LA RESERVE NATURELLE DE POPENGUINE

LA RESERVE NATURELLE DE POPENGUINE

Etat de la faune

Espèces 

Malgré de nombreuses menaces de disparition de certaines espèces animales sauvages, le Sénégal recèle d’une faune importante et diversifiée dans les parcs nationaux et réserves de faune (annexe 1). 

Mammifères 

La faune, par sa diversité et l’état des populations dans le parc national de Niokolo-koba fait de celui-ci l’ultime repère de la grande faune Ouest africaine. Le nombre d’espèces recensées de mammifères y est de 71 [6]. Elle comprend des éléphants (loxodonta africana) des hippopotames (Hippopotamus amphibius), diverses espèces d’antilopes, de singes et des lions. Le parc de Djoudj et celui de la Basse Casamance abritent aussi des populations importantes de mammifères telles de chacals, phacochères (Phacocherus aethiopilus). 

 Oiseaux 

L’avifaune, grâce en particulier au parc du Djoudj, aux Réserves de Kalissaye, de la Somone et de Popenguine est tout aussi remarquable. Au Sénégal, peuvent se rencontrer plus de 170 espèces aviaires originaires de la région paléarctique, ce qui représente près du tiers du nombre total des espèces composant l’avifaune du pays

Reptiles et monde aquatiques Peu de données ont été réunies au sujet des reptiles et des animaux aquatiques et une liste exhaustive ne peut être dressée.

 Protection de la faune

Les pouvoirs publics ont adopté une attitude visant à donner à la notion de protection de la nature une dimension fondamentale d’intérêt nationale. De plus, il était tout aussi nécessaire d’organiser et de contrôler les pratiques de chasse pour éviter la destruction de la nature. 

 Textes législatifs 

Cadre institutionnel Les parcs et réserves naturelles sont sous la tutelle de la Direction des Parcs Nationaux (DPN) alors que les zones d’intérêt cynégétique sont sous la surveillance de la Direction de Eaux, Forêts et Chasse. Mais ils relèvent tous du même ministère, celui de l’Environnement et de la Protection de la Nature, des Bassins de Rétentions et des lacs Artificiels. 

Principes généraux La législation relative à la ferme est stipulée dans la loi n° 86-04 du 24 Janvier 1986 [23]. « Nul ne peut se livrer à aucun mode de chasse s’il n’est pas détenteur d’un permis délivré par une autorité compétente » vii Les zones, les conditions d’exercice et les redevances concernant la chasse sont fixées par décret. Ces textes législatifs sont complétés par des mesures réglementaires.

Mesures réglementaires 

Réglementation nationale La politique du Sénégal en matière de réglementation repose sur le décret 86- 844 du 14 Juillet 1986 portant code de la chasse et de la protection de la faune [23]. Certains animaux à l’exemple des éléphants et l’Eland de derby sont protégés d’une façon absolue sur toute l’étendue du territoire. Leur chasse et leur capture, y compris celle des jeunes sont formellement interdites. Le ramassage des œufs de certaines espèces est également interdit. 

Convention internationales

 L’action du Sénégal en matière de conservation de la nature déborde les frontières nationales. Trois parcs transfrontaliers ont vu le jour. Il s’agit du parc de Niokolo-Badiar en Guinée, du Djoudj et du Diawling entre la Mauritanie et la Guinée de l’extension du Delta du Saloum en Gambie. Par ailleurs, le Sénégal a adhéré à plusieurs conventions relatives à la sauvegarde du patrimoine naturel dont les plus importantes sont : – La Convention d’Alger ou Convention africaine sur la conservation de la nature et les ressources naturelles adoptée par l’OUA le 04.09.1968 le Sénégal y a adhéré par la loi 71-66 du 30 Septembre 1976 ; – La convention de RAMSAR (Iran) ou convention relative aux zones humides d’importance internationale, le Sénégal y a adhéré en 1977 ; – La Convention de WASHINGTON ou Convention sur le commerce international d’espèces sauvages de la flore et de la faune, menacées d’extinction; le Sénégal y a adhéré y en 1977. – La Convention de BONN ou convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, signée à BONN (R.F.A.) le 23.06.1977 et ratifiée en 1983 par le Sénégal.

Difficultés 

Les Parcs nationaux et Réserves font face à de nombreuses difficultés, au premier rang desquelles le braconnage mais aussi les problèmes sanitaires et épidémiologiques.

Braconnage 

Le braconnage est une chasse illégale pratiquée : soit au moyen d’engins et armes prohibés, soit pendant la fermeture de la chasse, soit sans permis de chasse et sans respect des mesures de protection des espèces animales [14]. Le braconnage constitue l’un des plus grands fléaux et il se pose avec acuité plus particulièrement au parc du Niokolo-koba. Le braconnage revêt diverses formes (destruction des ressources halieutiques par la pêche à la dynamite, massacre des tortues marines…) dans les autres parcs et réserves. viii Au parc du Niokolo-koba, le braconnage concerne les espèces spectaculaires telles l’éléphant, l’éland de Derby, le crocodile (Crocodylus niloticus) et l’hippopotame, à cause de leurs trophées très prisés sur le marché international. Le bilan de la lutte contre braconnage pour l’année 1988-1989 se présente comme suit [22] : 16 braconniers appréhendés, 1 fusils de traites, 7 fusils de calibres, 2 fusils de marque HK sont saisis, ainsi que d’autres saisis indéterminés (vélos, explosifs, matériels nautiques).

