L’évolution des investissements publics, privés et de l’indice de corruption

CORRUPTION, INVESTISSEMENTS ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN CÔTE D’IVOIRE

L’ÉVOLUTION DES INVESTISSEMENTS PUBLICS, PRIVÉS ET DE L’INDICE DE CORRUPTION

Une analyse de l’évolution des investissements publics et privés en Côte d’Ivoire est présentée dans cette section. Dans la perspective d’une approche comparative de tendances, un examen des indices de perception de la corruption sera également mené. Les données macroéconomiques relatives aux investissements utilisées proviennent de World Development Indicators (2009) et les statistiques relatives aux indices de perception de la corruption sont issues de diverses publications de Transparency International.

Les investissements public et privé

En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, Esso (2007) note que l’évolution du taux d’investissement public a suivi quatre phases. Une première phase qui s’étend de 1960 à 1980 et qui se caractérise par une période de forte crois sance et une politique d’investissement volontariste. Une seconde phase de 1980 à 1993 qui est marquée par un taux d’investissement public en baisse, eu égard aux crises pétrolières de 1973 et 1979 et surtout à la chute des cours mondiaux du cacao et du café. L‘auteur indique une troisième phase de 1993 à 1997 qu’il justifie par une légère remontée du taux d’investissement public et le bénéfice tiré de la dévaluation du franc CFA. Enfin, la quatrième phase de 1998 à 2006 se distingue par une réduction du taux d’investissement qui est la résultante des nombreuses crises en Côte d’Ivoire. Nous partageons son analyse de l’évolution du taux des investissements publics. Cependant, il est bon de noter que l’examen de l’évolution des investissements privés et de ses interrelations avec les investissements publics est moins présent dans son analyse. Au regard du graphique n° 1, on peut noter que les investissements publics et privés progressent globalement dans le même sens. Il y a donc une très forte corrélation graphique entre ces deux agrégats économiques. Toutefois, sur la période 1961 à 2007, les investissements privés sont plus importants que ceux du secteur public en termes de pourcentage. Jamais la courbe des investissements publics n’a été au dessus de celle du secteur privé. Cela témoigne du rôle stratégique joué par les acteurs du secteur privé dans le processus de développement économique de la Côte d’Ivoire. S’il est vrai que la contribution des investissements publics à la croissance économique n’est plus à démontrer dans l’espace UEMOA (Ouattara, 2008), il n’en demeure pas moins vrai que le secteur privé a son importance (Keho, 2004). Ces deux types d’investissements ont connu des pics aux mêmes périodes, particulièrement à la fin des années 70. La Côte d’Ivoire a connu en ce moment des investissements considérables grâce au budget spécial d’investissement et d’équipement et aux fonds spéciaux rendus crédibles par la balance commerciale excédentaire des produits de rentes. Au total, les investissements public et privé ont connu des fortunes différentes. Elles sont imputables à l’évolution de la situation sociopolitique et des politiques économiques mises en place. Au-delà des investissements public et privé, il importe de savoir comment s’est comporté l’indice de perception de la corruption dans ces deux pays?

L’indice de perception de la corruption en Côte d’Ivoire

L’indice de perception de la corruption3 de Transparency International (TI) classe les pays ou territoire en fonction de la perception du degré de corruption affectant les administrations publiques et la classe politique depuis 1995. C’est un indice composite qui utilise des informations relatives à la corruption rassemblées par des experts et des enquêtes réalisées par différentes institutions indépendantes internationalement reconnues. Selon l’organisation qui publie ces statistiques, il est difficile d’évaluer le niveau de corruption affectant les pays ou les territoires en se fondant sur des données factuelles rigoureuses telles que le montant des pots-de-vin ou le nombre de poursuites judiciaires ou de procès ayant un lien direct avec la corruption. En effet, la fréquence des poursuites traduit moins la prévalence de la corruption dans le pays que la capacité de l’appareil judiciaire de ce pays à la sanctionner et/ou celle des médias à dévoiler des affaires de corruption de manière effective. Il est donc plus faible de s’appuyer sur l’expérience et les perceptions de personnes directement confrontées à la réalité de la corruption dans un pays pour rassembler des données pouvant faire l’objet de comparaisons. Cet indicateur n’est certainement pas irréprochable puisque émanant de données primaires, mais il a le mérite de fournir des informations pertinentes sur la pratique de la corruption dans un pays. Dans le paragraphe qui suit, l’évolution de cet indice pour la Côte d’Ivoire est analysée.

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