Les résidus de colorants dans les produits d’aquaculture

Les résidus de colorants dans les produits
d’aquaculture

L’aquaculture en constante progression 

Le poisson, une source essentielle de nourriture pour l’Homme 

Les produits de la mer font partie du régime alimentaire des hommes dans leur Histoire. On retrouve des traces de consommation de poissons et coquillages depuis bien avant l’antiquité (Barrett, 2019). L’attrait et la consommation de poissons sont d’ailleurs intégrés jusqu’à aujourd’hui aux traditions culturelles de nombreux peuples. Dans certaines populations, le poisson est la principale source de nourriture et de nutriments essentiels. Il leur fournit de l’énergie, des protéines et toute une gamme d’autres éléments nutritifs importants, notamment les acides gras polyinsaturés à longue chaîne. Parmi la population adulte en général, la consommation de poisson, en particulier de poisson gras, réduit le risque de mortalité par maladie coronarienne. Aujourd’hui, la croissance démographique mondiale représente un enjeu majeur pour répondre à la demande nutritive de la planète. Aussi, les produits d’aquaculture, ainsi que les micro-algues, les insectes, les protéines monocellulaires et les co-produits, représentent un potentiel énorme d’apport nutritif dans l’exploration des protéines alternatives (Kim et al., 2019). L’utilisation la plus courante des ressources halieutiques, c’est-à-dire les ressources vivantes aquatiques, est sous forme alimentaire. Plus de 75 % de la production mondiale de poisson est destinée à la consommation humaine directe, et la consommation de poisson frais croît aux dépens d’autres formes de produits à base de poisson (poisson en conserve, par exemple). Le Les résidus de colorants dans les produits d’aquaculture Partie I : synthèse bibliographique 20  poisson débarqué non destiné à la consommation humaine directe est réduit en farine de poisson et en huile, principalement pour les porcs et les poulets et, plus récemment, pour l’élevage d’espèces aquatiques carnivores (telles que le saumon, la crevette, le bar, la dorade, etc.). 

L’Asie, principal producteur de produits d’aquaculture

 Nous comprenons donc pourquoi, dans ce contexte de besoin de ces ressources, l’aquaculture a un rôle majeur à jouer pour l’avenir. Mais tout d’abord redéfinissons le terme « aquaculture », afin de mieux appréhender ce challenge. L’aquaculture consiste dans la culture d’organismes aquatiques, y compris poissons, mollusques, crustacés et plantes aquatiques. Le terme « culture » implique une quelconque forme d’intervention dans le processus d’élevage en vue d’améliorer la production, telle que l’empoissonnement à intervalle régulier, l’alimentation, la protection contre les prédateurs, etc. Plus précisément, cet élevage d’organismes aquatiques se situe dans les zones côtières et intérieures appelant une intervention dans le processus d’élevage en vue d’en améliorer la production. Selon la FAO, c’est probablement la filière de production alimentaire qui connaît la croissance la plus rapide, et elle produit actuellement 50 % des poissons destinés à la consommation humaine dans le monde (Figure 1). Figure 1 : Production mondiale de pêches et d’aquaculture (graphique de gauche), Contribution relative des pêcheries d’aquaculture et de capture aux poissons pour la consommation humaine (graphique de droite). Source : (FAO, 2018). En effet, l’aquaculture continue de croître plus vite que les autres principaux secteurs de la production alimentaire, même si elle ne bénéficie plus des taux de croissance annuels élevés des années 1980 et 1990 (11,3 % et 10 %, plantes aquatiques exclues). La croissance annuelle moyenne est tombée à 5,8 % sur la période 2000-2016, même si une croissance à deux chiffres a encore été observée dans un petit nombre de pays, en particulier en Afrique entre 2006 et 2010. L’ensemble de la production mondiale aquacole s’élevait à 80 millions de tonnes de poisson, dont 54 millions de tonnes de poisson, 17 millions de tonnes de mollusques, Partie I : synthèse bibliographique 21  8 millions de tonnes de crustacés et 1 million de tonnes d’autres animaux aquatiques. La Chine est de loin le principal producteur de poisson d’élevage, et produit plus que le reste du monde chaque année depuis 1991. Les autres principaux producteurs en 2016 étaient l’Inde, l’Indonésie, le Viet Nam, le Bangladesh, l’Égypte et la Norvège. Les pays asiatiques contribuent donc à la quasi-totalité de cette production, soit 89 % de la production sur les deux dernières décades, comme le montrent les chiffres du Tableau 1 (FAO, 2018). Parmi les espèces halieutiques d’élevage, le poisson constitue la catégorie principale, très loin devant celle des crustacés et des mollusques. Les espèces d’élevage les plus produites sont les carpes, et le Tilapia, représentant environ la moitié du poisson d’élevage. 

La France, troisième producteur en Europe 

En Europe, l’aquaculture en 2010 représentait une production d’environ 2 520 000 tonnes pour seulement 4 % de la production aquatique animale mondiale). La France avec 224 000 tonnes se trouve en 4ème position, très loin derrière la Norvège (1er producteur mondial de saumon) et juste au niveau de l’Espagne et du Royaume-Uni (2nd et 3e producteurs européens). Partie I : synthèse bibliographique 22  Si la production norvégienne continue régulièrement de progresser, celle de la France stagne (Ifremer, Source FAO 2012, données 2010). Ainsi, la valeur des importations en France de produits aquatiques augmente de 7 % en un an. Parmi ceux-ci, les achats de poissons frais ou congelés (entiers et filetés) croissent de 13 % tandis que les préparations et conserves de poissons diminuent de 5 %. La part consommée de poisson d’élevage par les Français représente seulement 11 % du poisson consommé (FranceAgriMer, 2018). En France, la production de produits aquatiques ne couvre que partiellement la consommation. Parmi les principales espèces dont la balance est excédentaire, deux viennent pour partie ou totalement de l’élevage : la truite et les huîtres. La truite arc-en-ciel (Figure 2) est l’espèce far de l’élevage en France, très appréciée des pêcheurs pour le loisir et la consommation. Figure 2 : La pisciculture en France de 2010 à 2014. Source: http://agreste.agriculture.gouv.fr Des données plus récentes indiquent que la France, en tant que troisième producteur européen de truites élevées en eau douce, a produit près de 33 000 tonnes en 2018, démontrant une tendance à la hausse de la production (Agreste, 2018).

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *