LE TRONC COELIAQUE ET SES BRANCHES

LE TRONC COELIAQUE ET SES BRANCHES

INTRODUCTION

Le tronc cœliaque (provenant du grec koiliakis) est la première branche viscérale de l’aorte abdominale et constitue une artère importante destinée à vasculariser l’estomac, le pancréas, la rate et le foie. Il a été décrit pour la première fois en 1756 par Haller [1]. En effet sur le plan embryologique, les artères de l’intestin commencent comme des branches segmentaires ventrales des aortes dorsales appariées. Ces branches ventrales sont initialement appariées et distribuées à l’intestin en développement et à ses dérivés. Au cours de la quatrième semaine de vie embryonnaire, les aortes dorsales fusionnent lorsque le tube intestinal s’allonge et tourne, accompagné d’une migration des viscères associés. En fusionnant, les branches ventrales appariées font de même, formant des artères segmentaires non appariées. Ces artères segmentaires alimentent le mésentère de l’intestin dorsal et se divisent en branches ascendantes et descendantes. Ces branches forment un canal anastomotique longitudinal continu le long des aspects dorsal et ventral de l’intestin en développement et donc ils fournissent une alimentation artérielle au tube digestif primitif. Au fil du temps, plusieurs branches ventrales régressent ou fusionnent, cela réduit le nombre des principales branches de l’artère aortique abdominale aux trois vaisseaux médians non appariés : le TC (10e artère segmentaire), l’AMS (13e artère segmentaire) et l’AMI (21e ou 22e artère segmentaire). Ainsi, les altérations de fusion et de régression entraînent une variation de ramification des trois principales branches aortiques abdominales. De plus, parce que leurs origines embryonnaires sont étroitement liées, la persistance des interconnexions ou le chevauchement des territoires du TC, de l’AMS et de l’AMI sont courants [2, 3, 4]. D’autres facteurs pouvant contribuer aux variations vasculaires abdominales comprennent la rotation de l’intestin moyen, la hernie physiologique, la migration de la rate vers la gauche et les modifications hémodynamiques des viscères abdominaux. 3 C’est ainsi que le tronc cœliaque naît de la face antérieure de l’aorte abdominale, sur la ligne médiane, dans l’angle supérieur de l’orifice aortique du diaphragme, immédiatement en-dessous des artères diaphragmatiques inférieures. Sur le squelette, il répond au disque qui unit la douzième vertèbre thoracique (T12) à la première vertèbre lombaire (L1) et dans son trajet il parcourt une courte distance en se dirigeant vers l’avant et le bas, et en passant au-dessus du bord supérieur du pancréas avant de se diviser en trois branches terminales : l’artère gastrique gauche, l’artère hépatique et l’artère splénique [5,6,7]. Parfois, les trois branches se détachent au même point : c’est la vraie trifurcation. Il peut être étudié de manière non invasive par l’imagerie notamment par l’angio-tomodensitométrie multi barrette abdominale et de manière invasive par l’artériographie des vaisseaux abdominaux mais aussi par la dissection sur cadavre. Nous nous sommes intéressés à l’étude radio-anatomique du tronc cœliaque et de ses branches car leur connaissance et leur identification sont capitales dans la chimio-embolisation pour les cancers du foie mais également dans la planification de la transplantation hépatique, de la chirurgie pancréatique et œsogastrique [8,9]. Par ailleurs, il existe classiquement de nombreuses variations anatomiques qui doivent être précisées chez le sujet noir. Le but de notre étude était d’étudier la biométrie du tronc cœliaque et de ses branches, ses variations anatomiques en corrélation avec l’âge et le sexe mais également ses rapports avec le ligament arqué médian du diaphragme de manière prospective sur une série consécutive d’angio-tomodensitométries abdominales.

