Performances du parasitoïde Diadegma insulare (Cresson) (Hymenoptera : Ichneumonidae)

Performances du parasitoïde Diadegma insulare
(Cresson) (Hymenoptera : Ichneumonidae)

Les Brassicacées 

Généralités

 L’espèce P. xylostella attaque les plantes appartenant à la famille des Brassicacées (Patil and Pokharkar, 1971; Rahn, 1983). Le genre Brassica auquel appartiennent les choux est le plus répandu et le plus important en nombre d’espèces et en valeur économique (Labou, 2016). La famille est caractérisée par une forte concentration en composés soufrés appelés glucosinolates. Ce sont ces derniers qui font l’objet d’attraction du ravageur et qui sont aussi responsables du goût âpre de cette famille de plantes. Ils servent également de défense contre la plupart des ravageurs à l’exception de certains comme P. xylostella (L). En effet ce dernier dispose d’une glucosinolate sulfatase qui lui permet de désactiver ces composés toxiques et rendre ainsi la plante comestible (Ratzka et al., 2002). L’hydrolyse de ces glucoginolates conduit à la formation de l’isothiocyanate dont l’odeur est aussi caractéristique des Brassicacées (Roux, 2006). 

Importance 

Les Brassicacées sont utilisées dans l’alimentation, la médecine, l’industrie et l’ornementation (tab. 1) (Sall Sy, 2005). Et de nombreuses régions d’Afrique en voie de développement dépendent principalement de cette culture ( Arvanitakis, 2013). Le chou avec ses différentes variétés (chou pommé, chou de Bruxelles, chou fleurs,…) fait partie des espèces les plus importantes des Brassicacées (Sall Sy, 2005). Selon la FAO, en 2013, le Sénégal a produit près de 60.000 tonnes de choux sur une superficie emblavée de 3500 hectares. C’est ce qui fait de lui le deuxième pays africain producteur de chou après le Niger (FAOSTAT, 2013). Il est l’un des légumes les plus cultivés et consommés au Sénégal. Il constitue ainsi une source importante de revenu et d’emplois pour les populations (Labou,2016) Chapitre I : Synthèse bibliographique 5 

 Le ravageur : Plutella xylostella (L) 

Systématique 

L’espèce P. xylostella (L) est la plus connue de son genre du fait de son importance économique, la seule cosmopolite et inféodée aux cultures de chou au Sénégal (Kfir, 1998a; Sall Sy, 2005). Actuellement, elle est classée comme suit : Embranchement : Arthropoda Classe : Insecta Ordre : Lepidoptera Famille : Plutellidea Genre : Plutella Espèce : Plutella xylostella 

 Biologie 

Le stade Œuf 

De formes ovale et allongé, les œufs de P. xylostella sont de taille 500µm et aplaties à leurs faces en contact avec la feuille servant de support de ponte (Talekar and Shelton, 1993).) Ils sont jaunâtres et pondus en groupes ou isolément (fig.1). La durée d’incubation des œufs dépend de la température (Talekar and Shelton, 1993). Figure 1: Œufs de Plutella xylostella (L) pondus isolément et en groupe (photo : Labou)

Les stades Larvaires

 Il existe quatre stades au cours du développement larvaire de P. xylostella (L). Après éclosion des œufs, les chenilles de premier stade, L1, creusent dans le parenchyme de la feuille des galeries transparentes en forme de virgule (fig.2-1) ; elles sont mineuses (Talekar and Shelton, 1993). La chenille de stade L2 sort de la feuille et se nourrit de l’épiderme formant ainsi des « fenêtres » caractéristiques de l’espèce (fig.2-2). De couleur jaune ivoire et reconnaissable par sa capsule céphalique noire (fig.2-2), elle mesure 2 à 2,5 Œufs groupés Œufs isolés Chapitre I : Synthèse bibliographique 6 mm de long (Talekar and Shelton, 1993). A la moindre alerte, la chenille se suspend sur un fil de soie. Au stade L3, la couleur de la chenille varie de jaune-brun à vert foncé tandis que sa capsule céphalique noire varie de brun clair à brun foncé (fig.2-3). A ce stade, la pilosité est plus marquée. Au dernier stade, la chenille L4 est de couleur vert vif ou brun et sa capsule céphalique est beige (fig.2-4). On observe un dimorphisme sexuel illustré par une tâche blanchâtre représentant les gonades sur le cinquième segment abdominal des chenilles futurmales (Liu and Tabashnik, 1997). Au terme de ce stade, la chenille se nymphose en tissant un cocon en soie autour d’elle (Talekar and Shelton, 1993). Figure 2 : Les stades larvaires de Plutella xylostella (L): Galeries creusées par les chenilles de stade L1 1 . Chenilles de stade L2 2 . Chenilles de stade L3 3 . Chenilles de stade L4 4 (photo : S.BA). c. Le stade nymphal La nymphe est fixée sur la face inférieure des feuilles de chou. Au début elle est d’une couleur vert pâle mais devient brune un peu avant l’émergence (Labou, 2016). Elle mesure 5 à 7 mm et est entourée d’un cocon fusiforme, étroit et constitué de mailles lâches (fig.3). Galeries en forme de virgules Gonades Capsule céphalique noir 2 3 4 1 Capsule céphalique brun Chapitre I : Synthèse bibliographique 7 Figure 3 : Nymphes de Plutella xylostella (photo : S.BA) d. Le stade adulte L’adulte est un papillon de 10mm de long et d’environ 15mm d’envergure. Les ailes antérieures finement frangées sont tachetées d’une couleur jaune-brun et la franche claire située le long de celles-ci forme une série de 2-3 losanges alignés dorsalement rappelant la formant d’un diamant d’où le nom « Diamondback moth » de l’espèce. Chez les mâles, ce caractère est plus contrasté donnant ainsi le seul dimorphisme sexuel visible de l’espèce. Il présente une paire d’antennes dirigées vers l’avant. L’accouplement se fait dos à dos (fig. 4). Figure 4 : Adultes de Plutella xylostella en accouplement (photo : S.BA) La durée de son cycle de développement varie fortement en fonction de la température (fig. 5). En effet, à 20°C il dure 30 jours par contre à 25°C il dure 16 jours (fig.5). La durée de vie des adules est fonction du sexe. En moyenne, elle est de 28,26 jours pour les mâles et de 30,22 jours pour les femelles (Alizadeh et al., 2011). Imago en début de nymphose Nymphe à l’approche de l’émergence Mâle Femelle Chapitre I : Synthèse bibliographique 8 Sa température optimale de développement se situe entre 17 et 25°C. Cependant il faut noter que les populations de la zone tropicale peuvent effectuer leur cycle larvaire à 35°C (Arvanitakis, 2013). Figure 5 : Cycle de développement de P. xylostella à 20° C (à l’extérieur du cercle) et à 25°C (à l’intérieur du cercle) (Valeurs en jours, Salinas 1986) (Dessin : Carpenter 2005) Les individus ne peuvent pas survivre longtemps à des températures situant en dessous de 10°C et au-dessus de 35°C (Talekar and Shelton, 1993). Aucune diapause n’est mise en évidence chez l’espèce dans les pays tropicaux à cause de présence permanente de Brassicacées. Le nombre de générations annuel varie de trois (3) générations dans les pays à climat tempéré à plus de 20 générations dans les pays à climat tropical (Arvanitakis, 2013).

 Origine et distribution 

Les sources sur l’origine exacte de l’espèce ne sont pas concordantes. En effet pour certaines, elle serait originaire de la région Est du bassin méditerranéen où l’on trouve le plus grand nombre d’espèces de ses parasitoïdes et où sont originaires les principales espèces de Brassicacées (Hardy, 1938; Tsunoda, 1980). Pour d’autres, elle serait originaire d’Asie mineure ou d’Afrique du Sud où l’on trouve également de nombreuses Brassicacées sauvages et un important cortège parasitaire (Chu, 1986; Kfir, 1998). Chapitre I : Synthèse bibliographique 9 Son caractère cosmopolite s’explique d’une part par le développement des cultures de Brassicacées partout dans le monde et d’autre part par sa puissante capacité migratoire renforcée par les vents (Chu, 1986; Kfir, 1998). Figure 6 : Carte de répartition de Plutella xylostella (L) Zalucki et Furlong (2011) L’abondance et la distribution de P. xylostella (L) dans une zone varient en fonction du climat, de la disponibilité et de la qualité de la plante hôte ainsi que par la présence de ses ennemis naturels (Srinivasan et al., 2011). L’espèce, à tous les stades de son cycle, est aussi capable de s’adapter à des températures extrêmes (Honda, 1992), ce qui explique sa forte occurrence (fig.6). 

Dégâts 

Selon plusieurs études, le ravageur P. xylostella (L) peut provoquer jusqu’à 90% de pertes de production. Les dégâts qu’il cause sont plus importants dans les pays à climat tropical que dans ceux à climat tempéré (Ansari et al., 2010; Guo and Qin, 2010). Au Sénégal, la sévérité de ses attaques ont même poussé certains maraichers à abandonner leurs parcelles de chou (Sow, 2013; Labou, 2016). Dans les pays occidentaux, le seuil économique est atteint dès qu’il y’a au moins une chenille de stade L4 par pied de chou. En effet les « fenêtres » qu’elle y forme suffisent pour altérer l’aspect du chou (fig.7-1) et le rendre ainsi invendable (Maltais et al., 1998). Les chenilles de P. xylostella (L) ont une préférence pour les jeunes plants. Cependant chez les plantes âgées, elles ciblent les feuilles au cœur du chou (Ooi, 1986). Les attaques les plus sévères n’épargnent que les nervures (fig.7-2) ; ce qui donne à la plante un aspect squelettique (Graf et al., 2000).

Table des matières

 Dédicaces
Remerciements
Sommaire
Liste des Figures
Liste des tableaux
Résumé
Abstract
Introduction
Chapitre I : Synthèse bibliographique
I. Les plantes hôtes : les Brassicacées
I.1. Généralités
I.2. Importance
II. Le ravageur : Plutella xylostella (L)
II.1. Systématique
II.2. Biologie
a. Le stade Œuf
b. Les stades Larvaires
c. Le stade nymphal
d. Le stade adulte
II.3. Origine et distribution .
II.4. Dégâts
III. Les parasitoïdes
III.1. Généralités sur les parasitoïdes de P. xylostella (L)
III.2. Le parasitoïde : Diadegma insulare (Cresson)
a. Systématique
b. Biologie
c. Origine et répartition géographique
Chapitre II : Matériel et Méthodes .
I. Les prérequis
I.1. Pour la production de plants
I.2. Pour l’élevage de l’espèce Plutella xylostella (L)
I.3. Pour l’élevage de l’espèce D. insulare
II. Evaluation du nombre de chenilles parasitées par D. insulare 1
II.1. Test de parasitisme pendant 24h
II.2. Test de parasitisme durant toute la vie du parasitoïde
II.3. Test de parasitisme des stades larvaires
II.4. Evaluation du nombre annuel de générations du parasitoïde
III. Analyses statistiques
Chapitre III : Résultats et Discussions
I. Résultats
I.1. Nombre de chenilles parasitées par la femelle de D. insulare
a. Nombre de chenilles parasitées par la femelle de D. insulare en 24h
b. Nombre de chenilles parasitées par la femelle de D. insulare durant toute sa vie
I.2. Le stade larvaire le plus parasité du ravageur P. xylostella et le sex-ratio du parasitoïde
I.3. Nombre de génération par an du parasitoïde D. insulare au laboratoire
II. Discussions
Conclusion et perspectives
Références bibliographiques

 

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