LE SUPPORT COMME INTERFACE ENTRE PROPOSITION ET ESPACE DE RÉALISATION DE L’ACTE

LE SUPPORT COMME INTERFACE ENTRE PROPOSITION ET ESPACE DE RÉALISATION DE L’ACTE

Le support prend une dimension d’interface dans de nombreuses situations de communication. Il se présente comme médiation entre un extérieur et un intérieur. L’exemple ci-dessous montre une affiche apposée sur un portail. Le portail apparaît comme un support statique qui permet de lire la proposition de l’affiche. La lecture de l’affiche indique une proposition commerciale. Il s’agit d’« UNE VILLA A LOUER ». Le déictique « ici » situe le lieu de réalisation de la promesse. En effet, le discours se réalise dans un espace et dans un lieu précis.Dans cet énoncé, la villa dont il est question est celle qui se situe derrière l’affiche. Le lecteur-spectateur-passant se trouve informé du fait que la maison derrière l’affiche est en location. Le support (« PORTAIL BLINDE ») est à la fois un déictique énoncif et un déictique énonciatif. L’expression « PORTAIL BLINDE » est utilisée comme une preuve de sécurité. Il s’agit d’une villa qui offre des garanties de sécurité parce qu’elle a un « portail blindé ». Cette expression participe à la fois à la spatialisation énoncive et à la spatialisation énonciative. Le déictique « ICI » situe le « PORTAIL BLINDE », non pas dans un ailleurs indéterminé mais dans l’espace de cette énonciation (Il s’agit du portail derrière l’affiche). De ce fait, le support joue dans cette scène énonciative un rôle actionnel. Il actualise le mode du possible. En effet, il montre que la proposition est réelle et accessible : il suffit de passer le portail pour y avoir accès.

LE SUPPORT COMME INTERFACE DE VALIDATION DE PROPOSITION

Les vitrines des pharmacies fonctionnent comme des interfaces entre le pharmacien et le patient. Les différentes mutuelles acceptées dans une pharmacie donnée sont affichées sur la vitrine. L’affiche ci-dessous montre cette situation. L’affichage des mutuelles acceptées sur la vitrine, à l’entrée de la pharmacie, a un double sens. Dans un premier temps, cet affichage rend valable le contrat qui lie le patient à sa mutuelle. A la base, il faut remarquer qu’un sujet souhaite bénéficier d’un dispositif qui lui permettra de bénéficier de frais de santé réduits. Ce besoin est ce qui motive la souscription à une mutuelle de santé. Cette mutuelle lui donne légitimement la prétention d’être acceptée dans toutes les pharmacies. Malheureusement, il se trouve que l’accord qui le lie à sa mutuelle est lui-même enchâssé dans un autre accord : l’accord entre mutuelle et pharmacie. La mutuelle contracte des accords avec un ensemble de pharmacies pour rendre valable l’accord avec son client. Ainsi, l’affichage des symboles de sa mutuelle sur la vitrine d’une pharmacie est le signe d’une acceptation. Les clients de la mutuelle peuvent entrer dans cet espace avec la garantie qu’elle est acceptée. Pour les assurés franchir le support (la vitrine) produit un certain état cénesthésique. Cet état peut être euphorique quand on sait que sa mutuelle sera acceptée ou dysphorique quand sa mutuelle n’est pas acceptée dans la pharmacie. Dans ce dernier cas, s’engager dans la pharmacie pour revendiquer un certain traitement est potentiellement source de conflit. Le but de cet affichage est aussi de prévenir ces conflits en informant le client dès l’entrée de l’officine. L’assuré dont la mutuelle n’est pas acceptée devra débourser de l’argent pour être servi. En fait, l’affichage jouera soit le rôle d’adjuvant ou d’opposant dans la quête de soins de santé.  

LE SUPPORT COMME MISE EN ABYME DE PROPOSITIONS

L’affichage permet de mettre en valeur un produit pris dans un ensemble d’offres. Dans le domaine commercial, il s’agit de mettre en abyme un produit pris dans l’ensemble des produits proposés au commerce par cette entreprise. Les devantures de l’entreprise apparaissent comme le lieu d’inscription et de mise en valeur de ces offres. Dans l’exemple qui suit l’on voit l’exploitation qui est faite de la vitrine d’une pharmacie. L’intérieur de la pharmacie s’ouvre aux passants à travers ses vitrines. La vitrine apparaît comme un medium qui montre l’intérieur de la pharmacie. Ainsi, les produits vendus se laissent découvrir à travers cette vitrine. Cette autoreprésentation met en valeur quelques produits choisis. Dans cet exemple, nous pouvons voir deux marques de produit mis en valeur : SOSKIN et CANDES. Ces deux produits sont montrés aux passants à travers un discours qui vante leur efficacité. L’entreprise CANDES à travers son visuel présente une gamme de produits qui comprend le lait, la pommade de cheveux et un sérum. Sur la moitié du visuel on peut voir une dame au teint éclatant et à la chevelure étincelante. Elle est présentée comme le « témoignage » des effets bénéfiques de cette gamme de produits. L’on peut lire sur la deuxième moitié du visuel un ensemble de textes qui argumentent sur les origines et les bienfaits de cette gamme de produits. La date de la création de l’entreprise « Depuis 1849 » est présentée comme une preuve de savoir-faire : « LA MARQUE EXPERTE DE L’ÉCLAT DU TEINT ». Un autre énoncé poursuit cet argumentaire : « PROGRAMME CLARIFIANT ». Il y a un effet de redondance produit par la répétition des termes : « éclat » et « clarifiant ». Cette redondance marque l’insistance et montre la principale fonction de ces produits : donner un teint éclatant à ses utilisatrices. L’argumentation souligne le caractère naturel des ingrédients qui entrent dans la composition des pommades. Cette insistance s’exprime à travers un discours qui emprunte au vocabulaire scientifique : « COMPLEXE VEGETAL EXCLUSIF », « AUX ACTIFS DE PLANTES, 0 % HYDROQUINONE, 0 % ALCOOL, 0 % PARABEN ». La répétition du chiffre zéro associé à la désignation des différents ingrédients accentuent l’idée que ces produits ne sont pas dangereux pour la santé. Nonobstant que le sens des termes « HYDROQUINONE » ou « PARABEN » ne soit pas forcément connus des lecteurs-prospects. Aussi les supports peuvent-ils servir à énumérer toutes les offres disponibles. C’est-à-dire les produits qui sont accessibles dans cet espace commercial. Les exemples suivants montrent des supports embrayés pris comme interfaces d’énumérations d’offres commerciales. Les deux photos présentent des commerces de quartier. Dans la première photo, il s’agit de services informatiques. Les différents services proposés sont affichés à l’entrée du magasin. On peut lire que ce commerce offre un ensemble de prestations : reliure, plastification, cybercafé, impression…

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