MATERIEL ET METHODE

Cadre d’étude

Notre étude s’est déroulée aux Services d’Imagerie Médicale du Centre Hospitalier Universitaire Aristide Le Dantec et du Centre Hospitalier National Universitaire de Fann de Dakar au Sénégal. Ces services comprennent chacun :  Un professeur titulaire ;  Des assistants chef de clinique pour le Centre Hospitalier Universitaire Aristide Ledantec;  Des internes des hôpitaux ;  Des étudiants en DES d’Imagerie Médicale ;  Des techniciens en Imagerie Médicale ;  Des secrétaires médicaux ;  Une archiviste bibliothécaire pour le Centre Hospitalier Universitaire Aristide Ledantec  Un statisticien pour le Centre Hospitalier Universitaire Aristide Ledantec. Ces services disposent chacun de : Imagerie Médicale du Centre Hospitalier Universitaire Aristide Le Dantec :  Un scanner multi-coupes 64 barrettes de marque SIEMENS avec injecteur automatique de marque MEDRAD double corps ;  Deux appareils d’échographie ;  Deux appareils de radiographie standard ;  Un appareil de mammographie ;  Un appareil d’ostéodensitomètre et  Un système PACS. 5 Imagerie Médicale du Centre Hospitalier National Universitaire de Fann :  Un scanner multi-coupes 64 barrettes de marque HITACHI avec injecteur automatique de marque MEDRAD double corps ;  Quatre appareils d’échographie ;  Trois appareils de radiographie standard et  Un appareil de mammographie. 

Type et période d’étude

Il s’agissait d’une étude prospective et descriptive durant 20 mois allant du 05 mars 2018 au 11 novembre 2019.

Matériel d’étude

Nous avons utilisé deux scanners de type SOMATOM Emotion 64 de SIEMENS et de type SCENARIA Emotion 64 de HITACHI multi-coupes, à acquisition spiralée, de 64 barrettes qui peuvent effectuer des coupes volumiques natives fines de 0,6 mm avec des reconstructions en trois dimensions dans les plans transversal, frontal et sagittal. L’injection du produit de contraste était réalisée avec un injecteur automatique de marque MEDRAD muni d’une double tête.

Population d’étude 

Critères d’inclusion Nous avons inclus tous les sujets qui avaient bénéficié d’une TDM abdominale ou thoraco-abdominale avec injection de produit de contraste. 6 I.4.2. Critères de non inclusion Ces critères sont ; tous les sujets qui présentaient :  Une pathologie tumorale du pancréas, de l’estomac, du duodénum et du foie ;  Une pathologie ganglionnaire de la région cœliaque ;  Une pathologie vasculaire abdominale dégénérative ;  Une TDM non ou mal injectée et  Un âge inférieur à 14 ans. I.4.3. Description de la population d’étude Deux cent trente et un (231) patients ont été retenus pour réaliser ce travail.  Age L’âge moyen était de 46.58 ans avec des extrêmes de 20 ans et 83 ans. La médiane était de 46 ans avec un écart type de 15.79 ans. La tranche d’âge de 44 – 64 ans était la plus représentée soit 41,6 %. Le tableau I récapitule la répartition des sujets suivant les tranches d’âge.(Tableau I)

Table des matières

 INTRODUCTION
I. MATERIEL ET METHODE
I.1. Cadre d’étude
I.2. Type et période d’étude
I.3. Matériel d’étude
I.4. Population d’étude
I.4.1. Critères d’inclusion
I.4.2. Critères de non inclusion
I.4.3. Description de la population d’étude
I.5. Méthode
I.6. Analyse statistique
II. RESULTATS
II.1. Visibilité du tronc cœliaque
II.2. Niveau d’origine du tronc cœliaque
II.3. Direction du tronc cœliaque
II.4. Distribution du tronc cœliaque selon la classification d’Adachi
II.5. Mensurations du tronc cœliaque et de ses branches 28
II.5.1. Tronc cœliaque
II.5.2. Branches du TC
II.6. Corrélations des dimensions du TC et de ses branches avec l’âge et le sexe
II.6.1. Corrélations du tronc cœliaque
II.6.1.1. Corrélations de la longueur du tronc cœliaque
II.6.1.2. Corrélations du calibre du tronc cœliaque
II.6.2. Corrélations des branches du tronc cœliaque
II.6.2.1. Corrélations du calibre de l’artère gastrique gauche
II.6.2.2. Corrélations du calibre de l’artère hépatique commune
II.6.2.3. Corrélations du calibre de l’artère splénique
III. DISCUSSION
III.1. Méthodologie
III.2. Biométrie
III.3. Variations du TC et de ses branches
IV. APPLICATIONS CHIRURGICALES ET RADIOLOGIQUES
CONCLUSION
REFERENCES

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