L’ENTREPRISE ET LES NOUVELLES PRATIQUES MANAGERIALES DANS LE CONTEXTE MONDIAL

L’ENTREPRISE ET LES NOUVELLES PRATIQUES MANAGERIALES DANS LE CONTEXTE MONDIAL

LA MONDIALISATION 

La mondialisation des échanges est l’un des changements économiques les plus marquants de ces trente dernières années. Paradoxalement, et malgré la profusion des discours et des écrits sur la mondialisation, ce concept reste mal cerné. De fait, cinq termes sont généralement employés pour désigner ce processus : l’ouverture, l’internationalisation, la mondialisation, la globalisation et l’intégration. En réalité chacun reflète un degré d’avancement dans ce processus. La première partie de cette section abordera la définition de ce concept et les divergences qu’il suscite. La deuxième partie décrit les trois configurations de la mondialisation à savoir, la configuration internationale, la configuration multinationale et la configuration globale. La configuration internationale sera appréhendée à travers ses trois principales caractéristiques. Tout d’abord, la prédominance des flux d’exportation et d’importation entre les pays, la dimension dominante étant le commerce et l’échange entre nations. Puis, le rôle prépondérant joué par l’Etat dans cette configuration, à la fois comme acteur de la politique commerciale et comme territoire économique pertinent. Et enfin, la spécialisation internationale qui provient des spécificités économiques, politiques, sociales et culturelles des pays. Les théories classiques (Smith, 1776 ; Ricardo, 1821) et néoclassiques (Heckscher, 1919 ; Ohlin, 1933) sous-tendent, la division internationale du travail, paradigme dominant de l’économie internationale. La configuration multinationale est dominée par les dimensions productive et technologique. La dimension commerciale qui prévalait dans la configuration internationale, a progressivement laissé place aux investissements directs à l’étranger effectués par les firmes multinationales. Cet accroissement des investissements directs va avoir pour conséquence l’augmentation du nombre de multinationales qui occupent le premier plan dans cette configuration. Les Etats-nations subsistent, mais ils perdent leur position prépondérante au profit des multinationales qui deviennent les acteurs principaux de la mondialisation. La dilution du rôle de l’Etat est contre balancée par le poids de ces multinationales. Chapitre I L’entreprise et les nouvelles pratiques managériales dans le contexte mondial 16 La configuration globale se caractérise par la prépondérance de la dimension financière. Si la configuration multinationale se caractérise par la mobilité des activités de production, la configuration globale quant à elle repose sur la mobilité des capitaux financiers. Les investissements financiers ou de portefeuille sont la principale dimension de la configuration globale. Cette configuration a commencé à se profiler à partir des années quatre vingt avec la libéralisation spectaculaire des marchés financiers. Le processus de globalisation financière est fondé sur la règle des trois « D »  :  La désintermédiation qui signifie que les opérateurs internationaux ont directement recours aux marchés financiers sans passer par les intermédiaires financiers et bancaires pour effectuer leurs opérations de placement et d’emprunt.  Le décloisonnement des marchés correspond à l’abolition des frontières entre les marchés nationaux. Ceux-ci sont donc ouverts vers l’extérieur.  La déréglementation est l’abolition par les autorités monétaires des principaux pays industrialisés des réglementations et l’assouplissement du cadre réglementaire de manière à faciliter la circulation internationale du capital. La globalisation financière est un processus menant à l’intégration des marchés financiers et à la levée progressive de tous les contrôles susceptibles de freiner la libre circulation du capital. La troisième partie expose l’évolution de la réflexion sur la mondialisation. Les théories classiques et néoclassiques de la division internationale du travail font l’objet de critiques et sont remises en cause par les nouvelles théories du commerce international. La vision statique et les hypothèses simplificatrices de la théorie de l’avantage absolu d’Adam Smith et de l’avantage relatif de Ricardo ainsi que le modèle de base d’Heckscher et Ohlin limitent considérablement la portée de ces approches sur l’environnement international actuel. Ce qui a conduit au renouvellement des théories du commerce international et à la remise en cause relative de la spécialisation internationale. 

Le concept de la mondialisation

Parmi la multitude de définitions de la mondialisation, deux définitions nous ont paru pertinentes, celle de D. Held, et autres.10 et celle de B. Blancheton . La définition proposée par Held et al renvoie à quatre vecteurs principaux de la mondialisation : l’extension des réseaux, l’intensification, l’accélération et l’impact des interconnections. La définition proposée par Blancheton met en évidence le degré d’ouverture des économies nationales à travers cinq termes : l’ouverture, l’internationalisation, la mondialisation, la globalisation et l’intégration. 

Définitions

Les nombreux bouleversements qui ont ponctué ces dernières décennies marquent l’entrée irréversible dans la mondialisation. Plusieurs définitions de la mondialisation ont été avancées. Pour Held et al, la mondialisation est « le processus qui concrétise une transformation de l’organisation spatiale, des relations sociales et des transactions, à l’issue d’un élargissement, une accélération et un approfondissement de l’inter connectivité planétaire ». L’inter connectivité planétaire est défini comme étant l’ensemble des liens qui relient la planète par le biais de la technologie, mettant ainsi en place un univers en forme de toile d’araignée. Les exemples d’inter connectivité planétaire sont multiples, allant de la ménagère qui revend en ligne le linge de son bébé qui grandit, à la firme qui recrute du personnel de l’autre côté de l’hémisphère. La définition proposée par Held et al renvoie à quatre vecteurs principaux de la mondialisation : extension, intensification, accélération et impact. Le premier vecteur, l’extension des réseaux, dénote la possibilité d’actions et répercussions à distance, comme par exemple les conséquences des transactions à Wall Street, sur le prix des matières premières à des milliers de kilomètres de New York. Le deuxième vecteur, l’intensification des interconnections signifie que ces dernières ne sont plus sporadiques ou occasionnelles, mais qu’elles sont devenues régulières et continuelles. Exemple de « sociétés en réseaux ». Le troisième et le quatrième vecteur, l’impact et la profondeur des interconnections font référence à l’imbrication entre les niveaux local et mondial et vice versa, ainsi des événements locaux peuvent avoir des conséquences globales, et au contraire, un problème de dimension globale sera répercuté au niveau local. Cinq termes sont principalement avancés pour désigner chacun un degré différent de l’intensification de l’ouverture commerciale et financière des économies nationales. Selon Blancheton, les cinq termes désignent pour l’essentiel un même processus mais peuvent être distingués à la fois par leur connotation et leur degré d’exigence en terme d’avancement dans ce processus. Ces termes sont : L’ouverture qui s’oppose dans ce contexte à l’autarcie et se cantonne à l’idée d’une perméabilité à l’échange avec le reste du monde.  L’internationalisation renvoie à une intensification des relations économiques avec le reste du monde, sous contrôle néanmoins des Etatsnations.  La mondialisation désigne un processus d’intensification des échanges qui englobe trois aspects principaux : le commerce, la finance et le mouvement des hommes.

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