Ptéridophytes ornementales de la région de Dakar (Sénégal)

Ptéridophytes ornementales de la région de Dakar (Sénégal)

Etat des ptéridophytes dans le monde

 Selon Kornas (1993), il existe 12000 espèces de Ptéridophytes dans le monde réparties comme suit :  3000 espèces dans le Sud et le Centre d’Amérique ;  4500 espèces dans le Sud- Est Asiatique et l’Islande ;  600 espèces en Afrique tropicale ;  500 espèces en Madagascar ;  2000 espèces en Nouvelle Guinée. 

Etat des ptéridophytes en Afrique

 Des travaux récents réalisés sur les ptéridophytes de l’Afrique ont montré que le continent compte environ 1441 espèces regroupées dans une cinquantaine de familles et 135 genres réparties inégalement dans les différentes régions du continents (Pichi-Sermolli, 1986; Aldasoro et al, 2004 ; Roux, 2009 et Crouch, 2011) : – A Madagascar, on trouve la majeure partie de ces ptéridophytes avec un grand nombre d’espèces endémiques (33 à 35%) (Rakotondrainibe et al, 1996; Linder, 2001; Aldasoro et al, 2004 et Roux, 2009). – En Afrique orientale, les régions montagneuses africaines viennent en deuxième position en terme de représentativité des ptéridophytes (Kornas, 1993 ; Linder, 2001 et Roux, 2009). Cette diversité des ptéridophytes dans les régions montagnardes est due à une forte pluviosité et un taux d’humidité absolue relativement élevée (Schelpe, 1983 ; Tryon, 1986 et Schippers, 1993) – L’Afrique australe, plus précisément dans la région zambézienne, vient en troisième position en Afrique. Cette région renferme au moins 30% (432 espèces) des taxa de Fougères et leurs alliées de l’Afrique (Schelpe, 1973). – L’Afrique du Nord quant à elle ne compte que 99 taxons (Pichi-Sermolli 1979; Meddour 2002). Plus d’une vingtaine de ces espèces restent rares et sont retrouvées uniquement dans les milieux forestiers et humides du secteur Kabylo-Numidien (Le Houérou 1995). Dans le Sahara, les Ptéridophytes sont rares du fait des conditions environnementales arides et très difficiles (White, 1983 ; Aldasoroetal., 2004 ; Anthelme etal., 2007; et Anthelme et al., 2011 ; Ozenda, 2004). Cette région désertique africaine n’a que 17 espèces des Ptéridophytes (Anthelme etal, 2008). Les raisons principales de cette pauvreté pourraient êttre liées au conditions climatiques 3 très difficiles (Maley, 1980 et 2001; Besnard et al, 2007 et Anthelme etal., 2008) et le manque de l’eau et de pluies abondantes. En effet, les Ptéridophytes se reproduisent en général dans les milieux aquatiques sauf celles qui ont la facilité de faire l’autofécondation (par exemple : Actiniopteris, Adiantum, Cheilantheset Pellaea; (Anthelme etal., 2008 & 2011)). La plus forte diversité (14 espèces des Ptéridophytes) de cette région se trouve dans les montagnes de Tibesti (Anthelme etal, 2008 et Anthelme et al., 2011). Par contre, sur les montagnes de l’Aïr au Niger, 3 espèces seulement ont été enregistrées précédemment et toutes ont été localisées dans des habitats très spécifiques avec quelques rares précipitations (Lebrun, 1976) : actuellement, on y compte 6 espèces (Anthelme etal, 2011). 

 La flore Ptéridologique au Sénégal

 Les Ptéridophytes font partir des groupes d’espèces les moins connues au Sénégal (Ba et Noba, 2001, MEPN, 2015). Ce groupe a fait l’objet de peu d’étude scientifique mais compte actuellement 42 espèces avec notamment celle des gymnospermes (Ba et Noba, 2001). Dans la flore de Berhaut (1967), 31 espèces ont été signalées mais au niveau des herbiers Dakar et de l’IFAN, 38 espèces ont été recensées. C’est dans ce contexte que cette étude est effectuée sur ce groupe pour faire l’état des lieux des différentes espèces le composant et déterminer leur importance sur le plan ornemental. 

