Le square du Bicentenaire à Fonsala

Le square du Bicentenaire à Fonsala

Au cœur d’un quartier de grand ensemble rénové

Le quartier de Fonsala est situé à l’est de la ville de SaintChamond. Créé dans les années 1970, il a une vocation essentiellement résidentielle : un bandeau pavillonnaire ceint le cœur du quartier, qui est un grand ensemble (cf. Figures 13, 14 et 15). Ce dernier, pour une superficie de 29 hectares, abrite 4 183 habitants présentant une forte mixité ethnique et de catégories sociales : seule la moitié a un emploi stable (source INSEE 2009). Il abrite en outre des services de proximité et quelques commerces regroupés autour de places, ainsi qu’un marché tous les mercredis matins. On y trouve des établissements d’enseignement maternel, primaire et secondaire, ainsi que de nombreuses associations culturelles et sportives. Il y existe même deux lieux de spectacle. De par sa position assez excentrée par rapport au centre-ville, ce quartier fonctionne un peu comme un village. 58% des ménages y sont installés depuis plus de 5 ans. Les personnes rencontrées sont unanimes : « Ici, tout le monde se connait, on sait qui est du quartier, on se dit bonjour. » Saint-Chamond est depuis 2007 signataire du Contrat Urbain de Cohésion Sociale (CUCS)28 de Saint-Etienne Métropole qui oriente des projets à mener pour ses quartiers classés « en géographie prioritaire », qui montrent des indicateurs de fragilité. Fonsala en est un. A ce propos, pour 40 millions d’euros, il a justement bénéficié d’une réhabilitation pour 1177 logements que gère l’Office Public de l’Habitat « Gier Pilat Habitat ». Ici, près de 90% des ménages sont locataires, dont 86% en HLM. Les travaux se sont succédé de 2006 à 2011. L’objectif d’un tel renouvellement était multiple. Il s’agissait de désenclaver certaines zones du quartier en formant des espaces poreux grâce à la démolition de certains immeubles et la création de nouvelles voies. Beaucoup de travail a été mené sur l’amélioration de l’image du quartier et la 28Le Contrat Urbain de Cohésion Sociale est un contrat passé entre l’Etat et les collectivités territoriales qui engage chacun des partenaires à mettre en œuvre des actions concertées pour améliorer la vie quotidienne des habitants dans les quartiers connaissant des difficultés (chômage, violence, logement…). Il est élaboré à l’initiative conjointe du maire, ou du président de l’Etablissement Public de Coopération Intercommunale, et du préfet de département. Le contrat s’articule autour de 3 axes : – Un projet global de cohésion sociale visant les objectifs définis dans les articles 1 et 2 de la loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine du 1er aout 2003. – Des programmes d’actions pluriannuels déclinant ce projet sur 5 champs prioritaires : l’accès à l’emploi et développement économique, amélioration du cadre de vie, réussite éducative, citoyenneté et prévention de la délinquance, santé. – Les modalités de mise en œuvre, de suivi, d’évaluation et de révision du contrat à mi-parcours. L’intégration, la lutte contre les discriminations et l’accompagnement de la jeunesse sont des objectifs pris en compte de façon transversale. http://sig.ville.gouv.fr/page/45 [22 mai 2012] Le square du Bicentenaire à Fonsala 46 volonté de créer des unités de vie, à échelle plus humaine, pour mieux habiter l’espace. Les cheminements piétons et les modes de transport doux ont été favorisés sur la rue du Jarez, axe fort du quartier. L’accessibilité et la sécurité des accès aux logements ont été repensées pour répondre aux attentes des habitants. L’isolation thermique des logements s’est faite grâce à la réhabilitation des façades. Celle-ci a été organisée de manière à ce qu’elle s’insère mieux dans l’environnement paysager de la commune, à l’instar des espaces extérieurs (stationnements dans le sens de la circulation, plantation d’arbres). Le quartier est donc tout « frais » de cette récente réhabilitation et pourtant, certaines zones témoignent encore de l’environnement passé. C’est le cas du square du Bicentenaire, qui est doté d’un éclairage complètement obsolète et non conforme.

Un espace public à enjeux

Longeant la rue du Jarez, axe principal de Fonsala, le square du Bicentenaire est un espace verdoyant qui participe à la qualité du quartier. D’une superficie de 6 440m², il est un véritable pas japonais entre les tours d’habitation, d’aspect très minéral, et le jardin public de Fonsala situé en contrebas à l’est. Ce square a une topographie changeante : talus et légère déclivité agrémentent sa composition dans sa partie sud-ouest. « Ce qu’on cherche sur ces quartiers c’est que les gens se rencontrent, ou se re-rencontrent, parce qu’on a l’impression, en fait, que chacun vit un petit peu dans son vase clos. Et l‘essentiel c’est qu’ils reviennent à l’intérieur de ces quartiers, pour revivre, pour profiter, en fait, de ces espaces publics. » Patrick Bidegain, architecte paysagiste Green Concept qui a participé à la réhabilitation du quartier de Fonsala, interviewé par l’OPH. Ce square, plus qu’un lieu de passage, est un espace de rencontres. Le principal enjeu qu’il revêt est de créer du lien social entre les habitants du quartier. De nombreux parents s’y retrouvent pour distraire leurs enfants à l’aire de jeux située sur la partie nord-ouest (le carré plus au sud correspond à une zone de sol souple qui se tenait sous une « araignée », structure disparue aujourd’hui). Des personnes âgées occupent les différents bancs. Les cynophiles s’y promènent pour dégourdir les pattes de leurs compagnons, qui ne manquent pas d’utiliser la canisette, qui, étrangement, tient une place centrale assez imposante sur ce square. Enfin, on trouve sur l’extrémité est un kiosque, plutôt délabré, qui ne remplit malheureusement plus aucune fonction festive. Figure 16 : Le square depuis son entrée sud-ouest. Auteur : Dorine Vial, le 24/05/12 à 18h35. 48 Figure 17 : Le square depuis le parking en bataille à l’ouest. Auteur : Dorine Vial, le 24/05/2012 à 18h35 Gardé par une barre de huit étages au sud et deux tours de neuf et sept étages à l’ouest, il forme une place verte, ouverte, dont les cheminements sont fortement empruntés la journée. On peut en effet parler de « garde » car la disposition du square face aux logements pourrait favoriser une certaine surveillance naturelle et participative de la part des habitants eux-mêmes. Dans une note rapide sur la sécurité et les comportements29, l’Institut d’aménagement et d’urbanise de la région d’Île de France suggère que : « l’espace peut être aménagé de façon à générer les usages qui participent à la sécurité : la surveillance informelle ou surveillance naturelle ou encore le contrôle social, dont il faut retirer la connotation de délation pour préférer celle d’implication dans le «vivre ensemble » ; l’animation et la fréquentation pour générer la vie collective et ce «vivre-ensemble» ; l’appropriation positive qui suggère un sentiment d’appartenance et l’implication dans le bon fonctionnement d’un espace ; enfin la responsabilisation ou le respect des usagers envers l’espace qu’ils «usent» ». Ainsi, le fait que chaque partie du square soit observable peut démotiver la plupart des comportements délictueux. C’est un exemple de forme urbaine qui incite au respect des espaces de vie publique. C’est en effet un point qui a été soulevé par une dame d’une soixantaine d’année avec qui je me suis entretenue sur le square. Pour elle, il était important que l’on puisse voir les espaces publics la nuit, qu’ils soient éclairés afin d’observer ce qu’il s’y passe.

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