Effets sur la croissance et la phénologie

Effets sur la croissance et la phénologie

La différence de la hauteur entre les deux écartements n’est significative qu’au début de la montaison (30 JAL). En effet l’écartement 70 cm x 30 cm entraine une augmentation de la hauteur à 30 JAL, ce qui corrobore avec les résultats de Siene et al. (2010) qui stipulent que l’augmentation de la hauteur au niveau des densités élevées sur le mil serait une conséquence du fort développement végétatif des plants qui a provoqué une compétition entre les plants pour la lumière au cours de la montaison. Une densité élevée engendre une augmentation de l’étiolement (compétition du couvert pour le rayonnement intercepté) et une augmentation de la longueur des premiers entre-noeuds (Arvalis, 2015). La hauteur augmente avec l’augmentation de la dose de fertilisation et cela est observé durant toute la phase végétative (15 à 60 JAL). Cette augmentation de la hauteur en fonction des doses de fertilisation peut être due à l’action de l’azote sur les plantes. En effet, l’azote est l’élément le plus important pour la vie des plantes. Extrait de l’air par quelques plantes ou du sol, il en est le moteur et sert à construire toutes les parties vertes qui assurent la croissance et la vie des plantes (FAO, 2005). La non variation de la hauteur notée à 75 JAL jusqu’à la récolte pour toutes les doses de fertilisation serait due au fait qu’à cette période toutes les plantes ont atteint la croissance maximale. Ces résultats concordent avec ceux de Soma (2010) qui a noté à un certain stade de développement du sorgho (60JAS) que les combinaisons matière organique (MO) et engrais minéraux (NPK) n’induisent pas de croissance significative en comparaison avec les apports dissociés de MO et de NPK ceci se justifierait par le fait que les plants ont atteint une croissance végétative maximale que l’on pourrait lier au mode d’apport des engrais minéraux qui aurait agi sur leur vitesse de croissance. Ce caractère est surtout noté chez les variétés peu ou pas photopériodes.

Le diamètre au collet des plants est plus faible sur les écartements de semis (70 cm x 30 cm) que sur les ceux recommandés (80 cm x 40 cm) durant la période de 80 JAL jusqu’à la récolte. Ce faible diamètre des plants sur les fortes densités peut être attribué au fait qu’il y’a compétition entre les plantes pour les éléments nutritifs du sol et pour la lumière. En ce qui concerne les doses des engrais minéraux appliquées, il apparait qu’à 35JAL le diamètre au collet a augmenté en fonction des doses appliquées et il est restée faible sur les parcelles non fertilisées cela s’explique par le fait que la fumure minérale, disposant d’éléments minéraux directement assimilables ce qui aurait favorisé la croissance rapide des plantes au début de leur croissance (Kouassi et al. 2019).

La forte densité (A2) atteint moins vite la phase d’épiaison que la faible densité (A1) ce qui est certainement le résultat du phénomène d’étiolement observé sur cette forte densité (A2). Ce phénomène aurait tendance à impacter la photosynthèse qui est le moteur de développement et de croissance des plantes. Les dates d’épiaison et de maturité varient en fonction des doses de fertilisation. Les parcelles non fertilisées prennent plus de temps pour épier et pour atteindre la maturité que les parcelles fertilisées. Ces résultats peuvent être expliqués par le fait que dans les parcelles fertilisées les éléments minéraux sont présents en quantité suffisante surtout le phosphore qui est un facteur de précocité ; ce qui permet aux plantes de boucler leur cycle de développement sans difficulté. Par contre dans les parcelles non fertilisées, la quantité d’éléments minéraux présents dans le sol diminue à un certain moment du développement des plantes ce qui favorise la compétition entre les plantes et ralentie leur développement en particulier la phénologie. Ces résultats sont en désaccord avec ceux de Nyembo et al. (2012) sur le maïs. Ces auteurs ont montré que les parcelles fertilisées ont induit une apparition tardive des inflorescences mâles de même qu’un retard au niveau de la maturité.

Relation entre caractéristiques du sol et production de paille et de grains

Le pH du sol est passé de légèrement alcalin (avant semis) à moyennement alcalin (après récolte). Cette variation du pH vers l’alcalinité pourrait être due aux apports calciques de l’eau d’irrigation. En effet, l’eau de la station est riche en carbonate de ce fait après irrigation, les ions calciques (ca2+) vont entrer dans la solution du sol et remplacer les ions H+ du complexe argilo-humique ce qui va augmenter l’alcalinité du sol. Cette basicité du sol pourrait provoquée des difficultés ou disfonctionnement au niveau des racines ce qui peut nuire à l’absorption du phosphore par les plantes. Les grandes proportions de phosphore assimilable obtenues après récolte peuvent être expliquées par ce phénomène. Les travaux de Vale (2017) confirment ces résultats. La longueur de la panicule diminue avec l’augmentation de la densité. En effet les fortes densités accentuent la compétition entre les plantes pour les ressources (lumière, éléments minéraux…) ce qui pourrait impacter le développement du sorgho et notamment la morphologie de la panicule (longueur). Cependant, Bamba et al., (2019) ont montré que l’augmentation de la densité n’a aucun effet sur la longueur de l’épi de mil qui serait une caractéristique génétique. La variation de la longueur panicule par rapport aux doses de fertilisation n’est significative qu’entre D4 (30,1 cm) et D5 (27,7 cm). L’augmentation de la longueur panicule notée .

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *