LE SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL

LE SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL

Conception théorique du système monétaire international (SMI)

 L’existence des relations économiques entre des pays ayant des monnaies différentes nécessite en parallèle l’existence des marchés où les agents pourront convertir leur devise en monnaie nationale. L’ensemble des marchés où s’effectuent les échanges monétaires internationaux constituent le Système Monétaire International. Le fonctionnement du SMI revêt ainsi une importance stratégique du fait qu’il se trouve au centre des relations entre les pays du monde. Par ailleurs le fonctionnement du SMI est souvent assimilé au rôle exercé par le fonds monétaire international (FMI) qui occupe une position centrale au sein du système1 , au moins depuis sa création avec le système de Bretton Woods (1944).Comment fonctionne-til alors ce système ?et quel rôle s’attache au FMI ? Voilà ce que l’on se propose de clarifier dans ce chapitre. SECTION 

Le fonctionnement du système monétaire international

 Selon la définition donnée par le FMI, le système monétaire international (SMI) est le système de paiements internationaux et des taux de change entre les monnaies nationales qui permet les transactions internationales (FMI, 2004). Cette définition est complétée par d’autres définitions qui précisent que : Le SMI est un ensemble de pratiques, de règles et d’institutions visant à organiser et surveiller les échanges monétaires et les flux financiers entre les pays autour d’un régime de change (Arnaud DIEMER, 2005). Le système monétaire international est le fruit d’un ensemble de politiques et mécanismes officiels relatif à la balance des paiements internationaux, en particulier les régimes de change. Il est également constitué d’une panoplie d’institutions, de règlements, de normes et de conventions qui régissent son fonctionnement (Eric SANTOR et Lawrence SCHEMBRI, 2011). C’est un ensemble de règles qui contraignent, ou du moins influencent, les décisions des États en matière de régime de change, de politique monétaire et de réglementation des flux de capitaux (McKINNON, 1993). 1FMI, « Qu’est-ce que le fond monétaire international ? », 2004, D’après ces définitions, quatre éléments sont traditionnellement retenus pour caractériser un tel système (Agnès BENASSY-QUERE et Jean PISANI-FERRY, 2011) : • La convertibilité des monnaies et, de façon plus générale, la gestion des flux de capitaux ; • Les taux de change et les régimes de change ; • Les règles et les mécanismes assurant la fourniture de liquidités en cas de besoin ; • La surveillance et la coopération monétaire.

Le rôle du SMI

Le SMI instauré par le système de Bretton Woods a été fondé sur deux principes fondamentaux : la stabilité des monnaies et l’équilibre de la balance des paiements (D. PLIHON, 2010). Mais suite à l’abandon du système, le SMI actuel fonctionne selon une logique très différente. Même si les pays continuent encore à chercher à ajuster leur balance des paiements, dans le SMI post-Bretton Woods, la stabilité des taux de change n’est plus considérée comme un objectif. Néanmoins, la fonction du SMI actuel tient beaucoup de ses anciennes fonctions. Les définitions ci-dessus nous permettent déjà d’évoquer le rôle principal du SMI : Premièrement, pour permettre aux échanges internationaux et aux transferts de fonds de s’effectuer et aux balances de paiements de s’ajuster, il doit assurer l’échange des monnaies nationales. Cette fonction renvoie à l’organisation des modalités de conversion des monnaies et à la question de change, ce qui aboutit à la détermination du taux de change exprimant la valeur des monnaies entre elles. Ensuite, il doit également réguler les déséquilibres des paiements internationaux et faciliter la circulation des liquidités internationales c’est-à-dire les moyens de paiements internationaux tout en assurant l’approvisionnement de ces derniers. Le SMI dispose ainsi deux fonctions principales dont notamment2 : Fonction de circulation : il permet aux biens et aux services et aux capitaux de passer facilement d’un pays à l’autre. Fonction de coordination entre les politiques intérieures des différents pays partenaires du commerce international. Elle prend la forme d’un ajustement des différentes économies tel que la situation de l’une n’ait pas d’effet pervers sur la situation des autres. 2GUILLOT, Philippe, « Le règlement des échanges internationaux», IUFM de la Réunion, 1999, p4. 17 Pour remplir cette deuxième fonction dit aussi de réconciliation, le système s’intéresse en premier lieu aux politiques économiques de ses membres qui exercent un effet sur les autres nations c’est-à-dire à la façon selon laquelle agit chaque pays, délibérément ou non, afin de modifier la situation de sa balance de paiement (Robert SOLOMON, 1979).

La convertibilité des monnaies

 Une monnaie est dite convertible en une autre monnaie lorsqu’il est possible d’échanger la monnaie nationale contre de la monnaie étrangère, appelée également « devises ».Autrefois, les monnaies étaient dites convertibles dans la mesure où on pouvait établir un taux de change égal au rapport de leurs poids relatifs en métal précieux. La convertibilité en or n’existant pratiquement dans aucun pays à l’heure actuelle, c’est à la convertibilité en devises que l’on se réfère lorsqu’on parle de convertibilité des monnaies. Cette convertibilité « devises » peut être interne ou externe. La convertibilité est interne lorsque les résidents aussi bien que les non-résidents peuvent, à l’intérieur du pays, « échanger librement leur propre monnaie contre une autre devise » 3 . La monnaie bénéficie d’une convertibilité externe lorsqu’elle est librement échangeable contre n’importe quelle devise hors de ses frontières et que seuls les non-résidents peuvent effectuer librement le change4 . Le degré de convertibilité d’une monnaie est déterminé par l’étendue du contrôle des changes dans lequel le marché des changes est soit totalement supprimé, un organisme étatique fixant le cours du change et déterminant les échanges compatibles avec ce cours ; soit seulement réduit, le contrôle ne s’exerçant que sur certaines opérations de résidents . Si la convertibilité est entravée par un contrôle des changes, elle est alors partielle. Si ce contrôle est total, on dit que la monnaie concernée est « à cours forcé » et inconvertible6 . Dès lors qu’une monnaie est convertible, elle fera l’objet d’échanges contre des devises étrangères. Le taux de conversion d’une monnaie dans l’autre s’appelle « taux ou cours de change ».Il se fixe sur le marché des changes où sont confrontées offres et demandes des différentes devises étrangères.

Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : Conception du système monétaire international et l’approche théorique de la détermination des taux de changes et de l’ajustement de la balance des paiements
CHAPITRE I : Conception théorique du système monétaire international (SMI)
SECTION 1 : Le fonctionnement du système monétaire international.
1. Définitions
2. Le rôle du SMI
3. La convertibilité des monnaies
4. Les concepts de taux de change
4.1. Taux de change au certain et taux de change à l’incertain
4.2. Taux de change bilatéral et taux de change effectif
4.3. Taux de change au comptant et taux de change à terme
4.4. Taux de change PPA et taux de change nominal
4.5. Taux de change nominal et taux de change réel
5. Les régimes de change
5.1. Définition
5.2. Les principaux régimes de change
5.3. Les caractéristiques des régimes de change
5.4. Le choix de régimes de taux de change
SECTION 2 : Le rôle du Fond Monétaire International (FMI)
1. Définition
2. Les ressources du FMI
2.1. Les quotes-parts
2.2. Les DTS ou Droits de Tirages Spéciaux.
3. Les fonctions attribuées au FMI
3.1. Fonction de surveillance
3.2. Fonction d’assistance
CHAPITRE II : Les approches théoriques de la détermination des taux de change et du mode d’ajustement de la balance de paiements
SECTION 1 : Quelques théories fondamentales de la détermination des taux de change
1. L’approche par le marché des biens et services : La parité de pouvoir d’achat
2. Les approches monétaristes
2.1. Approche par le marché des changes
2.2. La parité des taux d’intérêts (PTI) sur les marchés des changes
2.3. Les modèles monétaires
2.4. Quelques extensions des modèles monétaires
3. La détermination des taux de change par le marché financier (ou marché des capitaux à long terme)
3.1. Le modèle de portefeuille (BRANSON, HALTTUNEN et MASSON, 1977)
3.2. L’approche en termes de bulles spéculatives
SECTION 3 : Le mode d’ajustements des balances des paiements
1. Les effets de la dépréciation du taux de change sur la balance commerciale
1.1. Les conditions de MARSHALL, LERNER et ROBINSON ou conditions des élasticités critiques
1.2. Le phénomène de la courbe « J »
1.3. Le phénomène de « Pass-through »
2. L’approche monétaire de la balance des paiements : Le modèle de Polak
2.1. Présentation du modèle
2.2. Intégration du taux de change dans le modèle monétaire de la balance des paiements de Polak
CHAPITRE III : Analyse mutuelle de la détermination des taux de changes multilatéraux et des mécanismes d’ajustements des balances de paiements dans le cadre du SMI : Le modèle de détermination des taux de changes du FMI. 50
SECTION 1 : Le modèle de détermination des taux de change multilatéraux du FMI
1. Présentation du modèle MERM
1.1. Équation des exportations
1.2. Equation des importations.
SECTION 2 : Les limites de l’application du modèle pour les pays en voie de développement
Deuxième partie : Etude empirique du lien entre les taux de changes multilatéraux et les mécanismes d’ajustement des balances de paiements dans le cas des pays africains à faible revenu
CHAPITRE I : Revue de littérature
CHAPITRE II : Modélisation économétrique des effets des variations des taux de changes effectifs sur la balance des paiements : Cas des pays à faible revenu.
SECTION 1 : Méthodologie et formulation du modèle économétrique
1. Forme réduite du modèle
2. Données et sources des données
SECTION 2 : Les tests de cointégration pour détecter les relations de long terme des variables
1. Définition de la stationnarité d’une variable
2. Test de stationnarité des variables ou Unit Root Test (Test de racine unitaire)
3. Test de cointégration entre plusieurs variables des variables : Approche de JOHANSEN et JUSELIUS (1990).
3.1. Test de la trace
3.2. Test de L-max
4. Les procédures du test de cointégration et les résultats des tests pour le cas des deux pays
4.1. Le déroulement des tests de cointégration
4.2. Résultats des tests de stationnarité
4.3. Les résultats du test de JOHANSEN
SECTION 3 : L’estimation du modèle VAR pour Madagascar et VECM pour Togo
1. Généralisation du modèle VAR
2. Estimation des paramètres
3. Résultats des estimations pour le cas de Madagascar
4. L’estimation du modèle à correction d’erreur dans le cas du Togo
CHAPITRE III : Comparaison des résultats empiriques du cas de Madagascar avec ceux des autres pays et avec les résultats attendus des programmes d’ajustement (PAS) du FMI
SECTION 1 : Le cas malgache et les programmes préconisés par le FMI
SECTION 2 : Comparaison des résultats empiriques du cas de Madagascar avec ceux des autres études et quelques recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES.

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