Caractères généraux des Ptéridophytes 

Organisation des Ptéridophyte

 Les ptéridophytes (du grec pteris, pteros, aile et phytos, végétal) sont des espèces végétales dont l’appareil végétatif est différencié en tige, racine et feuille ; ce sont donc des Cormophytes par opposition aux thallophytes dont l’appareil végétatif est indifférencié. Ce sont des Cryptogames (du grec cryptos, caché et gamos, mariage) vasculaires (en réalité c’est un groupe cheval entre les plantes vasculaires et non vasculaires) sans fleurs ni graines (Singh et al, 2012 et Zhang, 2012). Ainsi, ils disposent d’un système conducteur de sève. Le développement d’un système de transport de la sève perfectionné a été une étape importante de l’adaptation des plantes au milieu terrestre et a permis l’apparition de végétaux de grande taille. Il en est de même de l’apparition de la lignine qui renforce la résistance mécanique des tiges en imprégnant la paroi des cellules du xylème et de tissu de soutien, le sclérenchyme (Pichi- Sermolli, 1970 ; Robert & Catesson, 1990 et Zhang, 2012). Ce sont généralement de petites plantes essentiellement herbacées (herbes vivaces et annuelles) terrestres, lithophytes ou épiphytes, dressées ou rarement sarmenteuses à grimpantes, 4 généralement autotrophes ; mais elles peuvent parfois devenir arborescentes (genre Cyathea), (Singh et al, 2012). Chez ces plantes, les feuilles (frondes) poussent directement à partir d’une courte tige souterraine (rhizome) ou à partir des stipes. Les feuilles des Ptéridophytes ou frondes ont une constitution très simple ou composées. Elles peuvent être alternes, opposées ou même verticillées. Au niveau de ces frondes qui croissent par leur extrémité, représentent le sporophyte diploïde car elles portent, à leur face inférieure, les sporanges, c’est-à-dire les organes producteurs de spores. Cependant chez les Selaginella, Ophioglossum, les feuilles sporangifères se concentrent en strobiles. Chez Equisetum, les sporanges sont situés aux extrémités des branches latérales ou parfois les sporanges sont réunis dans des structures spéciales appelés sporangiophores, toujours regroupés en épis avec ou sans bractées stériles. Les Microsporanges se trouvent le plus souvent dans la partie supérieure du strobile et les macrosporanges dans sa partie inférieure. Parfois, un seul sporange est fixé sur la face supérieure, à l’aisselle ou à la base ; les sporophylles sont souvent groupées en épis (strobiles) terminaux sur les rameaux (Judd et al, 2002). On distingue aisément à l’œil nu les sores (l’ensemble formé par un groupe de sporanges et l’indusie qui les protège) disposés sur le bord ou la face inférieure des frondes, des pennes ou des pinnules. Chez ces plantes, il y a « unegénération sporophytique» diploïde et prédominante (Robert &Catesson, 1990 et Singh etal, 2012) qui se traduit par un appareil végétatif perfectionné, muni d’organes et de tissus structurellement et fonctionnellement différenciés (tissus conducteurs, assimilateurs, de soutien…). 

 Reproduction des Ptéridophytes 

Il existe deux types de reproductions chez les Ptéridophytes ; la reproduction asexuée et la reproduction sexuée (Christenhuszet al, 2011 ; Ollgaard, 2012 b et Singh et al, 2012). Elles se distinguent de la manière suivante :

Reproduction asexuée 

La reproduction asexuée se fait grâce à la présence de bourgeons, quoique rares, sur les racines. Chez Pteridium aquilinum par exemple, la reproduction végétative se fait grâce à la présence des bourgeons sur le rhizome (Singh et al, 2012). Chez les Asplénium et d’autres genres (Pneumatopteris), elle se réalise à l’aisselle de certaines frondes. Si la fronde meurt, le bourgeon redonne un rhizome produisant lui-même de nouvelles bifurcations et de nouvelles frondes (Pahnke et al, 1996). 

 Reproduction sexuée

 L’autre reproduction est sexuée. Une fois les sores tombés sur le sol, les spores germent si elles trouvent les conditions adéquates de pénombre (lumière faible) et d’humidité. Chaque spore forme par division un minuscule thalle plat, cordiforme et fixé au sol par des rhizoïdes. A la face inférieure de ce prothalle, représentant le gamétophyte haploïde, se forment les anthéridies et les archégones. Il s’y forme des anthérozoïdes en forme de tirebouchon et munies de plusieurs flagelles à une des extrémités. Les archégones ont la forme d’une bouteille renfermant une oosphère unique (Rolland & Vian, 1994). Les cellules du col de l’archégone se désagrègent et laissent le passage aux anthérozoïdes qui, en nageant dans l’eau de pluie indispensable à la fécondation, tentent de rejoindre l’oosphère. La fusion des deux noyaux, mâle et femelle, transforme l’oosphère en zygote diploïde. Sans quitter l’archégone et en se divisant, le zygote donne naissance au jeune sporophyte diploïde, premier stade de croissance de la future plante, pourvue de frondes et de racines, et éventuellement d’un rhizome qui lui permet de s’étendre en surface (Pahnke et al, 1996). On constate donc que chez les Ptéridophytes, la phase sporophytique diploïde est plus durable que la phase gamétophytique haploïde, contrairement à ce que l’on observe chez les Algues ou les Bryophytes. Dans l’ordre évolutif, c’est à partir des Ptéridophytes que la plante feuillée n’est plus un gamétophyte, mais un sporophyte (Rolland & Vian, 1994).

Table des matières

DEDICACES
REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
RESUME
Abstract
INTRODUCTION
I. Synthèse Bibliographique
1.1 Etat des ptéridophytes dans le monde
1.2 Etat des ptéridophytes en Afrique
3.3. La flore Ptéridologique au Sénégal
1.2 Reproduction des Ptéridophytes
1.2.1. Reproduction asexuée
1.2.2 Reproduction sexuée
1.3 Diversité et Classification
1.3.1. Les Psilophytes
1.3.2 Les Lycopodiophytes
1.3.3 Les Equisétophytes
1.3.4 Les Polypodiophytes
1.4 Ecologie des Ptéridophytes
1.4.1 Habitat et répartition
1.5 Utilisation des Ptéridophytes
1.5.1 Utilisation en médecine
1.5.2 Utilisation alimentaire
1.5.3 Importance ornemental
II. Matériel et Méthode
2.1 Présentation de la zone d’étude
2.2 Matériels
2.3 Méthodologie
2.3.1 Echantillonnage
2.3.2 Caractérisation morphologique
2.2.3 Elaboration d’une clé de détermination
2.3.4 Réalisation d’une Photothèque
2.3.5 Collection d’herbier
2.4 Structure de la flore
2.4.1 Le spectre taxonomique
2.4.2 Le spectre biologique
2.4.3 Le spectre chorologique
III. RESULTATS ET DISCUSSION
3.1 Outils d’identification
3.1.1 Caractérisation morphologique
3.1.2 Clé de détermination
3.1.3 Confection d’herbier
3.2 Structure de la Ptéridoflore
3.2.1. Diversité floristique et Spectre taxonomique
3.2.2 Spectre biologique
3.2.3 Répartition phytogéographique des espèces
Conclusion et Perspectives
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE.

 

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