Logistique et transport de marchandises en ville

Logistique et transport de marchandises en ville

Au moment où la circulation de l’information et le transfert des données se sont affranchies des distances physiques grâce à l’évolution des technologies de télécommunications, la circulation des biens physiques se voit à son tour confrontée au même challenge. En effet, aujourd’hui les produits ne sont plus consommés localement, mais traversent parfois des milliers de kilomètres avant d’arriver chez le consommateur final. Pour répondre à cette nouvelle réalité, le transport de marchandises a dû s’adapter et se développer, ce qui l’a fait évoluer et a fait émerger de nouvelles problématiques. Le transport de marchandises fait partie d’une discipline beaucoup plus complète qui est la logistique. Ainsi, la section 2 de ce chapitre est dédiée à la définition des concepts principaux de la logistique, ainsi qu’à l’exploration des spécificités du transport de marchandises et de ses enjeux de manière générale. Avec l’augmentation des populations dans les villes et la densification de l’activité commerciale en milieu urbain, la logistique a dû s’adapter aux spécificités de cet environnement particulier. Ceci a conduit durant les années 1990, à l’émergence d’une nouvelle problématique liée au transport de marchandises en ville. Dans la section 3 de ce chapitre, nous allons étudier l’évolution du transport de marchandises pour se conformer aux besoins de la logistique urbaine, ainsi que les spécificités de ce dernier. L’idée qui a fait naitre ce travail de recherche, est la mutualisation du réseau de transport ferroviaire de voyageurs en Ile-de-France, pour absorber une partie du transport urbain de marchandises. Pour comprendre les motivations d’une telle proposition et le contexte d’une possible mise en œuvre, dans la section 4 de ce chapitre, nous allons nous focaliser sur l’état des lieux en matière de transport de marchandises dans cette région. Mais avant d’aborder ces différents points, nous allons définir et rappeler quelques concepts clés.

Logistique et transport de marchandises : définitions et concepts

Dans le cadre de ce travail, nous n’allons pas faire la distinction entre logistique et chaine logistique, conformément à l’approche adoptée par les européens (à la différence des anglo- saxons qui y font la distinction). Une schématisation de la logistique est donnée par la Figure I.1. La logistique est composée de 5 éléments clés (Islam, et al., 2013) : transport, entreposage, inventaire, emballage et traitement de l’information. En général, le transport est la principale composante de la plupart des services logistiques. Les aspects clés de la gestion des transports comprennent les modes de transport (tels que les voies par la route, ferroviaires, fluviales, aériennes, par pipelines, multimodales ou intermodales), les infrastructures de transport, les conditions géographiques, le type de livraison (par ex. express, normal, longue distance, dernier kilomètre…), la planification du chargement, ainsi que l’itinéraire et la planification du transport. Entre chaque deux acteurs de la chaine logistique, le processus de transport de marchandises peut être plus complexe, en particulier, vers la fin de la chaine (côté « clients »). En effet, il peut arriver que le transfert de produits entre deux acteurs passe par plusieurs étapes intermédiaires, dont l’objectif est d’optimiser le processus de transport. La Figure I.2 illustre cette décomposition supplémentaire et schématise la relation entre les expéditeurs, dépôts, plateformes de correspondance et destinataires. Cette relation est assurée par des processus de transport indépendants.

Concernant les modes utilisés pour le transport de marchandises, en France, quatre modes se partagent cette activité : la route, le ferroviaire, le fluviale, et par pipeline. La segmentation du marché du transport suivant la granularité des marchandises à transporter est donnée par la Figure I.3. On remarque que le mode de transport ferroviaire assure, principalement, le transport de marchandises de masse conditionnées et les marchandises en lots complets. L’évolution de la part de chacun des modes de transport cités précédemment, sur les 30 dernières années est donnée par la Figure I.4 (données de (Insee, 2016)). On remarque que la part du mode routier a augmenté tout au long de la période jusqu’en 2011 au détriment des trois autres modes. Depuis 2010, on remarque le retour vers la croissance du mode de transport ferroviaire, avec une moyenne annuelle de croissance de 3%. L’une des raisons qui explique l’évolution du marché du transport de marchandises et la croissance de la part du mode routier, réside dans l’évolution de l’industrie et, plus globalement, l’économie dans les pays développés. En effet, la part des industries lourdes a fortement baissée en Europe ces dernières décennies (ex : industrie minière, aciérie…), alors que les modes de consommation ont évolué (ex : produits personnalisés et juste à temps, e- commerce…). Ainsi, le mode de transport routier est le plus adapté pour le transport de produits en petite quantité (i.e. petits lots ou colis). En contrepartie, le mode de transport ferroviaire qui est plus adapté au transport des produits de masse ou de lots importants, a subi un recul de sa part dans le transport de marchandises.

 

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