 Problèmes sanitaires et épidémiologiques

Les animaux sauvages représentent un réservoir d’agents pathogènes responsables de maladies virales, bactériennes et parasitaires.

Maladies virales Plusieurs viroses ont été identifiées au Sénégal. Les principales infections sont : La fièvre jaune, la fièvre aphteuse, la rage, la peste bovine, la fièvre catarrhale maligne, la fièvre de la vallée de Rift, la rhinotrachéite infectieuse bovine et les pestes aviaires. 

Maladies bactériennes Compte tenu du contact étroit entre les animaux domestiques et la faune sauvage, les risques d’intertransmission de certaines infections sont élevés. On cite entre autres: la brucellose, la tuberculose, les charbons et les pasteurelloses. Certaines maladies telluriques sont aussi évoquées comme le tétanos 

Maladies parasitaires 

VASSILIADES cite les cas de trichinose chez les phacochères. Les animaux sauvages peuvent héberger des parasites pouvant se développer chez l’homme [17]. Ce sont les kystes hydatiques à Echinoccocus granulosus et Cysticercus cellulosae du porc, larve de Taenia solium de l’homme.Les parasites externes les plus évoqués sont les glossines, agents ou vecteurs de la trypanosomiase animale [3]. Cependant, beaucoup d’informations manquent dans ce domaine de l’intertransmissibilité des affections entre animaux sauvages et domestiques et vice versa. Il serait judicieux d’envisager une étude épidémiologique plus poussée pour mieux identifier les pathologies transmissibles à partir de cette faune sauvage au Sénégal. Chapitre II : Bioéthologie des antilopes réintroduites au Sénégal Depuis plusieurs années trois espèces d’antilopes ont fait l’objet de réintroduction au Sénégal. Il s’agit de la gazelle dama (Gazella dama mhorr), l’Oryx algazelle (Oryx dammah) et la gazelle dorcas (Gazella dorcas). 

La Gazelle dama 

Description morphologique 

 Fig 1 : Gazelle dama dans la réserve du Ferlo nord La gazelle dama est la plus petite gazelle aux formes légères, le cou et les pattes sont proportionnellement longues. Son cou est au dessus du corps roux. Il n’ y a pas de bande latérale sur les flancs. La tête est blanche pur, très visible au milieu de la gorge, la queue est courte bien poilue, blanche avec du noir. Les cornes sont courtes (18 à 45cm) et incurvées en arrière. La robe est foncée, de teinte rousse s’étendant au moins du dos aux flancs se prolongeant sur les pattes 

Habitat naturel 

L’habitat naturel de la gazelle dama est représenté par les zones désertiques rocailleuses et les steppes arbustives et herbeuses. Les arbres et arbustes dont elle utilise préférentiellement le feuillage dans la région sahélienne comprennent Acacia senegal, Acacia raddiana, Acacia erhenbergiana, Maerua crassifolia, Capparis decidua, Capparis corymbosa, Cadaba farinosa, Boscia senegalensis, Guiera senegalensis, Grewia villosa, Grewia tenax, Balanites aegyptiaca, Chrozophora senegalensis, Leptadenia pyrotechnica, Commiphora quadricenta. Les herbes, frutescents et graminées broutés incluent Limeum viscosum, Monsonia senegalensis, Boerhavia repens, Cucumis melo, Tephrosia lupinifolia, Indigofera aspera, Borreria radiata, Blepharis linariifolia, Eleusine flagellifera, Cyperus gemenicus, Aristida mutabilis, Panicum turgidum, [8]. La présence et la densité des arbustes paraît conditionner la distribution de la Gazelle dama

 Adaptation 

La gazelle dama est une espèce saharienne et sahélienne. Assez résistante à la sécheresse, Elle occupe les mêmes zones écologiques que l’Oryx algazelle, et les deux espèces ont une écologie similaire. Comme la plupart des espèces sahariennes, la Gazelle dama est nomade, se déplaçant sur de grandes étendues en fonction des ressources disponibles. De plus, ces gazelles entreprennent des migrations saisonnières, se déplaçant vers le nord en direction du Sahara durant la saison des pluies, et redescendant vers le sud, dans le Sahel, durant les périodes sèches. Ce sont des animaux qui possèdent une activité surtout nocturne 

Alimentation La gazelle dama tire ses besoins en liquide des plantes dont elle se nourrit. C’est à la fois un paisseur et un brouteur. Elle se nourrit de graminées et du feuillage de buissons et d’arbustes, avec une préférence pour les feuilles d’acacias. Son aire de distribution serait inféodée à ce genre botanique. La gazelle consomme aussi des gousses et des fleurs d’Acacia spp. [8]. Ses besoins en eau sont apportés en partie, comme pour beaucoup d’autres espèces Sahélo-Sahariennes par la citrouille sauvage (Colocynthis vulgaris) [19]. Ainsi, elle résiste à de très longues périodes de sécheresse sans s’abreuver.

Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : Etat de la faune au Sénégal
Chapitre I : Etat de la faune au Sénégal.
I.1 ESPECES
I.1.1 Mammifères
I.1.2 Oiseaux
I.1.3 Reptiles et monde aquatiques
I.2 PROTECTION DE LA FAUNE
I.2.1 Textes législatifs
I.2.1.1 Cadre institutionnel
I.2.1.2 Principes généraux
I.2.2 Mesures réglementaires
I.2.2.1 Réglementation nationale
I.2.2.2 Convention internationales
I.3 DIFFICULTES
I.3.1 Braconnage
I.3.2 Problèmes sanitaires et épidémiologiques
I.3.2.1 Maladies virales
I.3.2.2 Maladies bactériennes
I.3.2.3 Maladies parasitaires
CHAPITRE II : BIOETHOLOGIE DES ANTILOPES REINTRODUITES AU SENEGAL
II.1. La Gazelle dama
II.1.1. Description morphologique
II.1.2 Habitat naturel
II.1.3 Adaptation
II.1.4 Alimentation
II.2. L’Oryx algazelle
II.2.1 Description morphologique
II.2.2 Habitat naturel
II.2.3 Adaptation
II.2.4 Alimentation
II.3 La Gazelle dorcas
II.3.1 Description morphologique
II.3.2 Habitat naturel
II.3.3 Adaptation
II.3.4 Alimentation.
CHAPITRE III : POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT
III.1 Conservation et développement
III.1.1 Définition des programmes
III.1.2 Gestion des ressources naturelles
III.1.3. Gestion communautaire : Exemple de Popenguine
III.2. Essais de réintroduction de la faune au Sénégal
III.2.1. Espèces disparues
III.2.1.1. Causes de disparition
III.2.1.1.1. Causes naturelles
III.2.1.1.2. Causes artificielle
III.2.1.2. Principales espèces animales menacées
III.2.2 Opérations de réintroduction s effectuées
III.2.2.1. Les girafes
III.2.2.2. Les Gazelles Dorcas et à front roux
III.2.2.3 Les Cobes de Buffon
III.2.2.4 Les Gazelles dama et dorcas
III.2.3. Conclusion
Deuxième partie : Etat des lieux de la réserve naturelle de Popenguine au Sénégal
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1 Cadre d’étude
I.2 Zone d’étude
I.2.1 La situation géographique
I.2.2 Historique et statut juridique
I.2.3 Description du milieu humain
I.2.4 Le milieu abiotique
I.2.4.1 Le climat
I.2.4.2 L’hydrographie
I.2.4.3. Le relief et la topographie
I.2.4.4. La géomorphologie et les sols
I.2.5 Le milieu biotique
I.2.5.1 La végétation
I.2.5.2. La faune
I.2.6 Différents acteurs impliqués dans la gestion de la réserve
I.2.6.1 L’Etat
I.2.6.2 Le Regroupement des Femmes Pour la Protection de la Nature (RFPPN)
I.2.6.3 Le Collectif des G.I.E pour la Protection de la Nature (COPRONAT)
I.2.6.4 Le Corps des volontaires
I.3 Matériel de terrain
I.4 APPROCHE METHODOLOGIQUE
I.4.2 Méthodes de dénombrement
I.4.2.1 Technique d’inventaire
I.4.2.2 Collecte des donnée
I.4.2.3 Identification des habitats
I.4.2.4 Activités humaines
I.4.2.5 Etat de l’enclos, disponibilité en eau et état sanitaire
CHAPITRE II: RESULTATS ET DISCUSSION
II.1 RESULTATS
II.1.1 Diversité mammalienne
II.1.2 Habitat
II.1.3 Activités humaines, localisation et impact sur la faune
II.1.4. Etat de l’enclos et état sanitaire
II.1.5 Disponibilité de l’eau dans la réserve
II.2 Discussion
II.2.1. Matériel et Méthodes
II.2.2. Résultats
CHAPITRE III : PERSPECTIVES POUR UNE GESTION DURABLE DE LA FAUNE
III.1 A court terme
III.1.1 Réhabilitation de la barrière sécuritaire
III.1.2 Amélioration du disponible en eau pour la faune
III.1.3 Construction d’un enclos d’acclimatation et d’adaptation des animaux
III.1.4 Renforcer les actions de surveillances pour limiter les pressions
III.1.5 Elaborer un programme de sensibilisation pour une bonne protection des ressources
III.2 A moyen terme
III.2.1 Envisager la réintroduction des antilopes
III.2.2 Veiller sur le suivi sanitaire des animaux
III.3 A long terme
III.3.1 Développer une base de données SIG sur la zone pour un suivi régulier de la biodiversité
III.3.2 Poursuivre le suivi écologique
III. 3.3 Développer le tourisme de vision
CONCLUSION
ANNEXES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
BIOSEN : Alliance Sénégalaise des Volontaires pour la Conservation de la Biodiversité

 

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