La vaisselle consignée et lavable dans le monde de l’évènementiel

Définition du problème et de son importance

Nous n’avons qu’une Terre et il faut la préserver. Le moindre geste pour le bien de cette dernière est important, d’une part à l’échelle individuelle, que ce soit en économisant l’énergie et l’eau ou en triant les déchets et d’autre part à l’échelle nationale à travers des engagements de réduction d’émission de carbone (CO2). En effet, à cause du réchauffement climatique, on constate une fonte des glaciers, une augmentation du niveau de la mer, une augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles, etc. et cela ne fait que s’aggraver. Dans ce contexte, des sommets mondiaux ont été mis en place à partir des années 90 afin de répondre aux questions fondamentales sur l’avenir de notre planète. Au début, on ne parlait que de développement et non de durabilité, le but étant de s’étendre économiquement, d’obtenir des parts de marchés et devenir ainsi une puissance économique. Toutefois, avec le temps, le pilier environnemental a pris de l’ampleur et a obtenu une connotation plus large. En effet, on rencontre une extension géographique des problématiques. Auparavant, l’intérêt restait régional alors que maintenant on pense plus large en matière de politique environnementale.

En outre, ce n’est plus un pays contre un autre mais plusieurs pays ensemble avec pour objectif de réaliser des projets durables et concrets. Tous les domaines sont ainsi touchés par cette prise de conscience environnementale et prennent donc des mesures afin de diminuer leur propre impact. Aujourd’hui, de plus en plus de manifestations sont proposées à la population à travers le monde et cela ne se fait pas sans impacts environnementaux, socioculturels ou encore économiques. En effet, certains évènements deviennent des villes éphémères ce qui engendre une pollution conséquente et incontrôlable si aucune mesure n’est prise. Afin de diminuer ces impacts, une part grandissante d’évènements sont à la recherchent de labels dit « verts », comme par exemple le MIDEM Green World Award ou encore le NiceFuture Attitude. Ce sont des prix qui récompensent les manifestations pour leur attitude positive envers la sauvegarde de l’environnement. On prend conscience dans le domaine de l’évènementiel qu’il est important de préserver le site d’implantation. De plus, cela améliore l’image envers le grand public et assure donc la pérennité de l’évènement.

Qu’est-ce que le développement durable ? « Le développement durable, c’est s’efforcer de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité de satisfaire ceux des générations futures. » (Commission mondiale sur l’environnement et le développement, 1987, p. 37). Le Rapport Brundtland, d’où a été tirée cette phrase, est encore utilisé actuellement comme ligne directrice pour le développement durable. Cette citation démontre que la difficulté du développement durable, c’est de concilier l’économique, l’environnement et le socio-culturel tout en pensant aux prochaines générations. La figure 1 ci-dessus schématise parfaitement ce qu’est le développement durable. On y remarque l’importance égale de chaque pilier. Dans notre histoire, le plus souvent c’est celui dit « économique » qui prend le pas sur les deux autres. En effet, l’Occident a toujours mis en avant son économie, son développement au détriment des conditions de vie dans le monde ainsi que de l’environnement. C’est pour cela qu’une différence économique significative s’est toujours fait sentir entre les pays du Nord et du Sud, autrement dit, entre les pays développés et ceux du tiers monde. L’Occident a toujours cherché à développer son économie plutôt que de venir en aide aux pays qui en avaient besoin (Brunel, 2012). Le terme de développement durable commence à être utilisé dès les années 70 par diverses Organisations non gouvernementales (ONG), telles que Greenpeace ou encore le World Wide Fund (WWF), mais sans grand succès. Cela changera au début des années 90 grâce aux ONG qui s’imposent de plus en plus sur la scène internationale au fil des années. Ainsi, en 1992, à l’occasion du premier « Sommet mondial de la Terre » à Rio de Janeiro « la notion de développement durable est officiellement adoptée comme fondement de la coopération internationale. » (Brunel, 2012, p. 46).

Suite à la Conférence de Rio de Janeiro, l’Agenda 21 est accepté par 173 chefs d’Etats et de gouvernements confondus dans le monde. Cet accord sur le réchauffement climatique et l’émission de gaz à effet de serre (GES) vise à définir une stratégie mondiale pour le développement durable à travers 27 principes. Ces derniers mettent en avant l’élimination de la pauvreté, le développement, le réchauffement climatique, la désertification et la biodiversité. A l’heure actuelle, l’Organisation des Nations Unies (ONU) avec l’aide de certains gouvernements a mis en place en septembre 2015 l’Agenda 2030 lors du Sommet spécial pour le développement durable à New-York. En effet, les Objectifs du Millénaire pour le développement prenants fin en 2015, il fallait mettre en place une nouvelle stratégie regroupant plusieurs objectifs afin de répondre aux problèmes internationaux. L’Agenda 2030 propose donc des objectifs pour « mettre fin à la pauvreté et à la faim, améliorer la santé et l’éducation, bâtir des villes plus durables, combattre les changements climatiques et protéger les océans et les forêts. » (Organisation des Nations Unies, 2015). L’Agenda 2030 prend en compte les trois piliers du développement durable au même titre, ce qui est une première (Carbonnier, 2015).

En complément à l’Agenda 2030, se déroulera la 21e Conférence des Nations Unis sur les changements climatiques (COP21) à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. Cette conférence regroupe les mêmes représentants que lors du Sommet de New-York. Ces rassemblements de chefs d’Etat et de gouvernement montrent que le pilier environnemental a su montrer son importance depuis les années 90. En outre, après une croissance économique florissante cette dernière décennie, les pays du Nord stagnent. Ils comprennent enfin, que pour se développer encore, il faut suivre un schéma durable (Brunel, 2012). La grande différence entre le Sommet et la COP21 réside dans le fait que les objectifs de l’Agenda 2030 ne traitent que de manière superficielle le problème du réchauffement climatique. En effet, les données concernant ce point ne sont pas chiffrées et il n’est nulle part fait mention d’une baisse d’émission de CO2 par les différents pays. Ces domaines ont été laissés pour les négociations de la COP21 (Gamberini, 2015).

Le développement durable au Paléo Festival Nyon « Sa philosophie d’entreprise, qui privilégie avant tout le respect de tous les acteurs impliqués dans l’organisation du Festival, se base sur les principes mêmes du développement durable. Par conséquent, son mode de gestion responsable accorde le même poids aux facteurs économiques, écologique et sociaux. » (Paléo Arts & Spectacles, 2015). En effet, du point de vue économique, le Paléo Festival Nyon s’engage, dans la mesure du possible, envers les entreprises locales. Le festival participe donc à la croissance et la stabilité de l’économie de la commune de Nyon et de sa région. Du côté social, le festival place le spectateur au premier plan. En effet, il propose une politique de prix pour les billets ainsi que pour les consommations sur site qui permet la pérennité de l’évènement tout en rendant le festival accessible à tous. De plus, le Paléo Festival Nyon veille au bien-être de ses visiteurs en mettant en place un système de sécurité, des contrôles de l’intensité des émissions sonores, des endroits de repos, etc. Les bénévoles sont également importants aux yeux de la manifestation. En outre, sans eux le festival ne pourrait pas exister. C’est pourquoi ils sont récompensés pour leur travail avec des bons nourriture & boisson, ainsi que d’autres avantages en plus de l’entrée au festival. Concernant les artistes, tout est mis en place pour répondre à leurs demandes dans la mesure du possible. Pour finir, le Paléo Festival Nyon essaie de faciliter au mieux le travail des fournisseurs en octroyant des accès et en les guidant sur le site. Pour terminer, la facette environnementale repose sur une politique environnementale bien définie comme présentée au point 4.3 ci-dessus. En effet, elle prend en compte tous les secteurs qui émettent du carbone (transports, restauration, déchets, etc.). De plus, elle propose des actions qui ont pour but de réduire l’impact environnemental du festival au cours de l’année.

La logistique Dans l’enquête, il a été proposé deux possibilités quant à la logistique. Soit les festivaliers peuvent récupérer leur consigne à n’importe quel stand de nourriture, soit des points sont mis en place par le Paléo Festival Nyon et il est possible de reprendre la consigne des assiettes uniquement à ces endroits. Du point de vue des tenanciers, la majorité (65.7 %) préfère la deuxième option. En effet, cela évite le croisement de la vaisselle propre avec celle usagée. De plus, un stand ne peut pas augmenter son métré face public dans le but d’ajouter une caisse supplémentaire pour les retours de consigne. Cela signifierait qu’il n’y aurait qu’une caisse pour acheter la nourriture et récupérer la consigne. En conséquence, cela allonge le temps d’attente. A cela s’ajoute le problème de la place à l’intérieur du stand. En outre, certains tenanciers n’ont que neuf mètres carrés à disposition, il est donc difficile de trouver un espace supplémentaire pour stocker les assiettes propres et les assiettes sales. Selon eux, en mettant en place des points spécifiquement prévus à cet effet, cela évitera de longues queues devant les stands. Ce qui est un avantage autant pour le festivalier que pour le tenancier. Les festivaliers quant à eux préfèreraient pouvoir rendre leur vaisselle dans n’importe quel stand.

Environs 65 % trouvent que cette solution est la plus pratique pour deux raisons. D’une part pour suivre le schéma des gobelets et d’une autre parce qu’ils n’ont pas envie de devoir chercher un endroit spécifique en portant de la vaisselle sale. Cependant, l’autre partie des sondées (environs 35 %) pensent tout de même qu’il est plus pratique d’instaurer des points de récupération spécifiques mis en place par le Paléo Festival Nyon. Les avis sont donc partagés entre les tenanciers et les festivaliers. Il a donc été nécessaire de demander à Messieurs Stéphane Demaurex et Lawrence Simmons de s’exprimer sur le sujet de la logistique afin de pouvoir départager les deux possibilités (Annexe III et IV). Les deux employés permanents du Paléo Festival Nyon se rejoignent en ce qui concerne l’organisation la plus adéquate : des points spécifiques mis en place par le Paléo Festival Nyon. Il faudra bien entendu prévoir assez de points et les placer à des endroits stratégiques. Sur les plans du Terrain et de la Pl’Asse, respectivement en annexe V et VI, ont été annotées des propositions d’endroits pour installer ces points de récupération. Ces emplacements ont été choisis car ils se trouvent à proximité des stands de nourriture. Au total, 23 points de récupération ont été dessinés, dont 17 sur le Terrain, cinq sur la Pl’Asse et un dans la Rue qui se trouve sur le plan du Terrain, sur la droite du plan. Il serait également envisageable d’en installer au camping ainsi qu’un deuxième en bas de la Rue.

Table des matières

Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des abréviations
Introduction
1. Méthodologie
2. Problématique
2.1 Définition du problème et de son importance
2.2 Etat de la question
2.3 Objectif de la recherche
3. Le développement durable : un outil indispensable
3.1 Qu’est-ce que le développement durable ?
3.2 Le développement durable et l’évènementiel
Transports
Restauration
Logistique et énergie
Gestion des déchets
4. Le Paléo Festival Nyon en quelques mots
4.1 L’organisation du festival
4.2 Philosophie d’entreprise et valeurs
4.3 Politique environnementale
Paléo Festival Nyon encourage les transports en commun
Paléo Festival Nyon trie ses déchets
4.3.2Flückiger Manon
aléo Festival Nyon consomme local
Paléo Festival Nyon utilise de l’énergie verte
Paléo Festival Nyon économise l’énergie et l’eau
Paléo Festival Nyon se soucie de vos oreilles
4.4 Le développement durable au Paléo Festival Nyon
5. La vaisselle consignée et lavable dans le monde de l’évènementiel
5.1 La mélamine
5.2 Le bambou
5.3 Le polypropylène (PP)
5.4 Au Paléo Festival Nyon
Forces
Faiblesses
6. Etude de faisabilité pour le Paléo Festival Nyon
6.1 Analyse des besoins du projet
Etude commerciale
A. Les tenanciers
B. Les festivaliers
C. Conclusion commerciale
Etude technique
A. La matière
B. Les formes et les couleurs
C. Achat ou location de la vaisselle ?
D. Le design
E. Les couverts
F. Conclusion technique
Etude de l’organisation
A. La logistique
B. Le lavage
C. La consigne
D. Les ressources humaines
E. La communication
F. Conclusion de l’organisation
Etude économique
A. Coût complet
B. Recettes
A. Conclusion économique
6.2 Stratégie de mise en place
Scénario optimiste
Scénario neutre
Scénario pessimiste
6.3 Prise de décision
Scénario optimal
Analyse des risques
A. Identification des risques
B. Evaluation des risques
C. Traitement des risques
D. Contrôle et évaluation continue
Cahier des charges
6.3.3Flückiger Manon
Conclusion et recommandation
Références
Annexe I : Enquête auprès des tenanciers
Annexe II : Enquête auprès du grand public
Annexe III : Interview de M. Stéphane Demaurex
Annexe IV : Interview de M. Lawrence Simmons
Annexe V : Plan du Terrain du Paléo Festival Nyon
Annexe VI : Plan de la Pl’Asse du Paléo Festival Nyon 5
Déclaration de l’auteure

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