Analyse rétrospective de l’économie algérienne

La transition d’un système socialiste (planifié) vers une économie de marché, constitue un processus complexe auquel sont confrontées nos entreprises algériennes. Dans un système à vocation socialiste, l’information est considérée comme étant disponible et à coût nul. Du fait, les entreprises focalisent leur attention sur le flux d’information allant seulement de l’extérieur vers l’intérieur de l’entreprise. Conséquence de ce choix, les informations gérées sont limitées aux seules informations de fonctionnement (les informations de commande, utilisées pour déclencher ou réaliser une action, ou les informations de contrôle) et toutes les informations d’influence et d’anticipation sont négligées ou ignorées. Cependant, avec l’entrée de l’Algérie dans une économie de marché et les conséquences qui s’ensuivent (ouverture des frontières, installation des entreprises étrangères sur le territoire national)1, les entreprises algériennes sont appelées désormais à se mettre à l’heure de l’IE pour une meilleure performance et une présence plus efficace sur un marché mondial de plus en plus concurrentiel2. En effet, dans une économie de marché les entreprises doivent être capables de détecter les signaux annonciateurs d’évolution et de changement, et de gérer les informations en prévenance d’un environnement mouvant et complexe.3 . ▫ Fragilité du tissu économique composé des entreprises gérées avec des modes de management anciens, notamment dans le domaine de marketing ainsi que de l’opacité du système d’information économique. ▫Un environnement fiscal et législatif défavorable pour l’entreprise ne lui permet pas d’être compétitive. ▫L’absence d’une stratégie nationale de développement économique empêche les entreprises d’avoir une vision à moyen et à long terme. ▫Faible attractivité du climat des affaires algérien et surtout la faible diversification de l’économie et sa totale dépendance à l’égard des hydrocarbures qui constituent pour l’essentiel 98 % de ses ressources.

En outre, malgré les programmes de réforme tels que la restructuration organique et financière, la privatisation des entreprises publiques, la modernisation du secteur financier, ainsi que la réforme de l’administration fiscale et de l’appareil judiciaire, l’entreprise algérienne n’a pas pu s’arracher à sa crise, car elle est déconnectée de son environnement dans lequel elle évolue. En effet, la surveillance de l’environnement d’une entreprise est vitale pour celles qui souhaitent anticiper les tendances et s’adapter aux changements. L’information issue de l’environnement revêt désormais d’une importance stratégique pour nos entreprises qui afin d’améliorer leurs positions doivent apprendre à la gérer et à la protéger2. L‟IE est le processus qui va permettre aux entreprises de s’ouvrir sur l’environnement extérieur pour être à l’écoute des signaux de changement et être capable de détecter les signaux annonciateurs de changement et finalement de gérer ces informations comme une ressource vitale.1 D’autre part, l’IE offre des solutions techniques opérationnelles et adaptées aux conditions de chaque entreprise pour la permettre d’interagir avec son environnement en aiguisant des aptitudes de veille, de lobbying et de protection vis a vis les dangers qui la guettent. Cette dimension va être présentée on passons par des différentes approches à savoir :Celle des autorités algériennes, leur avis, les décisions prises et les actions réalisées, celle des différents organismes principalement les écoles de formation et université, et les entreprises, enfin nous conclurons avec une analyse SWOT (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) de la situation en Algérie, celle-ci nous permettra de voir si l’Algérie possède des atouts pour mettre en œuvre une politique d’IE.

L’introduction de l’intelligence économique

C’est en 2005 que fut organisée la première conférence importante sur l’IE à Alger. En seulement deux ans, il y a eu quatre manifestations internationales sur l’IE à Alger, cela démontre l’intérêt qui est donné à cette notion. Ces différentes manifestations ont permis de mieux appréhender l’IE et de mettre en place des cycles de formations professionnelles pour des cadres d’entreprises. Au niveau de la formation universitaire, un premier master a été créé à l’Université de la Formation Continue (UFC) d‟Alger durant cette période. Mais ce qui a surtout marqué ces deux années, c’est la création de la Direction Générale de l’Intelligence Economique au sein du Ministère de l‟Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l’Investissement, son rôle est d‟accompagner les entreprises algériennes dans leur démarche de Veille et d‟IE3. Bouteflika a parrainé un colloque international sur la Gouvernance des Institutions et l‟Intelligence Economique. Des travaux et ateliers avaient été organisés avec la participation d’experts internationaux pour définir les actions globales à mener en termes d‟IE.