Modélisation d’une sonde rectale pour félidés

Modélisation d’une sonde rectale pour félidés

Sur ces bases, nous avons ainsi pu aboutir à un nouveau modèle de sonde d’électroéjaculation.
Avec les mesures répertoriées dans le tableau 8 dans les deux zoos français, nous sommes arrivés à la schématisation (figure 20) et la réalisation (photo 17) d’une sonde pour les électroéjaculations chez les félidés sauvages, pratiques, maniables et surtout adaptables à l’espèce (pour l’instant aux espèces que le CRESAM a pu prélever lors de ses différentes missions depuis la création de la sonde).
Tableau 8 : Profondeur d’enfoncement (distance anus-prostate)de la sonde d’électroéjaculation sur des félidés, notée P.
P, selon les précisions apportées par la figure 23.
Le constat que la sonde a effectivement tendance à bouger à cause des mouvements des postérieurs engendrés par les stimulations de l’électroéjaculation nous a menés à la complémenter par une poignée. De plus, nous avons ajouté une sorte de butée bloquant la profondeur de sonde introduite selon le choix du manipulateur
Figure 20 : Schématisation d’une sonde rectale bipolaire multi-espèces d’électroéjaculation.
Les distances chiffrées sont exprimées en mm.

Profondeur d’enfoncement de la sonde d’électroéjaculation améliorée

C’est donc avec une sonde améliorée que les prélèvements des 13 guépards du parc Letsatsi et d’un lion ont été effectués par le CRESAM. L’analyse de leur semence va nous permettre de valider l’intérêt des nouveautés apportées à la sonde rectale d’électroéjaculation.
En moyenne, les guépards ont des testicules de 4,56cm2 selon notre étude ; et les lions de 13,07cm2. Cela correspond aux données déjà répertoriées10,[ 15, 16].
Tableau 9 : Mesures morphométriques et profondeur d’enfoncement de la sonde améliorée sur des félidés sauvages par le CRESAM.
*Letsatsi **Zoo du Mont Faron ***Zoo du PAL ; – : non relevé ; les mesures indiquées correspondent à la largeur x la longueur de l’organ e mesuré.
Ces mesures ont été effectuées grâce à la mollettetournante située sur la nouvelle sonde nous permettant de visualiser précisément la longueur d’enfoncement de la sonde rectale pour chaque individu. Toutes les mesures ont été répertoriées dans le tableau 9 précédemment.
En moyenne pour les guépards, P est de 12,14 cm ;pour les lions de 17 cm.

Analyse de la semence

Volume, aspect, pH

La totalité des données concernant la quantité et la qualité des semences prélevées lors de notre étude est répertoriée dans le tableau 10.
Le volume moyen prélevé sur les guépards est de 6,6mL par animal. Celui des lions est de 20,0 mL. Le léopard a été prélevé une fois de 7,6mL ; le lynx de 5,0 mL et le caracal de 3,9 mL.
L’aspect macroscopique de la semence est dans la majorité des cas un liquide épais jaunâtre, peu souvent transparent ; dans un cas, lors d’un second prélèvement effectué 48 heures après le premier, un léger aspect rosé de la semence d’un guépard fût observé.
Nous notons la présence d’une ectopie testiculaire chez le lion Alex, qui possède un testicule gauche en position abdominale, visualisé à l’échographie.
Majoritairement, le pH est basique et est compris entre 7,5 et 8,6, soit une valeur moyenne de 7,75.

Numération

En comparaison avec les dénombrements de spermatozoïdes décrits dans la littérature [4] (cf. annexe 8) pour les félidés sauvages, nos prélèvements semblent satisfaisants.
Pour les guépards, il y a 3 cas d’oligozoospermie (M1, M2 et M14) ; 2 cas d’azoospermie complète (M8 et M10) ; les autres mâles prélevés ont des semences présentant un nombre satisfaisant de spermatozoïdes par éjaculat.
Pour les lions, seul Sabou présente une semence oligozoospermique.
Le lynx prélevé a de même peu de spermatozoïdes paréjaculat.
Enfin le caracal du Mont Faron présente une semenceriche en spermatozoïdes.

Mobilité

Pour la plupart des guépards, les spermatozoïdes ont un pourcentage de spermatozoïdes mobiles supérieurs à 45 %. Seuls 3 individus ont un pourcentage de spermatozoïdes mobiles supérieurs à 70 %.
La mobilité moyenne des 4 lions est de 53 %.
Enfin celle des 3 autres types de félidés sauvages est supérieure à 65% de mobilité.

Formes anormales

Le tableau 11 répertorie toutes les formes anormales comptabilisées sur nos prélèvements de félidés sauvages.
De façon générale, on observe que les anomalies lesplus fréquentes sont, toutes espèces confondues, par ordre décroissant : flagelles, têtes, pièces intermédiaires.
Pour les guépards, ce sont les anomalies de flagelles (33 %), puis de têtes (23 %), avec 1,6 % de décapités, et enfin les anomalies de pièces intermédiaires (3,9 %) et les goutelettes cytolplasmiques (0,7 %). Ainsi, ils ne présentent en moyenne que 38,2 % de formes normales.
Pour les lions, cette moyenne est de 53 %, soit une moyenne quelque peu meilleure.
Tableau 11 : Spermocytogramme effectués sur les prélèvementsde Letsatsi (CRESAM).
Coloration POPE (individus en italique) ou éosine-nigrosine (individus soulignés).
N : spermatozoïdes normaux ; T : anomalies de têtes; D : spermatozoïdes décapités ; PI : anomalies de pièce intermédiaires ; F : anomalies de flagelles ; G : présence de gouttelettes cytoplasmiques.

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