Particularité des stratégies adoptées au sein des sous filières

Particularité des stratégies adoptées au sein des sous filières

L’existence de deux sous filières signifie la présence d’au moins deux grandes stratégies basiques au sein de la filière café péruvienne. En ce qui concerne les acteurs de la filière alternative, ils ont privilégié une stratégie de différenciation spécialisée en faisant le choix de commercialiser des cafés alternatifs. Nous aborderons ce choix stratégique à travers les résultats d’une étude terrain menée au sein de l’une des principales organisations de  producteur de la province de San Ignacio307. Les grandes firmes de négoce sont restées fidèles à l’orientation qui est la leur depuis l’essor de la caféiculture au Pérou, à savoir offrir du café conventionnel. Il convient néanmoins de nuancer quelque peu ce constat puisque quelques une d’entre elles commercialisent désormais certains types de cafés alternatifs. L’adoption de stratégies basiques particulières se traduit évidemment par des déterminants spécifiques de compétitivité. Un élément central de la compétitivité d’un acteur ayant opté pour une stratégie de différenciation sera parfois tout au plus secondaire dans les considérations d’une firme ayant privilégié une domination par les coûts. C’est notamment au niveau de la qualité (ou les qualités), devenue à ce titre l’une des bases de la stratégie et de la compétitivité des acteurs, que des approches différentes se sont concrétisées. caféière péruvienne. Dans aucun autre grand pays producteurs ce type de sous filière a pu se développer de la sorte et a eu un tel impact sur le développement de l’activité caféière. Le choix d’une stratégie de différenciation spécialisée a été la clé de la réussite des acteurs de la sous filière alternative. Afin de mieux saisir la réalité et le mode de fonctionnement de cette sous filière, nous présenterons par la suite les résultats d’une étude terrain réalisée lors de deux séjours entre octobre 2007 et octobre 2009 au sein de l’Asociacion Provincial de Cafetaleros Solidarios San Ignacio (APROCASSI) située dans la province de San Ignacio (région de Cajamarca).

Le relief de la province est accidenté et est constitué principalement par les contreforts des cordillères Orientale et Occidentale des Andes et des vallées descendantes jusqu’à la hoya amazonica. L’altitude varie entre 450 mètres sur le niveau de la mer (au niveau du Rio Chinchipe) et 3700 mètres (Cordillera de Pan y Azucar y de la Vida), favorisant une large gamme de climats. Avec 4990,30 km², soit 15% de la superficie totale de la Région de Cajamarca, San Ignacio est la seconde province la plus étendue au niveau régional, après celle de Jaén, et la cinquième la plus peuplée. La densité est ainsi l’une des plus faible de la région de Cajamarca (26,46 habitants / km²). Les deux districts les plus peuplés de la province (San Ignacio et Huarango) regroupaient en 2007 plus de 41 % de la population. Effectuer un trajet sur route de Jaén à San Ignacio nous permet de se rendre compte de l’articulation des cultures au sein de la province de San Ignacio. Au sein des parties les plus basses, les plus chaudes et à proximité des cours d’eau se situent les rizières et les bananerais; au même niveau un peu plus en hauteur se trouvent les animaux d’élevage (bovins essentiellement); et à partir de 1200 mètres apparaissent les exploitations caféières et les cacaoyers. Ce même trajet permet de constater l’isolement relatif de la province. La route goudronnée de Jaén vers San Ignacio se prolonge sur quelques dizaines de kilomètres (jusqu’au niveau du bourg nommé Périco). Débute ensuite un parcours sur route non asphaltée, où se succèdent les nids de poule, et parfois des éboulements et autres chutes  d’arbres. Le tout contribuant à accentuer d’avantage l’isolement de la province. Phénomène308 ayant de toute évidence un impact négatif sur des problématiques concernant: ● L’accès restreint aux services basiques : Selon le Censo de Población y Vivienda (INEI,1993) plus de 50% des foyers de la province de San Ignacio n’avaient pas accès aux services basiques, largement au dessus de la moyenne départementale. Un faible pourcentage des foyers comptaient la présence de l’électricité (7%) et encore moins avaient accès à un  service de fourniture d’eau. 82% des logements sont réalisés à base de terre. Environ 60% des chefs de famille ont une éducation primaire incomplète, 23% étant analphabète. A quoi s’ajoutent des problèmes sanitaires alarmants, comme nous pouvons le constater grâce au tableau III.18.

 

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