Les théories des ressources humaines

Les théories des ressources humaines :

Passage de l’approche Personnel à l’approche Ressource Humaine :

La fonction Ressources Humaines est la dernière-née des grandes fonctions de l’entreprise après la Production, la Finance et le Marketing. Il s’agit d’une fonction de l’entreprise  » qui vise à régir, à obtenir une adéquation efficace et maintenue dans le temps entre ses ressources (ses salariés) et ses emplois, en termes d’effectifs, de qualifications et de motivation. L’adéquation recherchée porte sur les compétences :

– A un échelon collectif : il s’agit ici de gérer des effectifs en fonction des diverses natures et de divers niveaux de compétences requises ; S’ouvre ici le large champ de la gestion prévisionnelle, du renouvellement des compétences par recrutement externe, de la réallocation des ressources humaines par mobilité interne, des politiques de formation, de recyclage et de perfectionnement, des décisions de licenciement collectif, du système de rémunération.

– A un échelon individuel : il s’agit de gérer les compétences et les potentiels individuels par l’appréciation de ceux-ci, par des microdécisions de formation, d’affectation, de rémunération, de mutation, de promotion, de licenciement, de mise à la retraite. En bref, une gestion de carrière.

L’adéquation entre ressources et besoin porte également sur un élément qualitatif : les motivations.

On cherche à cet égard à raccourcir l’écart qui sépare les comportements et attitudes adoptés par le personnel des comportements et attitudes qui sont attendus de lui. On trouve notamment ici, outre l’effet (dé) motivant des méthodes et pratiques de gestion courante (sélection, accueil, appréciation, rémunération, …) le recours à divers types de stimulants, le développement de politiques d’information, de communication, de participation, les pratiques de projet d’entreprise, de « culture d’entreprise » …

Elle a pour objet l’optimisation continue des compétences au service de la stratégie de l’entreprise, Elle a connu d’importantes mutations depuis l’apparition des premiers services du personnel, passant d’un rôle purement administratif à un rôle qualifié aujourd’hui de stratégique.

Le modèle des « Ressources Humaines » se caractérise par rapport à d’autres politiques de personnel par l’accent qu’il met sur la participation, la responsabilisation, le souci du développement individuel, et l’intégration de la politique du personnel dans les objectifs généraux.

Le changement d’appellation selon J.M Peretti est un changement de perspective et de pratique. L’approche Personnel considère le travailleur comme une source de coûts à minimiser, un actif comme les autres, un sujet qui a des droits et des devoirs. Cette approche « personnel »est substituée par une autre, assimilant le personnel à une ressource dont l’utilisation doit être optimisée (investissement).

C.H. Besseyre des Horts (1988) note : la GRH est une vision contemporaine de la fonction, les femmes et les hommes de l’entreprise sont des ressources qu’il faut mobiliser, développer, sur lesquelles il faut investir. Ces ressources sont les premières ressources stratégiques de l’entreprise, la fonction même devient majeure et acquiert le statut de grande fonction stratégique, il souligne que la notion de « Ressources Humaines » traduit un souci croissant d’optimisation des ressources (plutôt que de minimisation des coûts) et de pro activité (plutôt que de réactivité).

Quant à Louart (1991) considère que les préoccupations ont évolué. De la régulation du travail à la prise en compte d’enjeux stratégiques, et les activités se sont étendues de l’administration du personnel à la gestion active des hommes.

La ressource gérée est vivante, elle pense, réagit, a des attentes et des stratégies, contrairement aux autres ressources (marchandises, machines, bâtiments…) gérées par l’entreprise. Elle ne peut être réduite à un capital de connaissances ou d’informations.

Comparée à d’autres fonctions (financière, commerciale, production, technique), la GRH comprend une double dimension qui lui est propre : une dimension « management » qui couvre les questions de contour, de missions, d’organisation et d’activation de la fonction et une dimension « gestion de la ressource » Qui couvre les questions de l’acquisition, de l’entretien, de la valorisation et de l’enrichissement du capital humain.

La GRH doit être orientée vers les hommes et pas seulement vers les résultats organisationnels .

Théodore W Schultz (1981) et Gary S Becker (1983) ont proposé une approche plutôt économique du capital humain : Schultz dans son ouvrage « Investing in people » (1981) a démontré que l’investissement dans le savoir et dans l’humain permettait de sécuriser l’humain et lui procurait un bien être dans son travail. De même, Becker dans son livre « Human capital » (1983) a démontré que les investissements dans le capital humain, comme la formation, rapportent à long terme.

Ces deux auteurs ont développé l’idée de l’importance d’investir dans le capital humain et ont appliqué la théorie économique du « retour sur investissement » pour le démontrer.

Finalités de la Gestion des Ressources Humaines

L’auteur Davenport (1999) définit le capital humain comme étant constitué de trois (3) éléments : les aptitudes, les comportements et l’effort. Selon lui, la gestion efficace du capital humain passe par quatre (4) grands domaines d’interventions (pas nécessairement distincts mais qui s’entrecoupent) :
L’attraction : embaucher les bonnes personnes.
Le développement : offrir aux employés l’accès à l’apprentissage continu.
La mobilisation : chercher l’investissement optimal de son capital humain en instaurant le contrat psychologique et en offrant un environnement qui stimule et encourage la contribution.
La fidélisation : mise en place des stratégies permettant la loyauté et l’engagement.

Quant à Blanchot et Wacheux (2002) attribuent sept finalités stratégiques à la GRH : La première finalité stratégique de la GRH est l’attraction des compétences requises par l’intermédiaire des pratiques de recrutement, de rémunération, de formation et de gestion des carrières. La seconde finalité stratégique de la GRH·est Le développement des compétences requises, l’autre finalité de la GRH, est la mobilisation des salariés, elle influence également la performance individuelle et collective en canalisant les énergies au mieux des intérêts de l’entreprise. Comme quatrième finalité, la GRH vise la conservation des compétences requises, à travers la planification des effectifs, la flexibilité, l’organisation du travail et la mobilité. Les trois dernières finalités de la GRH présentées sont les contraintes juridiques, la contrainte d’efficience (la maîtrise de la masse salariale et des coûts, des outils et activités de GRH) et enfin, la contrainte éthique entendue comme la nécessité ou la pression pour le respect d’un ensemble de normes sociales qui dépassent le cadre de la loi. Il s’agit des normes d’équité, de transparence, d’employabilité ou de respect des droits de l’homme.

Blanchot et Wacheux (2002), ont insisté qu’une meilleure maîtrise des finalités stratégiques de la GRH contribue à la performance de l’entreprise et à la création de valeur.

Parmi ces finalités de GRH, trois nous intéressent : l’acquisition ou l’attraction des compétences requises par l’intermédiaire des pratiques de recrutement, de rémunération, de formation et de gestion des carrières.

