LE COMPLEXE GINGIVO-STOMATITE LYMPHOPLASMOCYTAIRE DU CHAT

LE COMPLEXE GINGIVO-STOMATITE LYMPHOPLASMOCYTAIRE DU CHAT

Inflammation des muqueuses orales
Le complexe gingivo-stomatite lymphoplasmocytaire est une maladie chronique, ulcéro-proliférative centrée autour des plis palatoglosses.

Aspect macroscopique
Les lésions sont de type sévèrement inflammatoire (érythème, hyperhémie, congestion) avec une tendance à l’ulcération (saignements spontanés ou à la palpation ou au moindre traumatisme) ainsi qu’à la prolifération (présence d’un tissu de granulation, de nodules ou vésicules confluents rougeâtres granulomateux brillants ressemblant à des framboises) .
Souvent, quand la maladie est déjà développée, une zone dorsale à la ligne mucogingivale des canines supérieures devient enflammée et ulcérée. Cette zone peut souvent être visible juste en soulevant la babine supérieure sans essayer d’ouvrir la gueule et peut devenir un moyen simple de contrôle de l’évolution de la maladie par le propriétaire.

Structure anatomique affectée
Définissons dans un premier temps les différents termes employés. La muqueuse alvéolaire ou orale est séparée de la gencive par la ligne mucogingivale. Si la gencive est le seul tissu affecté, on parle d’une simple gingivite . On nomme buccostomatite l’inflammation de la muqueuse alvéolaire (labiale et jugale ou buccale le long des prémolaires et des molaires). On nomme palatoglossite (« faucitis » en anglais) l’inflammation des plis (ou arcs) palatoglosses c’est à dire des plis muqueux s’étendant de la mâchoire supérieure à la mâchoire inférieure en arrière des arcades dentaires, caudo-latéralement au palais mou.

De même, on nomme oro-pharyngite une atteinte de l’oro-pharynx, glossite une atteinte de la langue, cheilite une atteinte des lèvres, ostéite ou ostéomyélite une atteinte de l’os, ouranite une atteinte du palais et amygdalite une atteinte des amygdales. L’atteinte inflammatoire du complexe gingivo-stomatite lymphoplasmocytaire est variable dans sa localisation et son intensité . Les lésions peuvent s’étendre de la gencive jusqu’à l’oro-pharynx . Dans le cas le plus typique, la gencive est très enflammée surtout autour des prémolaires et des molaires et l’inflammation s’étend au-delà de la ligne mucogingivale jusqu’aux plis palatoglosses . Les plis palatoglosses sont typiquement atteints . Des lésions des piliers du pharynx et de la région préamygdalienne étaient décrites par Auclair-Sémeré et Groulade en 1983 : « lésions des plis pharyngés et de la région tonsillaire », plus vague. Les lésions touchant le palais dur et la langue (ulcérations) sont plus rares. Pour certains auteurs, la palatoglossite est presque toujours présente. Dans l’étude d’Hennet en 1995 portant sur 30 chats , tous les chats sauf deux soit 93 % présentaient une gingivite et une parodontite, les deux autres chats n’avaient pas de dents apparentes, 90% une palatoglossite et 86 % une buccostomatite. Dans 92 % des cas, la palatoglossite était bilatérale. Dix pour cent des chats présentaient une ulcération linguale, caractéristique d’atteinte par des virus respiratoires.

Différents auteurs ont proposé une classification des différentes formes cliniques en se fondant sur l’importance ou le degré d’inflammation lors de l’examen clinique sur animal vigile. Les différentes formes cliniques peuvent représenter des maladies différentes ou les différents stades d’une seule et même maladie . Harvey propose la classification suivante :
-Gingivite sèvère avec stomatite : L’inflammation dépasse la ligne muco-gingivale et intéresse la muqueuse alvéolaire. Les zones en regard des molaires et des prémolaires sont plus sévèrement atteintes que les zones en regard des canines et des incisives. Les chats de race semblent plus préférentiellement affectés.

-Stomatite sévère avec gingivite : Cette anomalie est cliniquement plus sévère sur les plis palatoglosses, mais un examen rapproché montre que l’inflammation intéresse également la gencive en regard des prémolaires et des molaires ou la muqueuse alvéolaire. La muqueuse du palais dur est rarement atteinte.
– Inflammation des plis palatoglosses : Elle est en principe spécifique à cette zone et bilatérale. On ne sait pas si elle est toujours précédée d’une gingivite, quoique l’examen rapproché montre fréquemment une inflammation autour des prémolaires, des molaires et parfois des canines, des incisives et des tissus adjacents.
-Inflammation grave de l’oro-pharynx, oro-pharyngite sévère : Il s’agit en première approximation de l’inflammation de la partie caudale de la cavité orale et de l’oro-pharynx, avec des plis d’extension ulcérés ou granulomateux. L’atteinte est centrée caudalement et est plus vraisemblablement caractéristique des chats affectés chroniquement et qui ont subi l’extraction des prémolaires et des molaires. Hennet pour sa part propose une autre classification :
– Parodontite associée à une buccostomatite modérée chez des adultes
– Buccostomatite grave associée à une parodontite
– Buccostomatite et palatoglossite associées à une gingivite ou une parodontite.

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