Principes généraux du risque de crédit et de la notation
Généralités sur le risque de crédit
Qui dit risque de crédit dit soit le risque de survenance de pertes consécu tives au défaut d’un emprunteur face aux dettes qu’il a contracté, soit au risque de perte dues à la détérioration de la situation financière d’une entreprise. Nous distinguons deux catégories principales de risque de crédit : — La première correspond au risque de défaillance d’un emprunteur se trouvant dans l’incapacité d’honorer ses engagements à l’échéance sur sa dette; — La seconde est celle inhérente à la détérioration de la qualité de crédit par des institutions financière notamment les agences de notation.
En d’autres termes ce risque lié au crédit, peut être décomposé en trois risques : * Risque émetteur : C’est le risqué lié aux émissions d’obligations, des billets de trésorerie ou de certificats de dépôts. * Risque de défaut ou de dégradation : c’est le risque qui correspond au non réglement de la dette à son échéance, le risque de défaut et le risque de dégradation sont liés car la détérioration de la qualité de crédit pourrait dans certains cas entrainer une défaillance.
On peut dire qu’un débiteur est en situation de défaut lorsqu’il y a un retard de paiement des intérêts et du principal ou bien lorsqu’il y a une dégradation de sa qualité de crédit, et dans la pire des situations lorsque celui-ci fait faillite. * Risque de contrepartie : c’est le risque sur des pertes possibles sur une contrepartie, il peut s’agir d’un retard éventuel de paiement du débiteur qui ne dispose pas de fond nécéssaire pour régler à temps ses dettes.
Ainsi on peut différencier entre deux types de pertes découlant de ces types de risque, les pertes anticipées et les pertes non anticipées : — Les pertes anticipées sont représentées par le montant d’un crédit qu’une institution financière aurait effectivement perdues en cas de défaut de paiement de l’un de ces clients. En d’autres termes, c’est une estimation de l’espérence des pertes futures calculées sur la base des probabilités de défaut.
— Les pertes non anticipées sont représentées par des pertes réalisées suite à la manifestation d’événements imprévus. Dans ce cas, les modèles de risque de crédit tendent à estimer le montant maximal de ces pertes. L’activité des établissements financiers dépend fortement de l’appréciation du risque de crédit et de défaut. De divers modèles tentent de mieux maîtriser et gérer ce risque de défaut et surtout de l’anticiper; on peut citer comme exemple, les modèles de Merton (1974) et les modèles d’intensité qu’on verra par la suite
Gestion du risque de crédit
La mesure et la gestion des risques, permettent de mieux contrôler la soli dité financière des établissements de crédit, elles ont pour objectif l’optimisa tion des performances et le contrôle du risque lié à la contrepartie. De ce fait il existe plusieurs méthodes quantitatives et qualitatives considérées comme des techniques traditionnelles pour évaluer et mesurer le risque de crédit.
Généralement les banques utilisent l’approche quantitative ou « scoring » mais dans certains cas, pour compléter leur analyse, ils utilisent l’approche qua litative. Cette approche est basée sur des sources d’informations confidentielles et sur un jugement personnel basé sur l’expérience du banquier. L’approche qualitative nécessite une connaissance parfaite de la clientèle pour mieux la contrôler et pour mieux évaluer son risque. La méthode quantitative ou de « scoring » est la méthode la plus utilisée pour détecter les difficultés des entreprises en se basant sur des données histo riques.
Elle est considérée comme un moyen d’aide à la prise de décision, elle a pour but de quantifier, de mesurer et d’estimer le risque par des méthodes mathématiques et statistiques, tels que les modèles probit et logit qui évaluent le défaut de la contrepartie et les modèles d’analyse discriminante. Cette méthode « scoring » a été introduite par Altman (1968), il a mis au point la première fonction score, à partir de l’utilisation d’une analyse dis criminante multi variée. Il suppose que les informations comptables donnent des informations prédictives sur la probabilité de défaut d’une entreprise com prise entre 0% et 100% sur une échelle continue.
Son principe consiste donc à distinguer les entreprises qui ont fait faillite de celle qui ne le sont pas. Pour construire un modèle de score, il faut disposer de deux groupes d’en treprises . Le premier regroupe les entreprises défaillantes et le second regroupe les entreprises non défaillantes. Il est donc nécessaire de choisir un critère de défaut. Sur ce point, on peut considérer plusieurs indicateurs qui dépendent de l’objectif de l’étude.
Des modèles logit par exemple peuvent attribuer la valeur « 0 »dans le cas ou l’entreprise a connu des difficultés financières et 1 sinon. Un modèle de score performent, est un modèle qui donne de bons scores aux entreprises solvables et des scores faibles aux entreprises non solvables. Les modèles de score doivent donc améliorer la qualité de l’information et prévoir la probabilité de pertes potentielles.