Table des matières

Introduction générale
CHAPITRE – I LES THEORIES DE FIDELISATION ET L’IDENTIFICATION DE SES VALEURS EXPLICATIVES
1. Roulement des employés
2. Les théories des ressources humaines
2.1. Passage de l’approche Personnel à l’approche Ressource Humaine
2.2. Finalités de la Gestion des Ressources Humaines
3. Théories de fidélisation
3.1. Différentes définitions
3.2. Les visions de la fidélisation des salariés
3.2.1. La fidélité réelle
3.2.2. La fidélité conditionnelle
3.2.3. La fidélité de façade
3.3. Les motifs de départ
3.3.1. Les caractéristiques individuelles des salariés
3.3.2. Les facteurs extérieurs de l’entreprise
3.3.3. Les pratiques et le mode de gestion de la main d’œuvre
3.4. Pourquoi fidéliser ?
3.4.1. Enjeu organisationnel
3.4.2. Enjeu social : devenir une entreprise citoyenne et un employeur de référence
3.5. Quelle population fidéliser ?
3.6. Concepts de la fidélisation
3.6.1. Théories de la satisfaction
3.6.2. Théories de l’implication
4. La différence entre fidélisation et motivation
4.1. Définitions motivation
4.2. Les théories de la motivation
4.2.1. Les théories substantialistes dites de contenu
4.2.2. Les théories de processus ou d’attentes
4.3. Les différents systèmes de motivation
4.3.1. La motivation par les salaires et les gratifications matérielles
4.3.2. La motivation par la communication humaine
4.3.3. La motivation par la responsabilisation et la participation
4.3.4. La motivation par le projet d’entreprise
4.4. Fidélisation Et Motivation : Eléments de différence
4.4.1. Satisfaction et motivation
4.4.2. Implication et motivation
CHAPITRE II LES FACTEURS DE FIDELISATION ET SON LIEN AVEC LA PERFORMANCE ET L’INTENTION DE RETRAIT DES SALARIES
1. Les pratiques managériales dans le but de fidélisation de salariés
1.1 Les valeurs générationnelles
1.1.1. Les baby-boomers (nés entre 1946 et 1964)
1.1.2. Les membres de la génération X (nés entre 1965 et 1980)
1.1.3. La génération Y (nés entre 1981 et 1999)
2. Facteurs de la fidélisation des salariés
2.1. Agir sur la satisfaction au travail pour fidéliser
2.1.1. Les conditions physiques
2.1.2. Les conditions organisationnelles
2.1.3. Les conditions sociales et financières
2. 2. Agir sur l’implication organisationnelle
2.2.1. L’intégration
2.2.2. La valorisation
3. Le Concept de contrat psychologique
3.1. Clarifier la proposition de valeur
3.2. Adapter le recrutement
3.3. Aider les salariés à gérer leurs carrières
3.3.1. Favoriser la mobilité interne
3.3.2. Assurer un feedback complet et régulier sur le développement de chacun
3.3.3.Cibler la formation
3.4. Rémunérer les performances
3.4.1. Découpler compétences et performance
3.4.2. Diversifier les mécanismes d’incitation
3.5. Adapter l’organisation du travail
4. L’impact de la fidélisation sur la performance
4.1. Définition performance
4.2. Les formes de performance
4.2.1. La performance systémique
4.2.2. La performance sociale
4.2.3. La performance économique
4.2.4. La performance politique
4.3. Lien entre les pratiques de GRH et la performance
4.4. La fidélisation et la performance et son impact sur l’intention de retrait
4.4.1. La satisfaction et l’impact sur la performance et l’intention de retrait
4.4.2. L’implication et l’impact sur la performance et l’intention de retrait
CHAPITRE III LES PRATIQUES MANAGERIALES DANS LE BUT DE FIDELISATION DES RESSOURCES HUMAINES DANS LES ENTREPRISES ALGERIENNES
1. Méthodologie de la recherche
1.1. Description de l’échantillon
1.2. Résultats d’enquête et discussions
1.2.1. Impact de l’âge, genre, et statut de l’entreprise sur la mobilité professionnelle
2. stratégies d’attractivité et de fidélisation
2.1. Accompagnement du salarié lors de son embauche
2.2. Des plans de formation pour les salariés
2.3. Valoriser la communication est essentiel pour informer et accompagner le salarié dans son évolution au sein de l’entreprise
3. Limites et perspectives
4. Conclusion
CHAPITRE IV IMPACT DE LA FIDELISATION SUR L’INTENTION DE RETRAIT DES SALARIES
1. Instrument d’investigation : le questionnaire
2. Description de l’échantillon
2.1. Le type de l’entreprise
2.2. L’effectif
2.3. L’âge du salarié
2.4. Le genre
2.5. La situation matrimoniale
2.6. Les études suivies
2.7. Ancienneté
3. Les Instruments de mesure
3.1. La satisfaction au travail
3.2. L’implication organisationnelle
3.2.1. Implication affective
3.2.2.Implication calculée
3.2.3. Implication normative
3.3. Les paramètres personnels
3.4. Intention de départ volontaire
3.5. Intention de s’absenter
4. Résultats
4.1. Corrélation entre effectif, âge, genre, situation matrimoniale, les études suivies, ancienneté sur l’intention de départ et de s’absenter
4.2. Corrélation satisfaction /intention de départ
4.3. Corrélation implication/intention de départ
5. Méthode de régression linéaire pour tester l’hypothèse (H’1b) et (H’2b)
5.1. Analyse de variance
5.1.1.satisfaction/intention de départ
5.1.2. Implication / Intention de départ
5.2.Étape 2 : Évaluation de l’ajustement du modèle de régression aux données
5.2.1. satisfaction/intention de départ
5.2.2.Implication/intention de départ
5.3. Étape 3 : Évaluation de la variabilité expliquée par le modèle de régression
5.3.1. satisfaction/intention de départ
5.3.2. Implication/intention de départ
5.4. Étape 4 : Évaluation des paramètres du modèle
5.4.1. satisfaction/intention de départ
5.4.2. Implication/Intention de départ
6. Impact satisfaction, implication sur intention d’absentéisme
6.1.Corrélation satisfaction/-intention de s’absenter
6.2.Corrélation implication/intention de s’absenter
Conclusion

Cours gratuitTélécharger le document complet

 

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *