Le SYNDROME HOLLANDAIS : EST-CE APPLICABLE POUR L’ECONOMIE MALGACHE ?

Le SYNDROME HOLLANDAIS : EST-CE APPLICABLE POUR L’ECONOMIE MALGACHE ?

Monographie minière de Madagascar 

Localisation des principaux sites miniers de Madagascar La localisation des sites miniers de Madagascar permet de montrer la forte potentialité du pays en ressources minières. On y retrouve plus d’une centaine de richesses souterraines, répartie sur l’ensemble du territoire de l’île. On citera les principaux sites riches en ressources minières dans cette section. 1) les gemmes et les minéraux de collection Cette catégorie regroupe les ressources minières stratégiques de Madagascar. En effet, elle est constituée des pierres précieuses possédant des valeurs importantes sur le marché. Leurs valeurs se traduisent par lers prix sur le cours mondial. Madagascar dispose une multitude de pierres précieuses mais il y a six (6) principaux types qui sont considérées comme les plus valeureuses : Le Béryl : Il se trouve principalement dans la région du Vakinankaratra, plus précisément du côté du district de Betafo et de Fandriana. Mais, la partie ouest de la région de la haute Matsiatra est très abondante en béryl. L’émeraude : C’est dans le district de Benenitra qu’on trouve une quantité importante de cette pierre très précieuse. On recense également une quantité non négligeable du côté du district de Mananjary. Le rubis : La découverte de cette pierre a été récente. Pourtant, elle présente un prix important sur le marché mondial. Le district de Betafo, de Benenitra, et de Betioky possède une quantité importante de rubis. Mais, récemment, le district d’Andilamena se découvre comme étant la réserve principale de rubis de Madagascar. Le saphir : La valeur de cette pierre s’est accrue avec le progrès de la technologie. En faites, elle est souvent utilisée dans l’électronique et l’astrophysique. La demande mondiale est loin d’être saturée. La plus grande réserve se trouve dans le district d’Ilakaka et de Sakaraha. Mais, elle se rencontre aussi dans le district de Faratsiho et d’Ambilobe.

Les matériaux de carrière

Il existe trois (3) types de matériaux de carrière. – le calcaire dans le district de Marovoay ; – le marbre, très abondant dans le district d’Ambatofinandrahana et du district de Fandriana et – les matériaux pouzzolaniques, présents dans le district d’Ambilobe et du district de Betafo. Ces matériaux sont utilisés dans les constructions lourdes. 3) Les minerais Cette catégorie représente la plus grande quantité de ressources minières de Madagascar. Elle regroupe les métaux précieux on non, utilisés dans la sidérurgie. Les principaux minerais de Madagascar sont : Le bauxite, qui est abondant dans la zone Sud-est de la grande île : Farafangana, Vangaindrano, Manantenina. On le retrouve aussi dans la commune de Marangaka, district de Bealalana. L’or : Madagascar dispose d’une quantité très importante d’or. A l’exception de la réserve sise à la commune d’Andavakoera, district d’Ambilobe ; les zones riches en or se concentrent au centre de l’île. On le retrouve dans les districts suivants : Fenoarivobe, Tsiroanomandidy, Maevatanana, Arivonomamo, Betafo, Fandriana, Miandrivazo, Faratsiho, Ambatofinandrahana, Vavatenina. Toutefois, la quasi-totalité de la surface de l’île renferme une certaine teneur en Or. Le chrome : La plus grande réserve de chrome se trouve dans la commune de Morarano, district d’Amparafaravola. Il est utilisé dans l’industrie de la peinture et de la coloration. Une quantité assez importante de ce métal, est aussi présent du côté du district de Brickaville.Le cuivre : Le district d’Ambatofinandrahana contient une quantité importante de ce minérais. Pourtant, ce métal a perdu beaucoup de sa valeur d’antan. En effet son utilisation dans l’industrie sidérurgique diminue progréssivement, laissant la place à de nouveaux métaux plus résistants et plus légers. Le fer : L’estimation de la teneur en fer de Madagascar se chiffre à plus de neuf cent millions (900 000 000) de tonnes, répartie en trois (3) zones : . le district de Soalala renferme à lui seul plus de huit cent millions (800 000 000) de tonnes : . la commune de Bekisopa : soixante-dix millions (70 000 000) de tonnes . la commune de Fasintsara : trente millions de tonnes (30 000 000). Le nickel : Actuellement, ce type de minerais fait l’objet du plus grand projet d’exploitation jamais réalisé à Madagascar. Ce projet est concocté par « Dynatec Corporation ». Il est justifié par la quantité que dispose Madagascar. En effet, la seule commune d’Ambatovy contient plus d’un million de tonne de Nickel. Il existe également une quantité non négligeable du côté du district d’Ambatondrazaka. Le plomb se trouve principalement dans le district d’Ambanja. La commune de Besakay, district de Maevatanana, contient aussi du plomb, estimé à cinq milles (5000) tonnes Le titane Après le fer, le titane est le minerai le plus abondant à Madagascar. Il se rencontre tout le long du littoral est de l’île. La teneur en titane des plages et dunes de la côte est de Madagascar est estimé à plus de cent millions (100 000 000) de tonnes. L’Ilménite est l’une des composantes principales du titane. Cette quantité sollicitait le groupe canadien « Quit Madagascar Minerals » d’entreprendre un projet d’exploitation d’ilménite dans la région d’Anosy. Cette description montre la potentialité de Madagascar en matière de richesses naturelles. Presque la surface totale du pays renferme de ressources minières. Pourtant, cette localisation  constate seulement l’existence des ressources. Certes, une part importante de cette richesse demeure inexploitée. Cela s’illustre par la valorisation monétaire du secteur minier. Section II : La valorisation monétaire des ressources minières de Madagascar En dépit des activités illicites qui représentent environ quatre-vingt quinze pourcent (95 %) du total des exploitations, les chiffres liés au secteur minier est plus ou moins significatifs. Dans cette rubrique, trois (3) agrégats seront analysés pour mettre en évidence la part importante du secteur minier sur l’économie « malagasy ».

L’évolution des investissements miniers

Cette étude montre la progression du volume des investissements miniers sur la période 2000 – 2005. En général, les investissements liés au secteur minier sont en nette progression depuis le début du nouveau millénaire. Toutefois, une légère régression eut lieu durant la période où le pays rencontrait une crise politico-économique. Le nombre total de permis d’exploitation délivré au cours de la période 2000 – 2005 s’élève à deux milles quatre cent vingt sept (2427). Ces permis se traduisent par un investissement total de mille deux cent quatre-vingt seize milliards cent cinquante et un millions zéro soixantecinq milles sept cent quatre-vingt huit Ariary (Ar 1296151065788). La progression de l’année 2004 par rapport à l’année 2003 a été considérable. En effet, elle a été de Sept milles huit cent quatre vingt dix sept pourcents (7897%) si le passage de l’année 2004 à 2005 n’a progressé que de milles sept cent vingt deux pourcents (1722%). L’année 2003 était la période faste de l’investissement minier pour Madagascar. En effet, le volume ne représentait qu’environ trois pourcents des investissements réalisés du début du siècle. Cependant, la crise n’avait pas d’incidence sur la demande de permis d’exploitation. Elle a présenté une nette augmentation tout au long de la période d’étude. Etonnament, la plus grande progression est enregistrée en 2003. Lors du passage 2002-2003, la progression était de deux cent quarante pourcents (240%). Ceci s’explique par la soif des opérateurs d’entreprendre de nouveau après une longue période de suspension. Pourtant, l’investissement y afférent n’avait pas connu le même rythme car la situation demeurait instable ; contrastant avec l’anticipation des entrepreneurs. 20 2) Les productions minières Parmi les exploitants opérant dans le secteur formel, il existe ceux qui ne déclarent pas la totalité de leur production. La taxation des produits reste la principale raison de cette clandestinité. Les productions enregistrées au sein de l’autorité publique ne représentent q’une fraction très minime de l’ensemble de la production minière dans tout Madagascar. Depuis des années, la production est caractérisée par une forte régression. Les chiffres tombent de manière spectaculaire. Malgré tout, elle demeure importante pour mener une analyse sur l’économie malgache. Parmi les nombreuses ressources citées dans la section précédente, seules quelques unes d’entre elles seront énumérées. Ces mines composent les principales exportations de Madagascar. Le saphir La découverte du saphir à Madagascar est très récente. Ainsi, la production enregistrée débute de l’année 1999. Cette année, Madagascar produisait environ deux (2) tonnes de saphir. Cette production est passée à une quantité proche des cinq (5) tonnes au début du nouveau siècle. Durant la période où le pays a traversé une crise politico-économique, aucune quantité n’a été enregistrée au sein du service relatif. L’absence de chiffres ne signifie pas une suspension de la production. Elle est due au mal fonctionnement de l’administration publique. De plus, les opérateurs ont adopté un comportement opportuniste et ont saisi l’occasion pour ne pas déclarer les produits. Par la suite, la production a chuté et a représenté des chiffres très étonnants. Ainsi, en 2004, la production enregistrée était de douze (12) kilogrammes. Ce chiffre est loin des quelques tonnes produites avant. Le rubis Tout comme le saphir, cette pierre précieuse ne fut exploitée que récemment. Pourtant, c’est une ressource qui représente une valeur importante sur le marché. La plus grande production de rubis enregistrée était en 2001. Elle est de l’ordre de deux cent quatre vingt huit (288) kilogrammes. L’or Contrairement aux pierres citées ci-dessus, la découverte de ce métal précieux remonte de la période ancienne. En effet, le premier enregistrement de la production d’or était en 1897. Il coïncide avec le début de la colonisation de Madagascar par les Français. La colonisation 21 fût une période déterminante dans la production aurifère de Madagascar. En effet, pendant cette période, les chiffres relatifs ont été à la fois significatifs et réguliers. Sur une production totale d’environ cinquante tonnes entre 1897 et 2005, la production pendant la période de colonisation représente quatre vingt dix huit pourcents (98%) de la production totale. Donc, elle n’était que de deux pourcents de l’ensemble pendant la période allant de l’indépendance jusqu’à aujourd’hui. Il est à remarquer que durant la crise de 1991-1992, la production enregistrée n’était que de soixante grammes (60g).

Table des matières

Introduction
Partie 1 :APPROCHE THEORIQUE
Chapitre I: Le concept de syndrome hollandais
Section I: Notion
Section II : Esquisse de modèles de syndrome hollandais
1) Le modèle de GREGORY
2) Le modèle de CORDEN
Chapitre II : Le modèle de syndrome hollandais et les courants de pensée économique
Section I : La théorie de la dépendance et de la domination
Section II : Le théorème de RYBSCYNSKI
Section III : La théorie de la croissance appauvrissante
Section IV : Les théories de l’échange international
1) La notion d’enclave
2) La notion de comportements rentiers
3) La notion de capacité d’absorption de capital
Partie II :APPROCHE HISTORIQUE
Section I : L’économie des Pays Bas dans les années 70
Section II : L’économie du Congo face aux chocs pétroliers
Partie III :APPROCHE PRATIQUE
Chapitre I : Monographie minière de Madagascar
Section I : Localisation des principaux sites miniers
1) Les gemmes et matériaux de collection
2) Les matériaux de carrière
3) Les minéraux de collection
Section II : La valorisation monétaire des ressources minières de Madagascar
1) L’évolution des investissements miniers
2) Les productions minières
3) Les exportations
Chapitre II : Le syndrome hollandais : une théorie difficilement applicable au niveau global
Section I : L’évolution de la structure des échanges avec l’extérieur
1) La diminution des valeurs des exportations
2) L’augmentation des importations
Section II : La prépondérance du secteur informel
Chapitre III : Risque de manifestation du syndrome hollandais dans la région d’Anosy
1) Esquisse du projet d’exploitation d’ilménite de QM
2) Fragilité de l’économie de la région d’Anosy
3) Analyse du risque de présence de syndrome hollandais
4) Mesure à prendre
Conclusion

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