Le système hydraulique du delta du Sénégal, typologie et structuration spatiale

Le système hydraulique du delta du Sénégal, typologie et structuration spatiale

Le delta du fleuve Sénégal, un hydrosystème structuré par de nombreux ouvrages hydrauliques : structure scalo-spatiale et niveau des barrages (et ouvrages) Cette section donne une typologie des ouvrages hydrauliques, analyse le niveau de maîtrise de l’eau ainsi que le système de fonctionnement hydraulique de la vallée du fleuve Sénégal. 

Structure spatiale du système hydraulique à l’échelle du fleuve Sénégal (nœud principal) 

Typologie des ouvrages hydrauliques de la vallée du Sénégal

 Dans le bassin versant du fleuve Sénégal, les barrages sont différenciés, d’une part, en fonction des générations, d’autre part, en fonction des types de barrages (et objectifs économiques assignés). Les barrages de première génération ont été achevés à la fin des années 1980 (Diama en 1986, Manantali en 1988). Le barrage de Foum Gleïta, construit en 1984 sur le dernier affluent du fleuve Sénégal (Gorgol), a pour finalité de constituer un lac d’eau douce pour l’irrigation et la pêche en amont. Ce barrage ne répond pas aux critères de définition d’un grand barrage (ouvrage de plus de 15 m de haut ou de plus de 3 millions de m3 sur une hauteur comprise entre 5 et 15 m). Les barrages de seconde génération concernent ceux dont le financement est bouclé (Félou, Gouina) et la construction entamée au début en 2009 (Félou). Les barrages de troisième génération sont en cours de développement. Sur le plan de la typologie, les ouvrages sur le bassin du fleuve Sénégal concernent un barrage mobile, des barrages hydroélectriques et des barrages au fil de l’eau. Un barrage mobile est de hauteur limitée et associe un ensemble d’écluses permettant le franchissement pour la navigation (BESSIÈRE, LONDE, 2013). Diama est un barrage mobile ouvert durant la crue du fleuve ; les cinq passes vannées s’effaçant complètement. Il permet, en même temps, d’arrêter la remontée de la langue salée sur le fleuve et de maintenir des cotes, dans le plan d’eau amont, quasi constantes pour les activités d’irrigation ou de production d’eau potable. Il est équipé d’une écluse de navigation de 175 m. Manantali est un barrage hydroélectrique. Ses principales fonctions sont le soutien d’étiage et la crue artificielle sur le bras principal du fleuve Sénégal et la production d’électricité en s’opposant à l’écoulement naturel du fleuve (constitution d’un lac artificiel). Diama et Manantali ont contribué à une semi-artificialisation de l’hydrosystème du fleuve Sénégal pour soutenir les activités économiques (irrigation, production d’eau potable et d’hydroélectricité, etc.) dans un contexte à la fois d’insécurité alimentaire et de crise énergétique des différents États gravitant autour du fleuve (Sénégal, Mauritanie, Mali, Guinée ; Fig. 51). Les barrages au fil de l’eau sont localisés dans des chutes (Félou, Gouina). Ils profitent des débits importants des chutes d’eau pour la production d’électricité. Les barrages de Félou et de Le système hydraulique du delta du Sénégal, typologie et structuration spatiale Chapitre 6. Le système hydraulique du delta du Sénégal, typologie et structuration spatiale – 155 – Gouina sont des ouvrages au fil de l’eau devant permettre une production d’électricité permanente (pour une production moyenne annuelle de 900 gigawatts-heures pour les deux). À terme, le fleuve Sénégal devrait être complètement maîtrisé. Les différents défluents (Bafing, Bakoye, Baoulé, Falémé) seront régulés par des ouvrages hydrauliques (à l’exception du complexe Kolombiné/Karakoro dont les apports sont très faibles) ; l’objectif étant, à terme, la rentabilisation des investissements par la production d’hydroélectricité, la navigation fluviale sur les différents axes hydrologiques (désenclavement des régions de l’est et du sud-est, développement du tourisme) ou l’irrigation (Fig. 51). Des stocks d’eau douce seront constitués (en amont de Diama, entre Moussala et Gourbassi, etc.). La production agricole, minière et la consommation en eau potable des centres urbains seront les principaux bénéficiaires de ces stocks. Ces stocks seront ainsi répartis (Tableau 23) : le Sénégal à Bakel (18 milliards de m3 ), Bafing (9,5 milliards de m3 ), la Falémé (4,7 milliards de m3 ), Bakoye (3,8 milliards de m3 ), Badoumbé (10 milliards de m3 ), Gourbassi (2,1 milliards de m3 ), Balassa (1,3 milliard de m3 ), Koukoutamba (3,6 milliards de m3 ), Boureya (5,5 milliards de m3 ). Ces stocks compléteront celui existant déjà au niveau de Manantali (11,7 milliards de m3 ). 

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