucun des ménages enquêtés n’utilise des enfants à bas âge. Afin de simplifier l’analyse, on va supposer que toutes les personnes qui répondent aux critères de définition tels précisés par le BIT sont en situation de sous-emploi et que toutes les personnes ne répondant pas aux normes sont exclues du cadre de sous-emploi. Il n’y a donc pas d’exception. Dans la définition du sous-emploi, un élément fondamental est la disponibilité et la disposition des travailleurs à changer la situation de travail actuel. Dans ce sens, l’hypothèse suivante est retenue : la période de basse saison est une situation involontaire pour la population rurale. La quasi-totalité des actifs recherchent d’autres sources de revenu pendant cette période. Ainsi, il est supposé que la totalité des travailleurs sont disponibles à travailler 44 davantage pendant la saison basse. Par ailleurs, l’adhésion des ménages au sein d’un projet de développement marque la volonté de ces ménages à changer leur situation de travail. La détermination de l’activité principale du ménage se réfère à la définition des membres du ménage. Dans la plupart des cas, le titre d’activité principale revient à l’activité qui engage le plus de temps de travail pour l’ensemble des membres du ménage même si elle n’assure pas automatiquement la première source de revenu. Il n’y a pas eu d’études préalables sur la situation de sous-emploi dans cette partie de la région. L’objectif de ce chapitre est de fournir des éléments d’analyse permettant de mesurer l’ampleur ou la gravité de la situation de sous-emploi dans les trois villages concernés par les projets. 

La situation du sous-emploi visible

Le sous-emploi visible est défini comme l’utilisation non optimale des capacités de travail. Dans la commune de Sadabe, le sous-emploi visible se manifeste par le manque d’activité pendant certaines périodes de l’année. Dans le dessein de présenter une situation plus précise du phénomène de sous-emploi visible (lié à durée du travail) dans la commune de Sadabe la présente section se rapporte à la présentation et analyse des deux instruments de mesure du sous-emploi visible : le taux de sous-emploi et le volume de sous-emploi. §.1. Le taux de sous-emploi visible 

Calcul du taux de sous-emploi visible

Dans cette section, on essayera de déterminer l’ampleur du sous-emploi visible dans la commune de Sadabe. Compte tenu des définitions apportées dans le premier chapitre de cette partie, le sous-emploi visible se rapporte au sous-emploi lié à la durée du travail. Afin d’effectuer cette étude, on va commencer par mesurer le taux d’activité de la population. Faute de pouvoir avancer le nombre de population active dans les villages (les informations concernant les populations en quête de travail ou désireuses de travailler ne sont pas disponibles), on estimera plutôt le taux d’activité qui est définit comme le rapport entre la population occupée et la population en âge de travailler. Le nombre de population en âge de travailler est estimé à 751 dans l’ensemble des trois villages tandis que le nombre d’actifs s’élèverait à 732, ce qui donne un taux d’activité de 97.47 % (PCD, 2005). Ce niveau élevé de taux d’activité marque le fort engagement de la population dans les activités économiques du village, en général, et de la famille, en particulier. Il démontre également l’importance des thèmes liés à l’emploi au niveau des ménages. D’après les précisions dans les sections précédentes, le seuil retenu pour la détermination du sous-emploi lié à la durée du travail est de 7 heures par jour. Ainsi, les personnes qui travaillent moins de 7 heures par jour sont considérées être en situation de sous-emploi lié à la durée du travail. Les résultats présentent les valeurs suivantes : environ 509 personnes sur un total de 732 actifs sont touchées par le sous-emploi lié à la durée du travail. Le taux de sousemploi visible s’élève donc à 69.55% pour l’ensemble des trois villages de la commune. Ce 45 taux signifie qu’une grande majorité des actifs travaillent moins de l’heure normale de travail pendant la période de basse saison. Ce qui est important c’est de connaître l’origine et les caractéristiques de cette saison basse. La période de basse saison coïncide avec la première période de l’année : à partir du mois de janvier jusqu’au mois de juin. Pendant ces périodes, les villageois ont terminé la saison des plantations pour la plupart des cultures (maniocs, patates, maïs …) et attendent la période des récoltes. Ces paysans ont également terminé le repiquage et commencent le sarclage. Le sarclage est donc l’activité dominante pendante cette saison. Ce qui explique la raison du manque d’activité durant ces mois. Si il n’y a presque pas d’activité dans les champs pendant la période basse, la question est de savoir quelles sont les occupations des villageois pendant cette saison ? Certains ménages pratiquent des activités secondaires pendant la période de basse saison. Le tableau suivant donne le nombre de ménage selon les activités secondaires effectuées. ( sur la base de 91 ménages concernés par le sous-emploi).

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I – Description et analyse de phénomène de sous-emploi dans la commune de Sadabe
Chapitre 1 – Les concepts de sous-emploi : définitions et analyses théoriques
Section 1- Les théories classiques
Section 2- La théorie néo-classique
Section 3- Les théories Keynésiennes
Section 4- Approche actuelle du phénomène de sous-emploi
Chapitre 2- Présentation générale de la commune
Section 1- Situation géographique et administrative
Section 2- Situation démographique
Section 3- Situations économiques
Section 4- Situations sociales
Chapitre 3- Analyse de la situation de sous-emploi dans la commune rurale de Sadabe
Section 1- Le cadre d’analyse
Section 2- La situation du sous-emploi visible
Section 3- La situation des autres formes de sous-emploi
PARTIE II – Actions en faveur du développement local et leurs impacts sur le sousemploi
Chapitre 1- Présentation générale des projets
Section 1- Fondements théoriques du développement local
Section 2- Présentation générale des projets
Section 3- Définition des indicateurs et concepts, modes de calcul
Chapitre 2- Analyses d’impacts des projets de développement sur le phénomène de sous -emploi
Section 1- Le projet de culture de pommes de terre à Mangatany
Section 2- Le projet de culture d’oignons à Ambatofisaorana et Ankerana
Chapitre 3- Synthèse, réflexions et recommandations
Section 1- Synthèse
Section 2- Réflexions
Section 3- Recommandations
CONCLUSION

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