LA REEDUCATION

 LA REEDUCATION

La rééducation est un moyen de résoudre les problèmes des enfants, en particulier, ceux des enfants défavorisés, démunis. Grâce à sa qualité éducative, elle replace l’enfant dans le contexte où aucun enfant n’est supérieur à l’autre ou viceversa. A cet effet, nous allons voir en première section, les généralités, en deuxième section, l’éducation proprement dite et enfin en troisième section le cadre pédagogique. 

Généralités

La rééducation est l’action de refaire l’éducation d’une personne, d’un organe ou d’une fonction lésés par accident. Elle vise, essentiellement, à donner à un individu handicapé les moyens de s’adapter socialement. Dans cet esprit, on parle de rééducation des délinquants, des caractériels, des dyslexiques, etc.…3. « La rééducation, selon Félix GENTILI, est une pratique générale, faite de bricolages théoriques et pratiques qui prend ses racines dans tout et rien de précis à la fois ». Elle n’a donc pas de fondement théorique propre et utilise des concepts qui touchent aussi bien à la psychologie, la sociologie, la pédagogie, la psychanalyse, que des pratiques physiques d’éveil, psychomotrices, artistiques, poétiques, voire psychothérapeutiques4 . « C’est, toujours selon Félix GENTILI, une pratique de l’entre deux5 ». Elle consiste surtout à faire passer un enfant d’un état à un autre, à le faire « basculer » dans un autre monde intérieur, l’amener à passer d’une activité mentale de « type enfantin » (ou la sienne, « originale ») à une autre qui consiste à utiliser des « tourneurs d’esprits » nécessaires pour apprendre en classe. Chercher à saisir comment pense un enfant, de quelle manière il peut considérer son « activité de pensée », puis l’amener à penser d’une façon nouvelle pour devenir l’élève qu’il pourra peut-être, fait partie du délicat métier de rééducateur. C’est l’amener, en tant que sujet, à comprendre ce qui semble valable pour lui afin de retrouver le plaisir d’apprendre en classe. Il n’y a pas de « bonnes » réponses préexistantes au sujet ni à l’enseignant spécialisé pour cette évolution où l’imaginaire et le symbolique se croisent sans cesse.

Principes et techniques de la rééducation

Principes

Les principes de la rééducation relèvent de l’évolution de la psychomotricité et s’inspirent de la phénoménologie. Ils sont liés à des notions empruntées à WALLON, plus qu’à FREUD Corps vécu, perçu, conçu et non pas seulement imaginé ou représenté de façon symbolique6 . Elle permet dans l’école, la prise en compte de ce « monde personnel » de l’enfant pour l’amener à le « retravailler » et faciliter son entrée dans un rôle d’élève. Puis de repérer dans des cadres distincts, identifiés, (classe, maison, salle de rééducation, activités, autres), la place et le rôle de chaque adulte. Chaque cadre apportera des « contraintes » nouvelles faisant appel à des organisations différentes de sa pensée. La rééducation est dans un « entre deux » du devenir de la relation enfant / professeur des écoles – rééducateur. C’est une aide « à devenir grand ». a) La mise en place d’un cadre stable et fiable La rééducation est très structurée selon un protocole strict. A partir de la demande d’aide, les étapes successives sont repérées et offrent des cadres stables indispensables aux partenaires permettant à chacun de retrouver ses repères sans confusion des rôles. L’entretien de classification avec l’enseignant demandeur d’aide professionnelle l’accord de l’enfant, celui de ses parents, puis les synthèses différentielles du KASED pour proposer l’aide la plus appropriée, sous des formes adaptées, seul ou à plusieurs. Ce qui peut apparaître long et lourd est en fait « l’installation » de chacun dans son cadre. On respectera les refus d’un enfant de ne pas venir en rééducation. Si un adulte le lui imposait, il en ferait un objet de travail, pas un futur sujet7 . b) La découverte Parmi les principes avancés sont la découverte du plaisir à gérer, la satisfaction de ses découvertes là à lui seul confirmée, par l’adulte, l’activité de jeu pour accéder à la prise de conscience de l’existence de son processus personnel de 6 Félix Gentili, ib. 7 Félix Gentili, ib. 15 symbolisation. L’enjeu théorique de la rééducation est ce que le sujet a à nous dire qui peut le gérer pour avoir l’esprit serein pour apprendre des choses nouvelles. L’enfant sera amené éventuellement à exprimer, d’une manière ou d’une autre, ce qui le préoccupe personnellement : « ce qui lui pose problème » dans sa vie d’enfant et qui l’empêche d’avoir une pensée d’élève, souple, mobile, plastique. Cela peut se produire au cours de n’importe quelle activité. La parole du rééducateur posée, entendue, rassurante pour dire ce qui est humain ou pas, acceptable ou pas, bref naturel, ou pas, aidera l’élève à faire « la part des choses ». Le rééducateur n’a pas comme objectif de travailler justement sur ce qui pose problème à l’enfant, mais de partir de ce qu’il donne, de ce qu’il est, pour entreprendre avec lui d’autres découvertes. C’est la stratégie de détour. Elle utilise les concepts comme vécu corporel, le dialogue tonico-émotionnel, l’expression de soi, le jeu.

Techniques

Les techniques sont celles du dialogue corporel, des jeux symboliques, et de toutes médiations propices à des changements. Les relances, les positions de parole sur les événements, le vécu de l’instant, le sens, le devenir, les techniques « en écho », les changements de rôles, constituent des savoirs professionnels. Aucune médiation n’est particulièrement apte dans l’absolu à produire un effet a priori. Il n’y en a pas de « bonnes » préexistantes au sujet et à ses problèmes. Créer avec l’enfant de l’attente, de la surprise, des renversements de situations, s’exprimer et l’amener à dire ce qui se passe dans sa propre intériorité pour raisonner, sont des savoirs qui demandent une grande perspicacité. Toutes les formes sont possibles : travail de prévention avec des groupes de maturation ; prévention secondaire avec des Groupes d’Aide Spécifique au Développement (rééducation à plusieurs, avec des enfants) « empêchés » mais pas suffisamment envahis par leurs problèmes, alors que pour certains enfants la rééducation individuelle semblera la plus pertinente. La découverte de ce plaisir à penser se fait par des échanges sur les procédures et leurs résultats. Il faut un adulte fiable, stable, constant, cadrant qui offre à l’enfant toutes les garanties de confiance. Dès lors, « l’apprivoisement » est possible pour accéder à ces échanges adulte/ enfant qui porteront sur les manières de ranger » les choses (à soi et venant de l’extérieur), et d’envisager des différences de perceptions du monde, toutes changeantes, mais avec des constats « cadrés » fiables (rites ; habitudes ; règles de vie) selon les lieux et les activités. 

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